Si pour l’instant l’expérience Fedora me paraît plutôt convaincante, c’est moins le cas avec le bureau Gnome. En effet, la modernité de Gnome laisse finalement quelques programmes sur le carreau. On pense bien sûr au problème rencontré avec Wayland mais pas seulement. L’absence de systray, pose des problèmes à de nombreux programmes. La systray c’est la zone que vous avez en bas à droite dans les systèmes d’exploitation « classiques » avec le son, le réseau Wifi, etc. Il apparait que certains logiciels l’utilisent. On peut tricher avec une extension pour Gnome, mais c’est médiocre. Je fais donc un passage à Cinnamon pour Fedora mais cela nécessite un peu de configuration.
Cinnamon c’est quoi ?
Lorsque Gnome est arrivé dans sa nouvelle version, la 3, il abandonnait le bureau classique que l’on connaît depuis Windows XP. La présentation bien plus moderne n’a pas rendu tout le monde heureux. Dans Linux, le mécontentement se traduit par l’apparition de plusieurs projets. Historiquement dans les bureaux classiques : Xfce. C’est un bureau qui évolue très peu, mais qui est léger et robuste. Mate qui utilisait l’environnement Gnome 2 et Cinnamon dans la même veine. Cinnamon est le bureau par défaut de la distribution Linux Mint. Comme on peut le voir ci-dessous, c’est un bureau très classique en apparence. Le travail d’intégration des notifications est très bien fait, on peut définir des effets dans les coins des fenêtres. Il s’agit bien d’un bureau moderne.
Configuration de Fedora pour mon usage
Tout ce qui suit répond à mon besoin. On a donc des ajouts de logiciels tiers, voir privateurs, et même du Microsoft. En effet, ma fédération agricole utilise Office365, c’est donc un outil que je ne peux éviter dans le cadre professionnel.
Installation des produits Microsoft
sudo dnf install onedrive
onedrive
Dans la console, vous récupérez une longue url à coller dans votre navigateur. Quand l’url est collée, vous vous identifiez, vous collez le lien apparu dans la console.
onedrive --synchronize
Cette opération va synchroniser votre répertoire OneDrive à la racine de votre home avec le répertoire distant. Pour démarrer onedrive au démarrage.
systemctl --user enable onedrive
systemctl --user start onedrive
Afin de pouvoir bénéficier du calendrier professionnel, office365 dans l’application Agenda, il est nécessaire d’ajouter le paquet evolution-ews. Ce paquet malheureusement vous installe le client evolution qui fait doublon avec Thunderbird. Gnome propose les comptes en ligne, qui vous ajoutent automatiquement le mail, le calendrier, les tâches, comme on peut le voir ci-dessous.
Il se trouve que sur Fedora dans sa saveur Cinnamon, cela ne fonctionne pas. Il est nécessaire de passer par la configuration d’Evolution. J’ai lu beaucoup de choses sur le net, mais en fait, elles sont majoritairement fausses. L’astuce réside ici :
L’erreur que vous verrez sur de nombreux sites, c’est de récupérer l’url. Il suffit de faire suivant et vous aurez une fenêtre de demande de connexion dans le navigateur. La validation se fait alors en ligne quand l’application n’y arrive pas.
Installation de dépôts tiers
Comme je l’ai expliqué, certaines applications multimédias ne sont pas présentes par défaut dans les paquets, il faut installer des dépôts tiers.
