C’est quoi le taux d’incidence ?

Les indicateurs statistiques sont devenus omniprésents et incontournables dans la crise COVID. Ils sont à l’origine du confinement de certains départements. Parmi eux, le taux d’incidence.

Définition du taux d’incidence.

On décrit le taux d’incidence par : le nombre de personnes testées positives (RT-PCR et test antigénique) pour la première fois depuis plus de 60 jours rapporté à la taille de la population. Il est exprimé pour 100 000 habitants et permet de comparer des zones géographiques entre elles. Pour aller à l’essentiel, il est nécessaire de connaître deux valeurs : le nombre de personnes dans un département, le nombre de personnes testées positives. Par conséquent si vous prenez un département comme le Cantal avec 150.000 habitants environ, si on compte 300 tests positifs, alors on réalise le calcul 300*100.000/150.000 soit 200. Le même calcul mais dans un département comme l’Hérault qui compte 1.200.000 personnes aurait donné 300*100.000/1.200.000=25.

Il est alors décrit l’échelle suivante :

  • vert : en dessous de 10 personnes testées positives sur 100.000 personnes testées, sur une semaine glissante ;
  • orange : au-delà de 10 personnes testées positives sur 100.000 personnes testées, sur une semaine glissante ;
  • rouge : au-delà de 50 personnes testées positives sur 100.000 personnes testées, sur une semaine glissante.

Un indicateur pas parfait.

Cet indicateur pose toutefois deux problèmes. Il s’agit d’une projection à l’échelle d’un département alors que la densité de population est différente sur un même territoire. Si on prend par exemple le cas du Cantal assez atypique du fait de sa faible densité de population, 25000 personnes vivent à Aurillac soit un sixième de la population. Un cluster peut par exemple avoir une influence sur le taux, mais ne pas forcément représenter la réalité du territoire. Imaginons un mariage organisé ou une fête illégale, avec 100 personnes contaminées, ce qui est plausible. 100×100.000÷150.000=66 environ. Nous serions avec un département en zone rouge pour un incident isolé. Il apparaît de plus un problème de doublon, une personne peut être amenée à se faire tester plusieurs fois pour vérifier qu’elle est encore positive ou non. Ainsi, sur une semaine glissante, une même personne peut être comptabilisée deux fois.

Il paraît toutefois évident que plus le taux est important plus il y a de chances que la maladie augmente. Néanmoins, un seul indicateur mathématique ne peut pas être considéré pour décrire intégralement une situation. Le nombre de décès, le nombre de personnes contaminées, le nombre de personnes entrant aux urgences sont autant de critères à prendre en compte.

Pour avoir les chiffres officiels, dont celui du taux d’incidence, rendez-vous sur le site du gouvernement.

2 Comments

  1. Et la représentation/décision dans des régions plus grandes n’arrange pas la granulométrie de la visualisation du taux d’incidence évidemment. Cela dit, avec une représentation communale, il y a de forte chance de voir les villes avec les highscores

  2. En septembre, mon bled de 3000 habitants s’est retrouvé le plus contaminé du département pour un mariage parfaitement autorisé dans une salle excentrée louée pour l’occasion (donc aucun habitant du bled contaminé). Le Maire s’est retrouvé interviewé par M6 pour expliquer ça.

    Autre critère important à mon sens, le taux de positivité des tests.

    Le taux d’incidence peut augmenter avec le nombre de tests, mais si le yeux de positivité est stable, ça veut juste dire qu’on teste plus.

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