Podcast, épisode 2 : on écoute quoi ?

Dans l’épisode 1 des podcasts, j’expliquais quelles solutions techniques, je mettais en place. J’expliquais aussi la motivation et le besoin. Pour l’heure, la motivation est à l’identique. J’ai en effet totalement troqué la musique contre cette écoute informative et culturelle. D’un point de vue technique, pas de changement non plus, les solutions présentées sont les mêmes. Dans ce podcast épisode 2, je vais vous expliquer ce que j’écoute.

Je ne suis pas forcément sûr qu’il y est un numéro 3 ou en tout cas certainement pas tout de suite. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n’écoute des podcasts que durant la période scolaire quand je suis seul en voiture. Les quelques podcasts que j’écoute, vous le verrez, ne sont pas si nombreux. Pourtant, j’accumule déjà du retard, vous allez comprendre pourquoi.

Choses à savoir

Si vous faites un tour sur le site internet de choses à savoir, vous vous rendez compte qu’il s’agit d’une page composée de dizaines de podcasts. Je n’écoute que le podcast culture générale, je pourrais cependant m’intéresser à d’autres comme le gaming par exemple. Le podcast est un médium qui explose, qui est facile à réaliser, si bien que l’offre est une fois de plus trop importante. En limitant le nombre de podcasts, je suis néanmoins avec trop de choses à écouter, il est nécessaire de faire des choix, comme toujours.

Culture générale est un podcast court qui vous explique des expressions du quotidien, des coutumes, de la culture générale pure et dure. Il répond à des questions comme l’origine du mot Bluetooth ou encore pourquoi il n’y a pas de forêt en Islande. C’est typiquement le genre de choses qu’on apprend pour briller dans les soirées de l’ambassadeur et qui vous permet d’étaler votre culture.

Signaux faibles

Je suis l’actualité informatique via les flux RSS que j’ai choisis. Je ne lis pas le site siècle digital qui ne m’intéresse pas toujours. Le podcast signaux faibles est une dose d’actualité informatique quotidienne. Par contre, alors que je suis souvent dans la technique, ici, on est vraiment dans l’aspect financier des choses. L’écoute nécessite une véritable concentration, beaucoup d’acteurs, beaucoup d’industries, de stratégie, pas toujours facile à suivre. Le podcast reste tout de même instructif.

Mon reproche principal, c’est le manque de parti pris de l’émission. Alors effectivement, vous pourrez me faire remarquer qu’il s’agit d’un podcast informatif. Oui, mais je trouve qu’il reste difficile d’évoquer X / Twitter, les décisions de Musk sans se mouiller un peu. Il s’agit pour l’instant du seul podcast informatique que j’écoute.

Durant un temps, j’ai écouté Libre à vous, l’émission de l’April animée par Frédéric Couchet. Il s’agit d’une émission sur le logiciel libre. Je ne l’écoute plus, car je trouve que l’émission de manière générale ne m’apprend rien et elle reste trop amatrice. Il ne s’agit pas de tirer à boulet rouge sur l’émission, les échanges avec Cécile Duflot par exemple sur Mastodon étaient vraiment intéressants. Pas pour ceux qu’ils m’ont appris, mais pour découvrir cette femme politique sous un autre jour. Tous les intervenants ne sont pas du même niveau, parfois certains ne sont pas à l’aise avec le micro ce qui donne un côté très amateur.

Transfert le podcast favori de cet épisode 2

Transfert est une émission du journal slate, que je suis à l’écrit. Slate est l’un des rares sites français où l’on peut réfléchir et s’éduquer de manière gratuite sans avoir l’impression qu’on a un produit à vous vendre. Le principe de transfert est simple, il s’agit de témoignages de parfaits anonymes qui sont particulièrement édifiants. J’ai pu entendre une femme raconter sa rencontre avec l’homme de sa vie, devenu pompier puis mort au feu. Elle explique la difficulté pour faire célébrer son mariage alors qu’il est décédé, pour elle, pour ses enfants. Cette femme partie travailler en Suisse, un bon travail, à l’abri financier qui décide de se prostituer pour avoir des relations faciles. Encore, cet homme qui se trouve au Japon pendant l’explosion de la centrale nucléaire Fukushima.

