A l’instar de ce que j’écrivais au mois de mai, je lis du manga. Force est de constater qu’on arrive très rapidement à des milliers de pages de lecture pour ne pas finir une série. C’est d’ailleurs l’un des reproches qu’on peut faire au manga, la longueur. Car en fait, le problème n’est pas tant d’être long, mais réussir à tenir la passion chez le lecteur. Lorsqu’on sait qu’Akira Toriyama auteur de Dragon Ball est revenu à Dragon Ball parce que ses autres séries n’ont pas rencontré le succès escompté, on comprend pourquoi les auteurs font durer le « plaisir ». Au sommaire de ce BD juillet 2024 : parasite, Vinland Saga, la zone, et cœurs de ferraille.
Parasite
Je n’ai pas pris la couverture du premier tome pour prendre cette image tirée de l’adaptation Netflix pour comprendre de quoi il en retourne exactement. Un jour, « on » trouve que l’homme détruit trop son environnement. « On » décide alors d’envoyer des parasites sur terre. Ces derniers pénètrent le cerveau humain pour prendre possession du corps. Ils deviennent alors des monstres qui dévorent les autres humains pour se nourrir. Dans le cas de notre jeune héros, un lycéen discret, il se rend compte que quelque chose entre en lui et stoppe la propagation au niveau du bras. Comme on peut le voir sur l’image ci-dessous, voici le résultat quand le parasite se réveille.
Contrairement aux gens possédés, Shinichi a pleine possession de ses moyens. Il va devoir apprendre à cohabiter avec son parasite qu’il va baptiser Migi. Migi a une façon de voir le monde assez particulière. Il est en effet au début de l’histoire, totalement dénué de sentiment. À l’instar d’un animal, il réagit par instinct et ne pense qu’à sa survie. Comme Shinichi le menace de se trancher le bras, il va devoir faire des compromis et vont finir par devenir amis.
Vu comme une anomalie, le tandem Shinichi / Migi va s’opposer à d’autres parasites qui aussi vont évoluer de manière plus ou moins différente. Le manga est ainsi orienté essentiellement vers l’action, mais pose tout de même des bases assez étonnantes. En effet, le manga démarre en 1989 avec un écologisme particulièrement radical puisqu’il vise à tuer des hommes pour polluer moins.
Une lecture assez agréable, cependant relativement décevante. Malgré quelques réflexions, on s’éloigne rapidement de la profondeur pour retomber dans un manga d’action axé autour d’un lycéen qui s’affirme.
Vinland Saga
Vinland Saga est un manga qui m’a été conseillé par un élève il y a quelques années qui voulait en faire son oral de DNB ! Il a fini par prendre Naruto mais c’est une autre histoire. L’histoire se situe aux environs de l’an 1000 du côté des vikings. Thorfinn Thorsson est le fils d’un grand guerrier repenti en Islande. Son père se fait assassiner alors que Thorfinn n’est qu’un enfant. Il va suivre le meurtrier de son père, un mercenaire, Askeladd. Paradoxalement, Thorfinn va travailler pour ce dernier. À chaque mission accomplie, Askeladd accepte un duel dans lequel Thorfinn essaie de le tuer.
La série prend un tournant totalement inattendu et vous m’excuserez du spoil. Alors qu’on pourrait penser que le manga s’axerait sur cette vengeance, au neuvième tome l’histoire prend un chemin complètement différent. On retrouve Thorfinn adulte devenu esclave qui a perdu son esprit combatif, qui a perdu son goût de vivre.
La suite, c’est un Thorfinn poursuivi par son passé de guerrier qui va tout faire pour fuir ce monde. Il veut rejoindre le Vinland, une terre qui serait l’Amérique du Nord pour y créer un monde sans guerre.
Vinland Saga a de nombreuses qualités, dont celle de créer des personnages attachants (mais trop nombreux). On notera que même si l’auteur prend de nombreuses libertés avec le fait historique, il se documente pour son travail. Dans Wikipédia, on explique que Makoto Yukimura est passé d’une publication hebdomadaire à mensuelle. Il n’arrivait pas à suivre le rythme pour ses recherches.
