La bulle de filtres dans les réseaux sociaux ?

Le bulle de filtres, c’est tellement rassurant

Le concept de la bulle de filtres se rapproche plus ou moins de zone de confort. C’est un concept qui est largement utilisé pour décrire le mécanisme des réseaux sociaux. Pour comprendre le principe, je vais prendre l’exemple de YouTube, on pourrait l’appliquer à n’importe quel réseau social. Vous vous inscrivez sur YouTube et vous commencez à vous abonner à un chanteur de RAP. De façon automatique et par le biais des algorithmes, YouTube va vous proposer d’autres chanteurs de RAP. Comme il y a de bonnes chances que vous aimiez le RAP, vous allez vous abonner à la chaîne suivante. Au bout de quelques chaînes, vous réaliserez que les propositions de YouTube ne tourneront qu’autour du RAP et rien d’autre.

Sauf que si tu restes dedans, tu ne découvres rien d’autre

Pourquoi c’est un problème ? Comme vous aimez le RAP, on pourrait dire que vous êtes content. Néanmoins, cela signifie que cela vous coupe de tout autre forme de style musical. En vous proposant toujours le même type de musique, le réseau social vous enferme dans votre zone de confort. Il vous empêche de découvrir d’autres choses. Si on transpose à d’autres réseaux sociaux : sur Snapchat vous n’aurez que les personnes que vous côtoyez au quotidien. Sur Facebook les personnes qui partagent les mêmes goûts ou les mêmes opinions que vous. Sur Instagram des personnes qui produisent le même type de photos.

La bulle de filtres est un outil qui vous conforte dans vos opinions. Elle vous donne du bonheur, mais cela reste une bulle, car le monde ne se limite pas à votre opinion ou à vos goûts actuels. Il existe de nombreuses choses à découvrir. Cette stratégie utilisée par les réseaux sociaux est faite pour vous enfermer dans le réseau. Vous trouvez en effet un plaisir artificiel et rassurant d’être dans un endroit où tout vous « ressemble ». En vous maintenant le plus possible dans le réseau, on vous propose plus facilement des objets à acheter par des publicités qui vous ressemblent.

Un danger démocratique. Peu de possibilité de contournement

J’ai utilisé le RAP, j’aurais pu prendre le complotisme ou des idéologies extrémistes. Et c’est bien le problème, les réseaux vous maintiennent dans de mauvaises idées. Pour limiter le complotisme ou les idées dangereuses, les réseaux ont finalement pris la décision de censurer ces idées. En retirant ces idées, les gens tellement pris dans leur bulle sont allées les chercher ailleurs. C’est ainsi qu’on voit apparaître, depuis des années, des réseaux alternatifs moins regardants sur les contenus. Pour faire exploser leur bulle, il faut montrer des propos pertinents permettant d’avoir un autre regard sur le monde.

On peut alors utiliser des stratégies de contournement. Elles consisteraient à « liker » un peu tout et n’importe quoi, de façon à perturber les algorithmes. On peut toutefois se dire que si quelqu’un est prêt à biaiser le système, c’est qu’il est capable de s’intéresser à d’autres choses.

David Douyère, professeur de sciences de l’information et de la communication à l’Université de Tours explique comment il en est arrivé à quitter Facebook.

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