La liste est longue, je peux difficilement faire l’impasse sur l’histoire d’une jeune femme qui raconte les problèmes de sa mère pour se rendre compte qu’il s’agit de cette affaire qui a fait la une de la presse. Une femme de soixante ans passés, droguée par son mari et violée par des dizaines d’hommes pendant dix ans.

La narration de transfert est pertinente. Les gens prennent le temps de raconter, souvent des détails, pour arriver à leur histoire. Il s’agit pour ma part d’un des plus gros luxes du format podcast, c’est la possibilité de prendre son temps.

Thinkerview

Thinkerview est une chaîne YouTube diffusée aussi sur Peer tube. Le fait de le préciser n’est pas anodin. Thinkerview est capable de brouiller les pistes avec une présence sur les médias populaires ou plus underground. Thinkerview se définit comme un média totalement indépendant et va recevoir des invités aussi différents que Loïk Le Floch-Prigent grand patron, Jean-Luc Mélenchon ou Jean-Marc Jancovici.

C’est typiquement le genre d’émission qui peut être portée facilement sur Podcast. Les invités sont vus de face, le présentateur n’apparaît jamais et se fait appeler Sky. On a donc une espèce de culture du mystère autour de l’émission et de son animateur, qu’on voudrait bien complotiste. Pour ma part, j’ai deux reproches à faire à l’animateur. Il n’articule pas assez et parfois, on peine à le comprendre, il coupe souvent la parole aux personnes qu’il interviewe avec des digressions.

Comme je l’ai expliqué plus haut, la force du format podcast, c’est de prendre le temps qu’on veut. 2h30 d’écoute. Les personnes qui viennent sont des gens qui sont capables de vous passionner pendant 2h30. J’étais peu emballé à l’idée de me lancer dans ces écoutes, mais finalement, je ne le regrette pas. À la fin de l’émission, on a réfléchi, on s’est enrichi. Quelle émission de télé laisse aujourd’hui autant de temps de parole à ses invités ?

Les couilles sur la table, le podcast féministe qui fait mal

Je ne suis pas féministe, je ne le serai jamais. Il ne s’agit pas d’une provocation, mais d’une impossibilité. Avoir la prétention de se dire féministe, alors qu’on est un homme blanc de 48 ans, hétérosexuel, cisgenre, il faudrait oser. Je trouve que se dire féministe quand on n’est pas une femme, c’est une prétention. C’est un peu comme quand on vient m’expliquer mon métier et qu’on n’a jamais eu trente adolescents en face à gérer.

Ce n’est pas parce qu’on n’est pas féministe, qu’on ne peut pas s’intéresser à certaines problématiques comme la toxicité masculine. Il y a quelques années était apparu un article sur le coût de la virilité. Il s’agissait d’un calcul, plus une démonstration, car c’est impossible à chiffrer, pour illustrer le fait que les crimes, les accidents, les guerres, étaient de la responsabilité des hommes. C’est factuel.

Victoire Tuaillon avec son podcast les couilles sur la table explore la masculinité. C’est le podcast qui fait mal, presque masochiste à écouter quand on est un homme. Il serait facile de tout rejeter en bloc, parce qu’il est difficile d’être d’accord sur tout. Souvent la description qui est faite est assez triste, pas loin d’être des animaux, des gens violents, des malades. À chaque fois que j’écoute l’émission, je me sens honteux d’être un homme.

Je reconnais à la journaliste sa franchise et son combat, je reconnais aussi qu’elle pousse à la réflexion. Son enthousiasme donne envie de l’écouter et de l’entendre. Dans les épisodes que j’ai pu écouter, un sociologue qui étudiait les hommes à la campagne. Les bons alliés et les faux amis du féministe. C’est, je pense, un épisode particulièrement intéressant pour ceux qui se pensent féministes. Les comportements chez les animaux et le fameux mythe du mâle alpha.

Je ne connais pas d’équivalent grand public. Ici encore, ce que j’apprécie, c’est qu’on prend le temps, que c’est très pro. En une heure souvent, particulièrement cadrée, on explore à fond la thématique du jour. C’est complet, référencé, j’ai envie de dire scientifique.