Ralph, le Disney des geeks

Les Disney se suivent et ont tendance à un peu trop se ressembler. Ralph fait partie à mon avis des exceptions pour un animé à la culture très geek.

Les mondes de Ralph

Le postulat de départ n’est pas très original. Ralph c’est globalement l’équivalent de Donkey Kong dans un vieux jeu des années 80. Il incarne le méchant qui détruit un immeuble, quand Félix passe derrière réparer. À la nuit tombée, les personnages de jeux vidéos prennent leur autonomie, un concept largement piqué chez Toy Story. Les traits de caractère des personnages sont conservés, Ralph est ainsi considéré par les siens comme le méchant. Lorsqu’on fête les trente ans du jeu, ce dernier n’est pas invité à la fête. Ralph va vouloir s’imposer en tant que héros et récupérer une médaille. C’est en se rendant dans un jeu de shoot avec des aliens qu’il va créer une véritable catastrophe.

Comme je l’ai indiqué, pour apprécier ce dessin animé, une culture geek est particulièrement appréciable. Si des références évidentes à Sonic parleront à tout le monde, on a par exemple de nombreux détails plus subtils. On aura, par exemple en début d’anime, une espèce de réunion des méchants anonymes. Les méchants des jeux vidéos témoignent, comme le personnage de Zangief de Street fighter. Plus loin, on fait référence aux jeux vidéos abandonnés, c’est Q*bert qui fait la manche. D’autres références sont présentes et pas que dans le gaming, le Mentos dans le Coca par exemple ou encore le groupe AKB48 de J-Pop qui fait le générique de fin..

Une réalisation au sommet

La réalisation de l’anime est assez somptueuse. La scène dans laquelle Ralph se retrouve propulsé dans un shoot avec les aliens de partout est excellente, tout comme les courses de voiture ou le combat final. Il ne s’agit pas d’un Disney de seconde zone. Cela reste toutefois un Disney si bien qu’on n’échappera pas à la morale. Ralph est un méchant, mais qui sauvera le monde, la fillette, un bug représente la différence et le droit à exister. L’humour omniprésent, ainsi que le rythme, font passer la pilule aux plus aigris d’entre nous 🙂

Ralph 2.0

Comme on pouvait s’en douter, le film de 2012 a remporté un certain succès, Ralph et Vanellope reviennent en 2018. La logique était de quitter le « local » pour passer au réseau mondial, l’internet. La salle d’arcade est désormais connectée au Wifi. Si Ralph est content de son quotidien, Vanellope rêve quant à elle de nouveautés et d’autres défis. Le débranchement de Sugar Rush va précipiter les choses, Ralph et Vanellope doivent acheter un volant sur internet pour sauver le jeu.

À nouveau encore, la masse des références est colossale, notamment dans l’informatique plus que dans le jeu vidéo. Le propriétaire de la salle d’arcade pour sa première connexion utilise un Imac G3 de 1998. Il s’agissait des tous premiers de la marque, avec écran à tube cathodique. La forêt des oiseaux bleus qui twittent, les spams qui apparaissent à n’importe quel moment, la présentation de Ebay comme une salle d’enchères.

Comme on peut s’en douter, courses de voitures, mais cette fois-ci façon GTA, de buzz, de réseaux sociaux. À nouveau, la réalisation est à la hauteur, la représentation de l’internet comme une gigantesque ville est magnifique. Disney est même capable de faire de l’autodérision puisque Vanellope va se retrouver dans le monde de Disney et dans ses licences comme Star Wars ou les gardiens de la galaxie jusqu’à faire un caméo Stan Lee. On notera l’excellente scène dans laquelle Vanellope finit dans une salle avec toutes les princesses Disney.

À trop vouloir en faire

S’il est réussi, le rythme est moins intense que le premier. Peut-être qu’à force de jouer sur les situations connues, les références, le film se perd. On aura droit à une chanson façon comédie musicale, on sent la volonté de nous en faire voir le plus possible jusqu’au Darknet. En fin de compte, le premier épisode se limitait à un monde plus fermé et il exploitait au plus cet univers. Face à la démesure de l’internet, les scénaristes font le choix de moins se focaliser sur l’histoire mais sur l’univers, bien trop large.

Une adaptation ratée en 3DS

Comme toujours, un film Disney, c’est une adaptation en jeu vidéo et comme souvent, c’est raté. Il s’agit d’un jeu de plateforme qui reprend les différentes parties du jeu. Vous incarnez Félix ou Ralph qui ont chacun des propriétés différentes. Félix a la capacité de réparer et de faire des sauts en hauteur quand Ralph est capable de tout casser ou monter à des échelles.

Le jeu non seulement ne révolutionne en rien les jeux de plateforme, mais possède un graphisme plutôt laid et une maniabilité à revoir. Dommage qu’un anime sur les jeux vidéos ne possède pas un jeu vidéo digne de ce nom !

Pour un peu de culture en jeux vidéos, je vous renvoie vers le billet de Benjamin sur l’histoire du jeu vidéo.

2 Comments

  1. Comme souvent, les adaptations vidéoludiques sont vite faites mal faites…Heureusement que ce Ralph reste effectivement un bon cru, ….D’autres avaient essayé de suivre avec Pixels qui reste moins coté. Par contre je m’aperçois que je n’avais pas « noté » le 2.0…vite ,il faut que je rattrape ça. Sans doute parce que je n’avais pas trop aimé aussi. Le coup des références pour flatter le geek, ça ne permet pas de masquer certains manques.

  2. Et sinon il y a un vrai « fix it felix » créé après le film, et installable par exemple sur une borne montée avec raspberry 😉

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