One shot, numéro 18

Au sommaire de ce One shot numéro 18 : bâtard, la route, les guerres de Lucas, Joseph Carey Merrick l’Homme-Eléphant, une nuit avec toi, et le grand migrateur.

Bâtard, la route

Bâtard est une road movie dans lequel on retrouve une jeune femme et son fils en cavale. On comprend qu’ils ont fait un braquage, et que les choses ont mal tourné. En effet, non seulement plusieurs truands de leur équipe sont morts, mais d’autres sont à leur recherche. Par qui ont-ils été trahis, telle est la question. Bâtard est une bande dessinée drôle, efficace, avec un pitch pour le moins classique. La différence se fait par rapport à l’existant avec la relation surprenante entre ce jeune garçon qui manipule déjà des flingues et sa mère.

La route est une adaptation par Manu Larcenet du livre éponyme. On notera que la route avait été aussi adaptée en film avec Viggo Mortensen dans le rôle du père. On comprend dès lors qu’il n’y a pas « plus » que la transposition. Ainsi, on retrouve un travail proche de ce qui a été fait pour le rapport de Brodeck où encore, il s’agissait d’une adaptation d’un roman. On peut s’interroger sur un Larcenet qui se voudrait aujourd’hui davantage dessinateur que scénariste. J’ai envie de dire dommage, l’homme a certainement encore beaucoup de choses à nous raconter. On ne peut en outre porter de jugement sur une volonté artistique.

En ce qui concerne la route, c’est l’histoire de l’errance d’un père et de son fils dans un monde post apocalyptique. Ils prennent la route vers le sud, sans garantie de trouver un monde meilleur au milieu du cannibalisme et de la violence. Rien d’extraordinaire dans ce qu’on a pu lire ou voir. Larcenet arrive à retranscrire parfaitement cet univers sombre et désespéré.

Les guerres de Lucas, Joseph Carey Merrick, l’Homme-Eléphant

Les guerres de Lucas raconte les dessous de la création du premier film Star Wars. Il s’agit d’un album de 200 pages que j’ai dévoré d’une traite. D’habitude, j’ai du mal avec les « biographies », mais non seulement je suis un « fan » de Star Wars, mais en plus c’est particulièrement bien raconté. On y découvre un George Lucas enfant rebelle, adolescent encore plus rebelle et casse-cou. Plus tard, en tant que réalisateur, personne ne croit en lui, tout le monde le prend pour un dingue. En parallèle, sur les tournages, l’homme est froid, distant et exigeant avec les techniciens.

C’est vraiment un bon bouquin, truffé d’anecdotes. On découvre que Carrie Fisher et Harrison Ford ont eu une liaison ou encore la distribution chaotique du film dans à peine une trentaine de salles. En fin de compte et comme pour beaucoup de choses, Star Wars c’est un gros coup de chance qui aurait pu ne jamais sortir. La bande dessinée fait aussi la part belle à l’épouse de George Lucas, Marcia Lucas qui a aidé au scénario, au montage du film. À lire pour tous les amoureux des films.

Joseph Carey Merrick, l’Homme-Eléphant c’est tout simplement l’histoire « Elephant Man ». Vous noterez que dans ce one shot numéro 18, je fais du deux en un parce qu’il n’y a pas forcément besoin de développer. En effet, si vous prenez la page Wikipédia sur Joseph Carey Merrick, vous réalisez que c’est très similaire. On profite ici d’une des forces de la bande dessinée, rendre un sujet moins abrupte en combinant texte et dessin. Joseph Carey Merrick est un homme atteint d’une maladie qui entraîne des déformations, on finira par le comparer à un éléphant. Histoire vraie sur cet homme qui a connu l’humiliation et la misère.

Une nuit avec toi, le grand Migrateur

La bande dessinée démarre avec une émission de type faites entrer l’accusé. Pendant qu’une jeune femme se prépare à se rendre à une fête, on y dépeint les criminels les plus horribles. C’est d’ailleurs une entrée particulièrement réussie puisqu’on met la pression sur le lecteur, on lui fait peur. Cette si jolie jeune femme qui se sent suivie, on sait qu’il va lui arriver quelque chose. Et c’est effectivement le cas, elle va suivre un jeune homme qu’elle n’aurait pas dû suivre jusqu’à chez lui et lui planter un coup de couteau. Uniquement avec ceci, j’en dis trop. Le site actuabd a déclaré une nuit avec toi meilleur album de l’année 2023, c’est totalement mérité. Je ne peux que vous recommander cet excellent thriller.

Dans un genre diamétralement différent, le grand migrateur nous entraîne dans un monde de fantasy pour un public bien plus jeune. Dans ce monde, on constate qu’une espèce de mélasse envahit l’intégralité du territoire. Il se trouve que cette mélasse qui détruit tout sur son chemin est apparue en même temps que l’extinction des géants. Ceux-ci se réveillaient au bout de quelques siècles et s’orientaient vers l’origine justement du liquide, à la source. Qu’y faisaient-ils ? C’est la question que se pose une vieille érudite qui réussit à trouver l’un d’entre eux, peut-être le dernier. Elle va le suivre dans son périple et pourquoi pas sauver le monde. Un album gentillet, bienveillant, pour les plus jeunes et les plus vieux.