Je vérifiais la date de mon installation système, cela fait désormais depuis le 5 juillet 2023 que je suis sur Linux Mint. On pourra dire qu’un an, c’est faible, d’autres qui me connaissent un peu diront que c’est un record. Sur Restez Curieux, j’ai évoqué sur les quatre dernières années : Ubuntu, Pop! OS, Fedora qui ont été mes systèmes d’exploitation. J’y reviendrai plus loin.
Mise à jour
J’ai un peu forcé la mise à jour, mais pas trop non plus. En effet, il faut avoir le paquet mintupgrade à jour puis lancer la commande sudo mintupgrade. Voici les quelques écrans de la mise à jour.
On notera les points suivants. Le premier, c’est que si votre paquet mintupgrade n’est pas à jour, il vous proposera d’installer la version 21. La seconde, c’est qu’il réalise une copie de sauvegarde au cas où ça crashe, ce qui ne m’a jamais été proposé par aucune distribution.
Ce qui est plus gênant, c’est la partie sur les paquets étrangers. J’ai vaguement le souvenir d’avoir installé à la main les paquets de LibreOffice pour avoir quelque chose de plus « frais ». Il n’est pas capable de retirer par lui-même ces paquets, si bien que j’ai fait une commande de type apt-get autoremove libreoffice*. En ce qui concerne les paquets orphelins, j’aurai la surprise pour voir si ça marche. Autre point, mais je n’ai pas fait la capture, dans les paquets retirés il y a VLC… Enfin dans les dépôts « incompatibles », celui de syncthing, mon indispensable logiciel de synchronisation.
À la sortie, j’ai dû retirer l’intégralité de LibreOffice en ligne de commande pour réussir à m’en sortir. L’installation a crashé et j’ai dû finir avec du dpkg –configure -a. Rien de bien terrible pour un power user, pour un débutant par contre…
Pour toutes les nouveautés, je vous renvoie vers la vidéo d’Adrien :
Pourquoi utiliser Linux Mint ?
Parfois certains choix s’imposent d’eux-mêmes, parfois certains choix se font par défaut. C’est un peu le cas ici.
Pourquoi ne plus utiliser Ubuntu ?
Ubuntu est la distribution qui m’a permis de m’installer de façon définitive sous Linux. La distribution a eu pour mérite de démocratiser Linux. Il faut se rappeler que dans le contexte de l’époque, c’était Mandrake qui avait un tour d’avance. Le problème de cette distribution, c’est que pour vouloir bien faire, elle proposait plusieurs logiciels qui faisaient la même chose. Comprenez qu’un utilisateur qui essaie de découvrir un univers et qui se retrouve avec une multiplication de choix, ça n’aide pas. Ubuntu avait cette force de faire des choix et de proposer une expérience simple.
Depuis, les choses sont devenues plus compliquées. En effet, la distribution fait le choix d’embarquer par défaut les snaps, qui pour l’instant posent des problèmes de performance. Je pense notamment au snap de Firefox. Si je n’utilise plus Ubuntu pour mon environnement quotidien, je continue de l’utiliser pour mon serveur domestique.
Pourquoi ne plus utiliser Debian ?
J’ai été utilisateur de Debian durant de nombreuses années, et ce, pour quelques raisons qui ne se valent pas toutes. La première, c’était parce que ça faisait bien d’utiliser Debian. Dans ma jeunesse, j’ai eu ma période « intégriste », la distribution Debian n’intégrant pas de paquets non libres, ça permettait de moraliser les autres. Plus noble, Debian était largement plus légère sur les vieux ordinateurs. Elle permettait de faire tourner de façon plus véloce des machines qui ne tournaient pas avec Ubuntu. En 2024, avec des machines qui sont largement plus puissantes, avec des défis informatiques que je me refuse, Debian est plus un problème qu’une solution. J’ai fait une installation dernièrement de Debian en serveur après avoir « pourri » mon installation avec Cloudron. J’ai échoué à configurer Minidlna à cause de problèmes de droits.
Pourquoi ne plus utiliser Pop! OS, Elementary OS ou Fedora ?
Pop! OS et Elementary OS sont d’excellentes distributions Linux. Seulement, elles ont un problème de fond, elles ne sont pas assez supportées et par des développeurs et par la communauté. Le risque est donc de s’investir dans une distribution et de ne plus la voir un beau jour. Le cas de Fedora est plus ou moins similaire même si la distribution est plus solide d’un point de vue communautaire. Fedora est de plus relativement complexe dans certains cas et avec une communauté moins importante, il n’est pas toujours évident de trouver la solution.
Linux Mint presque une évidence
En faisant le tour de la question, Linux Mint n’est pas un mauvais candidat. Je donnais quelques raisons à l’époque de l’installation, je peux en rajouter quelques-unes. La première, c’est qu’en un an d’utilisation, je n’ai rencontré aucun problème. La seconde, c’est qu’il faut bien choisir une distribution et ne pas hésiter à justifier ses choix.
