One shot, numéro 13

Au sommaire de ce one shot numéro 13 : Nous ne serons jamais des héros, la chambre des héros, l’enfant cachée, merci, dans la tête de l’inconnue du bar.

Nous ne serons jamais des héros

C’est un homme d’un certain âge qui vient de perdre sa mère. Il récupère un petit héritage avec lequel il décide de s’embarquer dans un tour du monde. Un tour du monde pour le moins particulier. L’homme a perdu sa femme dans un accident de voiture depuis vingt-cinq ans. Il est ainsi particulièrement diminué, une béquille, des douleurs terribles. Aigri, il boit et prend des doses médicamenteuses importantes pour oublier la douleur.

C’est un tour similaire à celui qu’il a réalisé avec sa femme qu’il veut faire. Ancien militaire, il est devenu hippie à son contact et c’est dans les années 70 qu’il a fait ce voyage. Une autre époque. Comme il est dans un état physique catastrophique, il embarque son fils. Le fils, c’est un trentenaire qui n’a jamais rien fait de sa vie. Il enchaîne les jobs d’intérim, ne s’intéresse à rien. Son père qui ne manque pas de lui rappeler qu’il est un bon à rien, lui propose un deal. Le fils s’occupe du père durant le voyage, en retour, il lui donne de l’argent. Le fils n’ayant rien à perdre part avec son père.

Très bon one shot, même s’il reste prévisible et si les personnages sont classiques, le tandem fonctionne bien. Le fils glandeur avec le père taciturne qui font une forme de pèlerinage.

La chambre des merveilles

La chambre des merveilles est l’adaptation d’un livre. À priori, c’est une très belle histoire puisqu’on a aussi droit à une adaptation en film. C’est l’histoire d’une mère célibataire qui consacre sa vie à son travail, un peu trop. Un jour, alors que son fils lui réclame son attention, un coup de téléphone du travail. Une minute d’inattention et c’est l’accident, il est renversé avec son skate. Il se trouve dans le coma, sa mère bien sûr se sent coupable.

Elle découvre un journal écrit par son fils dans lequel il explique les dix choses qu’il veut faire avant la fin du monde. Comme son enfant ne peut pas le faire, elle va le faire à sa place et lui raconter sur son lit d’hôpital. Alors forcément, c’est du rêve de gosse et dans ce rêve de gosse, il y a des Pokémon, du Japon, toucher les seins de sa prof !

C’est effectivement une très belle histoire, un dessin coloré, un one shot dans l’air du temps.

L’enfant cachée

Les bandes dessinées sur l’occupation ou la déportation sont souvent très dures, en toute logique. On pense à Maus par exemple. Le pendant de cette dureté, choquer les gens pour marquer les esprits, c’est la difficulté de trouver une œuvre accessible aux enfants. L’enfant gâtée est un très bon one shot à bien des égards. C’est l’histoire d’une grand-mère qui raconte à sa petite-fille comment elle a été cachée durant la guerre. L’action se déroule en France et permet de se rappeler que la France n’a pas compté que des collaborateurs, mais aussi des justes qui ont caché des juifs durant la guerre.

Le dessin enfantin, une histoire moins classique que la déportation. La dégradation des conditions des juifs sur le territoire. Pas trop de violence pour une histoire qui finit plutôt bien. Une bonne manière d’aborder cette période sombre de l’histoire.

Merci, le one shot coup de cœur de Zidrou

Faire passer l’émotion dans les histoires les plus banales, c’est une force. La force d’un Larcenet ou d’un Tronchet. Tout le monde ne sait pas le faire, et force est de constater que Zidrou excelle dans le domaine. On l’avait déjà croisé pour les beaux étés, où il nous racontait la vie d’une famille belge. Avec Merci, le titre de ce one shot et de son héros, il nous amène chez les ados. Merci est une adolescente rebelle, elle vient de prendre des TIG après avoir tagué le mur de son professeur de mathématiques (sic !). Le juge lui impose de participer au conseil municipal et de lancer un projet.

Ce qui est intéressant dans la bande dessinée de Zidrou, c’est le traitement de l’adolescence. Merci montre aux adultes qu’on peut penser autrement. Pour autant, elle ne détient pas la vérité absolue, tous les adultes ne sont pas décris comme des idiots, dépassés par le monde. C’est ce juste équilibre, cette humanité qui rend la bande dessinée si attachante.

Dans la tête de l’inconnue du bar

Dans la tête de l’inconnue du bar est une véritable bizarrerie. D’abord parce que c’est dans la collection fluide glacial, donc à s’attend à quelque chose de bizarre, mais c’est une bd dans la bd. Je m’explique. Dans un bar, une jeune femme vient dessiner en terrasse, c’est son métier. C’est sur l’une de ses histoires que commence la bande dessinée. Il s’agit d’un jeu vidéo réservé aux enfants mais à la façon happy tree friends, dans laquelle les animaux de la forêt s’assassinent.

On va donc alterner les histoires de la jeune femme et la vision de ces bd par les patrons du bar. L’un d’eux est amoureux de la jeune femme, les histoires en bd vont-elles s’en inspirer ? Le mélange d’humour absurde et violent avec cette comédie romantique de l’autre est particulièrement étonnant, mais fonctionne parfaitement.