Installation de RPM Fusion pour accéder à certaines applications multimédia
sudo dnf install \
https://download1.rpmfusion.org/free/fedora/rpmfusion-free-release-$(rpm -E %fedora).noarch.rpm
sudo dnf install \
https://download1.rpmfusion.org/nonfree/fedora/rpmfusion-nonfree-release-$(rpm -E %fedora).noarch.rpm
Installation de flathub. Contrairement à la version Gnome, dans les spins comme Cinnamon, Xfce, il n’y a pas de logiciel pour installer les paquets flatpak.
flatpak remote-add --if-not-exists flathub https://flathub.org/repo/flathub.flatpakrepo
Ensuite, il suffit de se rendre sur le site flathub pour récupérer les programmes souhaités. Dans Fedora Cinnamon, les icônes des applications n’apparaissent pas dans le menu. Il existe des tutoriels pour créer ses propres icônes. Je préfère mieux installer gnome-software qui n’a que très peu de dépendances.
sudo dnf install gnome-software
Il faudra toutefois que je revois ma configuration de Fedora pour affiner car c’est tout de même médiocre comme « raccourci ».
Edit : après le reboot, une icône Citra est apparue dans le menu. Est-ce lié à l’installation de gnome-software ou non ? Mystère.
Configuration de MiniDlna pour Fedora
La configuration est différente de celle d’Ubuntu, on retrouvera le problème d’avoir un système qui n’est pas out of the box comme Ubuntu. Fedora va par exemple bloquer les ports par défaut dans le firewall. La source pour le gros de la configuration de MiniDlna pour Fedora vient de ce blog.
firewall-cmd --permanent --add-port=1900/udp
firewall-cmd --permanent --add-port=8200/tcp
firewall-cmd --reload
firewall-cmd --list-all
La dernière commande permet de vérifier que les ports sont bien ouverts.
Déclaration des répertoires de partage dans le fichier /etc/minidlna.conf
user=cyrille
media_dir=A,/home/cyrille/Musique
media_dir=V,/home/cyrille/Vidéos
media_dir=PV,/home/cyrille/Images
Modification des droits, c’est la partie qui diffère avec Ubuntu
sudo touch /var/run/minidlna/minidlna.pid
sudo chown cyrille:cyrille /var/run/minidlna/minidlna.pid
sudo chown cyrille:cyrille /var/cache/minidlna/
sudo nano /usr/lib/systemd/system/minidlna.service
Démarrage du service
sudo systemctl enable minidlna
sudo systemctl start minidlna
Pour reconstruire la base, il suffit de faire :
sudo systemctl restart minidlna
Pour vérifier si le service fonctionne, c’est avec cette commande :
sudo systemctl status minidlna
Installer les pilotes NVIDIA propriétaires
Comme on peut le voir plus haut, j’ai installé Citra, l’émulateur de console 3DS. Par défaut, pour les cartes Nvidia, Fedora utilise le pilote Nouveau, un pilote libre. Il se trouve que les performances s’en ressentent par rapport au pilote propriétaire. L’installation des pilotes pour ma carte GT 1030 se résume à la commande suivante.
sudo dnf install akmod-nvidia
Conclusion
Plutôt satisfait par ce changement, j’avais beaucoup de mal à me faire à l’environnement Gnome. J’ai envie de dire que je pense ne pas être le seul. Le bureau présente de nombreuses qualités esthétiques, mais présente des problèmes techniques. Par exemple, au bout d’un certain temps, l’explorateur de fichiers par planter. L’absence de systray comme signalé plus haut pose des problèmes pour certains logiciels de capture vidéos ou d’images. Enfin, Wayland qui fonctionne avec Gnome, même si j’ai fini par utiliser X11 marque un coup d’arrêt pour certains logiciels qui n’ont pas encore assuré la migration.
Cinnamon est un environnement de bureau classique qui présente pourtant de nombreux atouts. Des effets comme sur les bureaux modernes, des plugins, des thèmes. Bureau principal de la distribution Linux Mint dérivée d’Ubuntu avec une très forte communauté, il est de plus très suivi.
Mais alors pourquoi ne pas utiliser directement Linux Mint ? Quel est le problème pour toi avec cette distribution ?
Les mises à jour. C’est plus frais sur Fedora
J’aime bien la situation paradoxale où parce qu’il n’y aura plus d’installation de flatpack possible par défaut dans Ubuntu pour ceux qui installeraient la future version (la mise à jour à partir de la version précédente ne sera pas concernée par ce problème), on en arrive à installer flathub à partir des dépôts fedora.
