La représentation que l’on connaît de Peter Pan, c’est le film de Disney de 1952. Il s’agit pourtant d’un personnage créé par un auteur Écossais au début du XX° siècle, cinquante ans plus tôt. Nous avons pu voir sur le site le syndrome de Peter Pan, qui caractérise les individus qui ne veulent pas grandir.

Peter Pan au cinéma

Dans l’anime de Walt Disney, nous retrouvons Wendy et ses frères issus de la bourgeoisie Londonienne. Wendy raconte sans s’en lasser les aventures de Peter Pan à ses frères. Un soir Peter Pan vient récupérer son ombre que Wendy avait rangé dans un tiroir. À l’aide de la poudre magique de la fée, Peter emmène toute la petite troupe au pays imaginaire. Ils vont vivre de formidables aventures et affronter le terrible capitaine crochet. La moralité de l’histoire, c’est que Wendy ne veut pas rester dans le monde imaginaire, elle fait le choix de grandir et de quitter l’enfance.

Hook est un film de Steven Spielberg à qui l’on doit de très « gros » films au cinéma comme E.T. l’extra-terrestre ou la liste de Schindler. On retrouve dans ce film quelques pointures du cinéma comme le regretté Robin Williams, Dustin Hoffman ou Julia Roberts dans le rôle de la fée clochette. Robin Williams, est Peter, un homme d’affaire sérieux, père de famille. Tellement sérieux qu’il en vient à négliger sa famille au profit de son travail. Le positionnement de Spielberg est assez intéressant. On comprend qu’il s’agit d’un Peter Pan qui aurait vieilli et à contrario du syndrome aurait fini par devenir sérieux et quitter l’enfance. Il nous fait comprendre avec son film que nous avons tous besoin de conserver notre part d’enfant. Crochet va forcer Peter à remettre son costume !

La bande dessinée de Loisel, une vision bien plus sombre.

Régis Loisel fait partie des piliers de la bande dessinée française, il lui a suffi pour cela d’être le dessinateur de la quête de l’oiseau du temps. Par la suite, il est devenu aussi scénariste, avec un certain talent, ce qui est suffisamment rare pour être remarqué.

Le positionnement ici est beaucoup plus sombre. L’action se déroule en 1887, Peter vit avec sa mère, une femme violente et alcoolique. Le monde des adultes est cruel, pervers. De ce côté Loisel ne fait pas dans la dentelle, la bande dessinée est sanglante, violente. On a presque l’impression qu’on a une volonté de salir, de dénaturer. Par exemple la fée clochette n’est pas une jolie petite fée blonde, mais une fée brune, plutôt enrobée, limite vulgaire. C’est cette dernière qui récupère Peter, il est l’élu, celui qui doit les sauver du capitaine.

C’est d’ailleurs sur le bateau pirate qu’il tombe par erreur à son arrivée et découvre un capitaine crochet avec ses deux mains. Il est à la recherche du trésor, avec pour principal obstacle le crocodile qui est le gardien. Il possède encore ses deux mains, on comprend qu’il s’agit d’un préquel à ce que sera Peter Pan. L’explication quant à l’origine de « pan » sera donnée dans la bande dessinée, tout comme l’explication de la perte de la main de crochet.

Une vision très noire de l’histoire, bien pensée, prenante qui ose des choses impensables comme Jack l’éventreur ou une variante de je suis ton père !

Pour aller plus loin dans l’univers de Régis Loisel, je vous invite à visiter son site.

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