Remnant 2, la hype d’août 2023. À tort

J’avais beaucoup aimé le premier Remnant au point d’en faire un article plutôt long. Il s’agissait d’un véritable dépaysement par rapport à Dark Souls et pas seulement pour les pistolets. L’idée de voyager entre des mondes radicalement différents était séduisante. L’histoire était assez floue et c’est un mauvais point pour ce Remnant 2. Tout joueur qui n’a pas fait le premier opus ne comprendra rien. J’ai fait le premier opus, il y a longtemps, et j’ai du mal à comprendre.

La racine du mal a été détruite dans le premier épisode, mais il reste des traces. On aura beaucoup de mal à savoir ce qu’on fait vraiment à part tuer des monstres et des boss. De ce côté, on est largement servi. D’un point de vue gameplay, nous sommes sur un jeu totalement similaire au premier épisode. Malheureusement, le jeu rencontre de trop gros problèmes pour avoir envie d’aller plus loin.

Un problème de classe

Au départ, vous avez quatre classes, le médecin, le chasseur, le challenger et le maître chien. Pour cette dernière, c’est la classe qui a la cote chez les streamers, j’ai trouvé que la maniabilité laisse à désirer si bien que j’ai pris le chasseur. On peut penser que dans un jeu de tir, le chasseur serait une bonne idée, en fait non. Il se trouve que les boss sont dans des pièces qui sont parfois tellement étriquées qu’on finit par avoir besoin de passer par le corps à corps. Mon second run a été réalisé avec le challenger. Un personnage avec une grosse épée et qui tire de près. Très rapidement, j’ai réussi à revenir au même niveau que précédemment et passer le premier gros boss pour atteindre le second univers.

Malheureusement dans le troisième monde, puisque le second, c’est le monde qui interconnecte les autres, le début est avec des bestioles volantes. Fini le corps à corps… Et on va voir qu’il est particulièrement difficile de compenser par une montée de niveau.

Un jeu qui ne récompense pas

La partie procédurale reste toujours une mauvaise idée. En effet, dans un souls, le positionnement des monstres a son importance. Ici, on se contente d’enchaîner les vagues de monstres. Si le challenge est plaisant, si on accepte de le refaire pour atteindre la fin de la zone, la recommencer quand on a fini, c’est pénible. Et pourtant, c’est parfois une nécessité.

Dans Remnant 2, les armes s’upgradent à l’aide de pièces détachées que vous trouvez sur les monstres ou en cassant des choses. On touche déjà le côté ridicule quand on se prend à casser tout ce qu’on trouve dans une salle. On se rend compte assez rapidement qu’on peine à faire monter le niveau des armes, surtout si on joue plutôt bien. En effet, je me suis retrouvé face au premier gros boss un cran en dessous pour mon équipement. J’ai donc dû farmer.

On farme donc pour ses armes, sans savoir si elles ont vraiment le potentiel de nous amener jusqu’à la fin du jeu. On comprend alors que lorsqu’on trouve une arme de niveau 1, une arme, il faudra farmer encore. Tout coûte trop cher.

Cette problématique du niveau de jeu par rapport à votre niveau se ressent en permanence. On comprend que pour avancer dans Remnant 2, il faudra faire monter son niveau d’armes, donc farmer. Dans les souls, c’est souvent la connaissance des patterns qui font défaut, ici ce n’est pas le cas.

Le jeu induit ainsi une forme de découragement au point de ne plus vouloir avancer. Refaire des niveaux complets pour « rien » n’est pas intéressant. On notera aussi que le jeu est globalement linéaire. Si vous êtes coincé à un endroit, vous n’en avez parfois pas d’autre pour passer vos nerfs.

Et pourtant des tonnes de bonnes idées

Les quêtes secondaires sont très intéressantes et permettent de trouver des armes ou des propriétés extraordinaires. Les traits. Par exemple, dans une zone, vous passez devant une bouche d’égout et vous vous faites avaler. Si vous arrivez à tuer le monstre, vous avez un orbe de pouvoir qui vous permettra de jouer une seconde classe cachée.

Ce type de secrets est omniprésent dans tout le jeu et plutôt bien mené. On pense par exemple à l’oracle, une dame qui tisse sa toile et qui ne vous parle pas. Elle est entourée d’enfants. Dans la même zone, on a deux enfants qui se promènent, si on tue les monstres, les enfants rentrent, l’oracle vous donne un « trait ».

L’univers est très bien fait, il est en plus particulièrement propre à la série Remnant. On n’a jamais la sensation d’un copier coller. Malheureusement toute la bonne volonté du monde, l’attachement qu’on peut avoir pour ce jeu qui vraiment beaucoup d’intérêt sont totalement entachés par cette mécanique de jeu où le farm est obligatoire.