Kena Kena : Bridge of Spirits fait partie des jeux annoncés lors de la sortie de la PS5. J’ai donc joué sur ma nouvelle configuration, 40 fps, qualité medium en 1080p. Même dans ces conditions, le jeu reste particulièrement joli.
Kena, un joli dessin animé
Quand on regarde les quelques images de Kena, on a la sensation d’être dans un dessin animé de Walt Disney. C’est certainement l’une des marques de fabrique de Kena, manger à tous les râteliers. Que ce soit dans l’inspiration, la narration et le gameplay comme on le verra plus loin.
Kena est une passeuse d’esprits. Elle aide les esprits morts à trouver leur chemin. Si pour certains, c’est évident, pour d’autres, c’est plus compliqué. Ancrés dans le monde des mortels parce qu’ils n’arrivent pas à trouver le repos, ils deviennent agressifs. Kena doit trouver des reliques afin de faciliter le passage vers l’au-delà. Au début du jeu, Kena arrive dans un village dans lequel l’on comprend que tous les habitants sont morts. La corruption a envahi les lieux. Kena devra délivrer trois esprits et comprendre ce qui s’est passé.
Le jeu avec son style dessin animé, ses bestioles mignonnes, ses musiques intenses est un véritable vecteur d’émotions. En m’intéressant en ce moment davantage aux jeux vidéos, j’ai découvert la chaîne de Jean-Baptiste. Il dit quelque chose de très vrai, la force d’un jeu, d’une œuvre, c’est de communiquer l’émotion. Il faut être prêt à la recevoir. Ici, je pense qu’avec cet univers, il est difficile de ne pas succomber.
On appréciera le côté bienveillant général, qui pour ma part ne fait pas forcé mais bien naturel. Vous avez des points de méditation qui font monter la barre de vie. On se prend à laisser quelques secondes de plus, pour regarder, écouter. C’est rare.
Le gameplay qui mangeait à tous les râteliers
Lorsque l’on débarque dans le jeu, on va rencontrer des personnages mignons, les « rots ». Ces personnages sont capables de réaliser des actions, plus vous en trouvez, plus ils sont forts. Ils permettent notamment de détruire certaines zones corrompues. Bienvenue, vous êtes dans Pikmin. Cette sensation de piocher dans tous les jeux est omniprésente. Chez Horizon Zero Down avec les points faibles des monstres qui lorsqu’on les frappe font d’énormes dégâts.
Kena durant son aventure va développer des pouvoirs, comme l’arc, les bombes ou la possibilité de franchir des portails (portal !). Les bombes, permettent par exemple sur certaines pierres de les faire léviter un certain temps pour créer un chemin. Grâce à l’arc on peut se projeter jusqu’à des fleurs distantes ou encore activer des ponts-levis. Ainsi, la mécanique de jeu, à l’instar d’un Zelda, permet de débloquer certains passages.
Les combats c’est Dark Souls de toute évidence. Des gros boss, des patterns, des premières phases, des secondes phases, des faiblesses. Et, c’est certainement ici l’un des deux défauts du jeu, le premier, c’est l’absence de mini-carte. On passe son temps à lancer la map en permanence, sans savoir où l’on va. Certains ont pu noter une certaine répétitivité, ce n’est pas mon cas. Le jeu est agréable, et le fait d’avoir de nouveaux pouvoirs déclenchent de nouvelles mécaniques de jeu.
Le problème, c’est le niveau de difficulté. Je suis resté sur le mode proposé par le jeu jusqu’au fabricant de masques. Les combats sont techniques, on a vraiment la sensation d’un souls. Par contre, le personnage n’est pas assez précis dans sa maniabilité, et le lock fonctionne très mal. On finit par se lasser. En effet, on peut accepter de mourir dans un jeu si c’est sa faute, pas si le jeu est mal codé.
Des jeux comme on aimerait en voir plus souvent.
J’ai lancé le Miles Morales, comme je l’avais écrit. Le jeu est très bon, mais assez rapidement, on se rend compte qu’on va cheminer vers l’insupportable. D’une part, cette fameuse émotion, elle n’a pas fonctionné. Les scènes qui symbolisent le décès, l’envie de vengeance sont peu crédibles. D’autre part, on voit apparaître une masse de quêtes annexes, d’objets à trouver qui prolongent de façon artificielle la durée de vie. On finit par se décourager.
Bien sûr, on pourrait dire qu’on peut se limiter à la trame principale. Toutefois, en tant que gamer, on culpabilise de laisser les choses en chemin. Ainsi, quand on voit un événement se produire sur la carte, la tentation d’y aller est importante. Finalement, dans la balance, entre une histoire principale pas vraiment passionnante et une masse de choses qu’on ne fera pas, on finit par renoncer.
Dans Kaena, la durée de vie est plus courte, les objets moins importants à trouver. Les nouveaux pouvoirs apportent un renouvellement de l’action et des mécaniques de jeu.
La durée de vie du jeu n’est pas une fin en soi, ce qui compte c’est l’expérience et le plaisir que procure le jeu. Sauf quelques exceptions, il est rare de pouvoir passer plus de 50 heures sur un titre sans ressentir de sentiment de lassitude. Même Elden Ring finit par écœurer. Il faudra comprendre que les gamers n’ont pas nécessairement l’envie ni le temps de consacrer des centaines d’heures à un titre quand d’autres existent. Que ces titres existent oui, mais si le contenu en vaut la peine. Ce n’est pas le cas pour la majorité des jeux où l’action ne se renouvelle pas vraiment.
Vivre un jeu oui, mais de façon intense !