Dernièrement, je soulignais que Jack Wallen qui rédige les articles sur Zdnet pour Linux faisait n’importe quoi. Il explique à raison que l’un des problèmes dans le succès de Linux, c’est la masse de distributions, et de l’autre, il présente chaque semaine une distribution exotique. Dans son billet, il dit qu’il faudrait un Linux unique, mais sans tuer la diversité. Digne d’un grand écart de Jean-Claude Van Damme pour réaliser cet exploit. Si effectivement, j’y vois un problème parmi d’autres, je vois que sur Distrowatch, la segmentation continue. Je viens de découvrir dans le top 20, non négligeable donc, les distributions CachyOS ou Nobara. Après avoir Forké à tour de bras Ubuntu, désormais c’est Arch.
Je pensais qu’avec les années, ça finirait par se calmer, un peu comme tout. En fait, c’est presque pire qu’avant. Alors qu’on manque de bras, on continue à multiplier des distributions qui n’ont aucun intérêt pour l’utilisateur final. On se contente de faire croire à un choix qui n’en est pas un.
Faire la promotion d’une grande distribution, pas seulement Mint que j’utilise, mais, les Debian, Ubuntu, Fedora, Arch, Manjaro et les autres, c’est salvateur. Je pense qu’il faut orienter correctement les gens vers des distributions suivies, solides, communautaires. Si vous faites le choix d’Ubuntu, vous avez une grande communauté derrière, même des ordinateurs pré-installés. Arch est plus compliquée mais elle est la base de Manjaro, etc.
À croire que seule la passion de la fabrication des distributions ne meurt pas
J’ai appris la sortie de cette nouvelle version de Linux Mint sur un site anglais. Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas vu l’information dans le jdh, qui centralise les informations sur le Linux et le logiciel libre. J’irai le faire. Lorsque je fais aujourd’hui le tour de ce qui reste de la blogosphère évoquant Linux et le logiciel libre, il ne reste rien ou presque.
Les passions meurent de toute évidence, chez moi le premier. J’ai écrit régulièrement des articles pour expliquer mon désintérêt pour l’informatique en vieillissant. On pourra de plus me rétorquer que la sortie d’une nouvelle version de distribution est un non-événement. Encore faut-il quelqu’un pour annoncer sa sortie. Pourquoi un non-événement ? Tout simplement parce que tout fonctionne et qu’il n’y a pas de révolution. Paradoxalement, le dernier événement pour Microsoft c’était la sortie de Windows Vista.
On ne reparle des sorties de Windows que depuis la version 11, à partir du moment où les choses commencent à aller mal.
Je trouve toutefois dommage alors qu’il y a de véritables réflexions de fond sur l’autonomie informatique, que les gens sont plus à même d’entendre un discours « anti GAFAM » que la scène francophone libre soit si moribonde. Je trouve qu’il est de plus inquiétant de se dire que ceux qui en parlent sont les sites mainstream et ceux qui en parlent avec passion des hommes qui ont largement franchi la cinquantaine.
Peut-être que les jeunes se contentent d’utiliser, la fameuse majorité silencieuse. Alors que le logiciel libre est actif, on a l’impression qu’il n’y a plus personne pour en parler, dommage.
Et pourquoi ne pas tenter une LMDE (Linux Mint et Debian) ?
A pluche.
Quel serait le gain ?
Un mélange des deux au cas où Ubuntu viendrait à ne plus convenir, mais c’est toi le patron 😉
A pluche.
Donc au final tu es sous Ubuntu ?
Si Canonical persiste pour les SNAP, LMDE risque bien d’être le futur de Mint.
Mais effectivement, il n’est pas simple de trouver « LA » distribution qui nous convient.
Ben non je suis sous Linux Mint comme écrit dans l’article …
Oui ça, c’est « la marque »… Un petit parallèle de ma part avec le monde de l’automobile, certains utilitaires (Kangoo, Citan etc etc) sont les mêmes véhicules, donc bases techniques identiques, seule la marque change.
Mint ne fait pas de changement majeur à la base technique d’Ubuntu, ce qui n’en fait pas moins une très bonne distribution.
Non. Parce que sinon par extrapolation, on peut dire que je suis sous Debian. La différence entre Ubuntu et Mint n’est pas anodine. Ubuntu est en train de passer sous snap l’intégralité de son système. Mint s’est détachée du snap et embarque flatpak avec.
La différence entre Ubuntu et Debian n’est pas anodine non plus 😉
Merci pour le petit coup de publicité 🙂
Sympa ton article.
Mint est LA distribution que j’installe, pour beaucoup de raisons que tu cites.
Certes, le « mintupgrade » demande l’utilisation de la ligne de commande, mais la Mint 21.3 reste supportée jusqu’en 2027 ! Ce qui laisse largement le temps !