Un manga malheureusement comme les autres
Malheureusement, Vinland Saga tombe dans les travers que je citais en introduction. C’est long. Je suis aux environs du tome vingt et Thorfinn et ses amis en sont à financer leur expédition… en partant dans une première expédition. Et comme ils viennent de participer à une guerre sur plus de cinq tomes, ils ne sont pas encore partis. On multiplie les personnages, les situations, et on n’avance pas. De plus, la morale du manga s’axe sur la prise en main de sa destinée, la rédemption, la volonté de changer. On en fait des caisses et on finit par rater l’essentiel.
Comme pour de nombreux autres mangas, je risque de ne pas lire la fin ou de ne pas avoir la patience de l’attendre. Tout comme j’ai lâché Berserk ou encore Dragon Ball, je sens arriver le point de rupture pour cette série. Dommage, le contexte est original, les dessins réussis, les personnages attachants. De nombreux atouts pour une bonne série.
La zone
En Angleterre, dans le futur, le « monde » s’est effondré. Je mets des guillemets car dans l’intrigue, il semblerait que seulement l’Angleterre soit repartie en arrière. Avec une éradication estimée de la population de 95%, le monde s’est reconstruit, autrement. Lawrence vit à l’écart de son village, il est rejeté par la population locale pour deux raisons. La première, c’est qu’il pratique encore la lecture et l’écriture qui, si elle n’est pas proscrite, est mal vue. La seconde, c’est qu’il a traversé le pays et qu’il a vu des hélicoptères. Un monde que les gens d’aujourd’hui réfutent, satisfaits d’avoir réussi à se reconstruire.
Une jeune femme, Keira qui apprend à lire et écrire auprès de Lawrence trouve la carte correspondant au voyage de Lawrence. Comme elle étouffe dans son village, elle y voit l’opportunité de fuir sa vie. Seulement le monde est dangereux et Lawrence va partir à sa recherche.
Eric Stalner qu’on a déjà vu ici pour la série voyageur est un dessinateur et un scénariste d’expérience. On lui doit de nombreuses séries, historiques notamment. La zone même si elle n’invente pas l’eau chaude, est une bande dessinée finie en quatre tomes, solide, classique. En ce qui concerne les réflexions écologiques et financières par contre, c’est du déjà vu.
Les cœurs de ferraille coup de … cœur de ce BD juillet 2024
Les cœurs de ferraille est une bande dessinée par Munuera ce qui est un énorme gage de qualité. Le dessinateur espagnol avec son style Disney fait partie pour moi des meilleurs. Ses travaux sont souvent originaux, je pense aux Potamoks, qui racontait l’exode des cochons qui quittaient l’Égypte ! La série des cœurs de ferraille est composée pour l’instant de trois tomes avec un univers identique. On pense aux États-Unis durant la période des plantations sauf que dans cet univers les robots sont présents. Comme habituellement, les robots sont des domestiques et sont utilisés pour les taches ou les basses œuvres comme la récolte du coton dans les plantations.
Comme on peut le voir dans l’image ci-dessous, les robots ne sont pas dénués de sentiments. On fait ici la part belle aux interactions entre les machines et les humains. Dans le premier tome, on a une jeune fille à la recherche de sa « nanny » congédiée. Dans le second tome, un robot écrivain. Enfin, dans le dernier tome paru, la série étant en cours, l’histoire d’amour entre une humaine et un limier. Les limiers sont les robots méchants de l’histoire.
C’est joli, c’est bien écrit, même si malgré le contexte « historique » original, nous sommes sur des sujets déjà vus. Les bases sont plantées pour continuer d’explorer cet univers, j’attends la suite avec impatience.
Bonjour Cyrille,
personnellement, je n’y arrive toujours pas avec les manga.
c’est trop fouilli pour moi.
pourtant j’essaie 😀
bon je note pour « Les cœurs de ferraille ». je vais m’empresser de les prendre.
mes dernieres lectures :
– Le crime qui est le tien
– Les guerres de Lucas
– Le combat d’Henry Fleming
– Rivages lointains
– La route
– Eigyr
– Le passeur de lagunes
– Un avion sans elle
– La neige était sale
– Le cri
– Whisky san
passe de bonnes vacances
Tout à fait d’accord pour parasite…à force de faire trop trainer, on s’éloigne de ce qui aurait pu être intéressant