Keanu Reeves est un acteur de légende et je crois que ce qui fait sa force, c’est d’avoir pu jouer dans les plus grands navets comme dans les plus gros succès. Un début de carrière avec Point Break et Patrick Swayze, la quadrilogie Matrix, il est depuis quelques années John Wick. John Wick est un gros succès commercial et qui d’autre aurait pu l’incarner à part lui. Je crois que c’est ce parcours chaotique, totalement éclectique, cette humilité qui fait que Keanu Reeves n’est pas et on l’espère, ne sera jamais Nicolas Cage. Nicolas Cage qui quant à lui se contente d’enchaîner les bides alors que c’est un très grand acteur. Dommage.

John Wick, un univers fou

Forcément Keanu Reeves est une évidence. Notre histoire démarre avec un homme dépressif, qui passe son temps à pleurer. Son épouse est morte du cancer. Elle lui fait un dernier cadeau qu’elle lui envoie post-mortem, un chiot. L’homme reprend goût à la vie. Malheureusement, il fait une mauvaise rencontre, un mafieux Russe qui veut sa voiture, mais elle n’est pas à vendre. Des hommes pénètrent chez lui, tue son chien et volent sa voiture.

Nous en sommes à 17 minutes d’une banalité affligeante et on comprend que John n’est pas un homme comme les autres quand le garagiste de la mafia refuse de changer les plaques de la voiture. Parce que John Wick n’est pas n’importe qui. John Wick était le plus grand tueur de sa génération. Et c’est ici qu’on bascule dans l’absurdité la plus complète. Un homme réclame vengeance parce qu’on a pris sa voiture et son chien. Et la vengeance, il l’aura, dans un véritable bain de sang que rien ne parviendra à calmer.

La rengaine du chien et de la voiture, sera comme un running gag tout le long du film. On tentera les négociations, on présentera des excuses, mais rien n’y fera.

Un univers solide

Alors qu’on aurait pu assister à un simple film de vengeance et une grosse tuerie, John Wick va beaucoup plus loin. D’un point de vue technique, l’inspiration des films asiatiques est palpable. En effet, Keanu Reeves affronte des hordes de malfrats en costume dans des combats parfaitement maîtrisés. C’est donc esthétique, démesuré, et en fin de compte totalement assumé, ce qui est le principal.

Au niveau de l’histoire ensuite, c’est ici que la saga fait très fort en posant des bases solides. Tous les tueurs sont à l’instar de personnages de mangas avec des spécialités. Les lames, les armes à distance, l’aveugle et j’en passe. Ces derniers se retrouvent dans un hôtel, le Continental qui, comme dans les films Highlander, est un endroit qui se doit d’être complètement neutre, une terre sacrée. On se doute que transgresser la règle, c’est se soumettre à de gros problèmes. Un spin off en série télé pour aller plus loin a été produit.

Et puis l’humour omniprésent fait la force du concept. John tue des dizaines de personnes, un policier sonne à la porte. Les deux hommes se saluent, ils se connaissent, le policier lui demande de faire un peu moins de bruit. John met un flingue sur la tempe d’un tueur. Wick lui fait remarquer qu’il a perdu du poids, l’autre lui dit qu’il a perdu effectivement 30 kilos.

L’univers est parfaitement maîtrisé, cohérent, tout le monde se connaît. Les tueurs ont un passif les uns avec les autres, comme un club très fermé avec ses traditions, ses usages. Alors que ça tire dans tous les coins, les gens restent courtois, ce qui rajoute encore à l’absurdité des situations.

John Wick 2, 3 et 4

Quatre films pour une série, c’est tout de même assez énorme. On comprend qu’on se hisse au niveau d’un Rocky, d’un Rambo, d’un Indiana Jones ou même d’un Matrix. C’est dire la dimension du personnage. Après avoir mis à mal toute une famille Russe dans le premier épisode, John est rattrapé par son passé. Il doit honorer une dette de sang à l’homme qui l’a aidé dans sa dernière mission, celle qui lui a permis de prendre sa retraite. Il s’agit de tuer la cheffe de la mafia italienne, rien que ça.

Le film est beaucoup plus sérieux que le premier, certainement trop. John Wick va se retrouver avec tous les tueurs de la planète à ses trousses, finalement un peu comme le premier, mais en moins drôle. L’intérêt, en outre, reste à l’identique. On notera tout de même l’apparition totalement extraordinaire de Laurence Fishburne en maître des mendiants de la ville. On reforme ainsi le duo présent dans Matrix et on fait forcément grimper la légende de Keanu Reeves comme si c’était encore possible.

Attention spoil. Malheureusement, à la fin de l’épisode 2, John Wick va commettre l’irréparable en se vengeant dans un hôtel Continental. En violant cette règle, il est poursuivi par tous les tueurs du monde, une fois de plus, et n’a malheureusement plus aucun refuge. Dans cet épisode 3, la réalisation est encore à son sommet. Le film démarre sur les chapeaux de roue avec des combats inédits comme Wick à cheval sur un motard. Quelques minutes après, une danseuse classique fait sa répétition. De nouveaux personnages, de nouvelles sections, la boucherie continue.

On se doute qu’avec un quatrième épisode, il fallait bien survivre et se venger. L’adversaire, c’est la table haute, l’organisation criminelle qui est à l’origine de tout. Malheureusement, il s’agit du film de trop, et ça va que c’est le dernier. 2h50 de films, on enchaîne les adversaires sans but, on tue pour tuer, c’est l’errance.

Une saga qui continue sans John Wick

Comme on a pu le voir plus haut, une série avec Continental. Cette dernière raconte l’ascension de Winston dans les années 70 avant qu’il ne devienne le patron du Continental. Autre ambiance, musique des années 70, plus de personnages centraux et pas vraiment passionnante. Dans John Wick on a une succession de scènes lentes et de scènes d’actions. Ici, on est sur un rythme plutôt lent, à croire que les scènes d’action ça coûte cher.

Mais aussi un spin off avec un personnage féminin. Le film s’appellera Ballerina et il est prévu pour 2024. Dans l’épisode 3 alors qu’il cherche à s’échapper, il est pris en charge par une femme, on suppose son ancienne formatrice. Elle tient en façade un corps de ballet. La jeune femme fait une apparition dans le film, d’après Wikipédia, elle chercherait à venger sa famille. UNE VENGEANCE !?

2 Comments

  1. keanu reeves est un acteur particulier : il est à la base un cascadeur , et réalise lui-même ces cascades , par exemple la scene de voiture à la fin dans john wick

  2. Il a une grosse aura de bienveillance et ses films sont rarement mauvais, ce n’est pas courant.
    Clairement la saga se finit en 4 films et c’est bien.
    La série me paraît inutile, même si Winston est un bon personnage, il est porté par l’acteur des films…
    No comment sur Ballerina dont j’apprends l’existence et qui me semble inutile…
    John Wick, c’est avec Keanu. Point.

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