BD, septembre 2023

Au sommaire de ce BD septembre 2023 : de la science-fiction, des croque-morts, encore de la science fiction et de la fantasy.

U.C.C. DOLORES

Quelqu’un qui connaît un peu la bande dessinée n’aura aucune difficulté à voir que c’est Tarquin le dessinateur. En effet, avec son trait particulier, il a illustré le gros du monde de Troy. Il passe ici à la réalisation intégrale, dessin plus scénario à quatre mains avec Lyse Tarquin son épouse. En effet, cette dernière jusqu’à maintenant était considérée comme coloriste, sur cette série, elle apparait au dessin et au scénario. La bande dessinée a de solides bases pour réussir, même si un bon dessinateur ne fait pas nécessairement un bon scénariste, je pense à Crisse pour ne citer que lui.

Mony est une sœur. Enfant, elle a été retrouvée sur le parvis d’une église avec son prénom sur le front, un petit coffret et un cristal rouge. À 18 ans, elle est mise dehors du « couvent », elle doit partir à travers le monde et porter la bonne parole. Son premier réflexe, c’est de trouver son héritage, il s’agit de l’U.C.C DOLORES un vaisseau pirate qui a appartenu à l’une des pires terreurs de la galaxie. Une première partie en trois tomes avec une vraie fin, et un quatrième tome sorti.

On n’ira pas dire que le couple Tarquin fait le sans-faute, mais pas loin tout de même. En effet, le couple évite ce qui devenait insupportable dans Lanfeust, l’humour de force. Ainsi, la bande dessinée est sérieuse, mais ne manque pas d’humour, mais pas un humour parachuté. L’histoire tient parfaitement la route, tous les secrets nous sont révélés à l’issue du troisième tome.

Le quatrième tome est un one shot, on y découvre une Mony enceinte à la recherche de son enfant. Dispensable, pas sûr que la série continue.

Olympus Mons

J’ai beaucoup de mal avec le travail de Christophe Bec. En effet, je trouve que c’est très redondant. Des univers noirs, une inspiration Lovecraft, des monstres des profondeurs. Je trouve que toutes ses séries se ressemblent et tournent en rond. Olympus Mons ferait pour l’instant office d’exception même si on retrouve les mêmes thématiques.

L’histoire n’est pas forcément facile à suivre puisqu’elle se déroule à différentes époques et dans différents lieux, jusqu’à Mars. S’il fallait faire une synthèse, sur terre, des vaisseaux extra-terrestres se sont écrasés depuis plusieurs siècles. Une expédition va réveiller l’un d’entre eux et déclencher la fin du monde. Les personnages principaux sont un medium et une astronaute russe en mission sur Mars.

En neuf tomes, l’histoire s’étire un peu, sans pour autant lasser le lecteur. En toute honnêteté, c’est la première fois que j’apprécie une bd de BEC, si bien que j’ai certainement tendance à surévaluer.

Undertaker et Stern deux croque-morts au far WEST

En 2015, deux séries sur les croque-morts dans une ambiance western ont vu le jour. Il s’agit d’un pur hasard et si les deux héros ont la même profession, les deux bandes dessinées n’ont absolument aucun rapport.

Stern est un personnage que tout le monde déteste, il ne cherche pas vraiment la compagnie des gens. Sa passion ce sont les livres qu’il collectionne. Sur les cinq tomes de ses aventures, on va découvrir un personnage taiseux qui finit par se retrouver dans des situations incroyables. Stern est une excellente bande dessinée. Anti-héros total, on sait qu’il a derrière lui un passé particulièrement lourd qu’on découvre au fur et à mesure des tomes. Par exemple, on apprendra qu’il est marié mais qu’il est séparé de sa femme. Plutôt rare dans les codes de la bande dessinée. Ses aventures sont particulièrement agréables à lire, humaines et surprenantes. On a par exemple une enquête policière suite à une autopsie, un braquage à la nouvelle Orléans, ou Stern qui cherche un livre dans une ville et tout tourne à la catastrophe.

Undertaker quant à lui est beaucoup plus classique à bien des égards. La série est décomposée en diptyque. L’undertaker, est un personnage qui cache son identité, il est en effet accusé d’avoir commis de très nombreux meurtres à la fin de la guerre de sécession. On ne s’étonnera pas de voir le passé ressurgir durant ses aventures. Nous sommes ici sur des histoires parfaitement maîtrisées par Xavier Dorison à l’on doit entre autres le troisième testament. Un héros traditionnel, tireur d’élite, humour, carnassier qui a pour animal de compagnie… un vautour. Tout se règle à coup de flingues dans un esprit très western.

Conquêtes

Conquêtes est basée sur le même modèle que les séries de la terre d’Arran. Au lieu de tourner sur des races de nains ou d’elfes, on jongle sur des planètes. On comprend que la terre est tellement mal en point que les hommes n’ont eu d’autre choix que de se lancer dans la conquête spatiale. On va suivre ainsi des nations qui sont à la recherche de la terre promise. De façon plus ou moins systématique, chaque tome présente le conflit avec la race extra-terrestre présente. Je pensais qu’à la manière d’Arran puisque c’est encore l’incontournable Istin aux commandes, qu’on retrouverait les personnages et les planètes par intervalles de cinq tomes. Ce n’est pas le cas. Chaque tome est indépendant même si quelques références peuvent être faites à un autre album au travers d’une réflexion de personnage.

Alors oui, c’est beau, c’est maîtrisé, c’est prenant. Mais tout de même, chaque tome raconte plus ou moins la même chose. Il reste ainsi une impression de redondance puisqu’on arrive au tome 10 et de frustration. On aurait en effet voulu en voir plus sur le devenir des personnages. On reste sur notre faim, au profit d’une cadence de production importante, dix tomes en cinq ans.

Les maîtres inquisiteurs

Les maîtres inquisiteurs, c’est 18 tomes composés de trois cycles. Au moment où j’écris ces lignes, la série est finie, mais chez Soleil, on ne sait jamais. Il sera difficile de ne pas faire la comparaison avec les terres d’Arran dans la traditionnelle structure de la multiplication des auteurs pour arriver à quasiment vingt tomes sur deux ans. Dans le cas présent, je trouve que cela va plus loin, j’ai cru à la première lecture qu’il s’agissait d’un des univers comme les mages, les orcs ou les nains.

Le monde sort du Chaos, une période sombre de guerre. Ce sont les magiciens qui ont fait stopper les guerres. Aujourd’hui, certains d’entre eux font partie d’un ordre, les maîtres inquisiteurs. Ces derniers mènent des enquêtes dans tout le royaume. Chaque tome, un nouveau maître, une nouvelle enquête et une trame de fond qui prend fin au tome 6, 12 et 18, les trois cycles.

Si je devais faire une comparaison, je trouve que les maîtres se rapprochent fortement des personnages de Marvel. Les maîtres ne sont pas des magiciens classiques, ils ont un pouvoir unique, la téléportation, se multiplier, se transformer en métal et j’en passe. Chaque maître est accompagné d’un elfe, ce n’est donc pas que la construction d’un personnage mais bien d’un tandem.

Une excellente série, des histoires et des dessins d’un niveau égal d’un tome à l’autre, je recommande.