Le linuxien est vraiment un drôle d’animal.
» installer flathub à partir des dépôts fedora. »
Faudrait éclaircir un peu cette phrase quand même… (ou alors j’ai pas compris l’idée)
« flathub » qui est lui-même un dépôt ne s’installa pas via un dépôt. C’est la même ligne de commande pour tout le monde (flatpak remote-add …). Exactement celle utilisée par Cyrille dans sa Fedora.
Par contre, installer le binaire flatpak qui permettra d’activer le(s) dépôt(s) de flatpaks, ben ça se fera comme d’habitude, soit avec le paquet disponible dans universe, soit via le PPA.
Nb et pour rappel / PPA est un mécanisme prévu en amont par Ubuntu pour faciliter les « extensions » à la livraison de base, on reste donc bien dans l’esprit **originel** de la distribution, n’en déplaise aux geeks flemmards.
PS : Actuellement, je n’utilise pas d’autre dépôt que flathub… Y-en-a-t-il d’autres intéressants ?
Attention toutefois au PPA parce qu’il s’agit ici aussi d’une part de mauvaise foi de Canonical. Les PPA sont arrivés relativement vite et souvent dans le forum Ubuntu-fr, les gens râlent de voir que le gars a installé 50 PPA et que ça fait foirer les dépendances. Car en fin de compte, le flatpak avec ses dépendances « indépendantes » de la distribution est en fin de compte moins dangereux que le PPA qui peut mettre la grouille. Ce n’est pas l’objet du débat mais je le dis quand même 🙂
Aucune idée pour autre chose que flathub. Il répond en tout cas à mon besoin puisqu’il me permet d’installer l’ensemble des logiciels manquants par défaut dans Fedora.
» les gens râlent de voir que le gars a installé 50 PPA et que ça fait foirer les dépendances. »
Ah ah, les gens usent et abusent d’un dispositif annoncé comme dangereux, et c’est la mauvaise foi de … Canonical !! Ben voyons…
https://help.ubuntu.com/community/PPA
« PPAs have not undergone the same process of validation as regular ubuntu packages. End users install PPAs at their own risk. »
page datée de 2011. c’était Natty (le Narval)
Un peu comme quand les gens piochent dans unstable et râlent, c’est la mauvaise foi de Debian de proposer Unstable!! Déjà testing on pourrait tiquer non ? 🙂
NB / L’analogie PPA/unstable n’est pas complètement foireuse.
C’est de la mauvaise foi de dire que flatpak est dangereux mais de ne pas bloquer l’usage des ppa.
Les deux seront bloqués de la même façon puisqu’on doit faire une action pour utiliser des PPA tout comme on devra le faire pour flatpack pour Ubuntu 23.04.
On a le droit de ne pas aimer les choix de Canonical mais il faut arrêter la mauvaise foi.
Je te souhaite un bien meilleur ressenti que j’ai pu avoir avec Fedora en dehors de gnome. En effet, tant qu’on reste dans la saveur officielle (gnome) c’est une distribution des plus parfaite, mais quand on en sort, on a souvent ou parfois selon notre chance, des choses qui ne vont pas et c’est rapide.
J’ai tenté Xfce et kde, les deux m’ont fait des choses que je n’ai jamais vu dans le monde Debian, comme une détection d’un nouvel écran alors que non, il me lançait la fenêtre de réglage (clonage, miroir, continuité…) alors que c’est un portable et que donc je n’avais pas de deuxième écran.
Pareil pour le clavier, certaines touches avaient un comportement inattendu. J’en passe car en fin de compte, je suis retourné pour un temps sur une Fedora gnome et là comme par miracle plus aucun soucis. Mais comme toi, le comportement de gnome notamment le manque du systray me fait défaut.