Au sommaire de ce one shot numéro 11 : le curieux mélange de Disney et d’un film d’horreur, Jean Doux et le mystère de la disquette molle, les cinq conteurs de Bagdad, la grande Odalisque et Olympia.
Stray Dogs
Tout démarre avec une petite chienne un peu peureuse, qui finit par se retrouver dans une maison. Elle est accueillie par des tas de chiens qui sont heureux avec le maître. Et pourtant elle se souvient ou en tout cas, elle essaie de se souvenir de sa maîtresse. Les chiens ont une mémoire courte, c’est sur cet aspect que joue le one shot, si bien qu’ils ont tendance à oublier rapidement. Mais elle, ce n’est pas le cas, elle se rappelle du parc, elle sait que le maître n’est pas son maître. Et c’est ici toute la force de Stray Dogs. Malgré un aspect très Disney, cartoonesque dans le dessin, il s’agit d’une histoire d’horreur. On comprend assez rapidement que le maître a assassiné l’intégralité des propriétaires des chiens.
L’histoire principale est plutôt courte avec ce qu’il faut de gore et d’angoisse. Pour le reste, l’album raconte individuellement l’histoire de chacun des chiens, comment il est arrivé chez le maître. c’est original, c’est bien fait, un très bon one shot à lire.
Jean Doux et le mystère de la disquette molle, le one shot so 90.
Forcément, avec un titre comme celui-ci on pense nécessairement à Indiana Jones et les aventuriers de l’arche perdue. De la même façon, il sera difficile de ne pas penser, avec une couverture pareille, au pixel art et par le fait aux années 90. Plus proche de nous et certainement ce qui s’en rapproche le plus, le rogue-lite Going Under. Going Under est un jeu dans lequel une stagiaire descend se battre contre des monstres issus d’anciennes startups qui ont fait faillite.
Jean Doux est cadre dans une société de destructeur de papier. C’est une grande journée, la société doit être vendue. Jean Doux arrive en retard et il fume sa cigarette dans un local désaffecté. Il éteint sa cigarette dans le faux plafond, il trouve une mallette qui contient une disquette molle. Que contient-elle ? Quel est le secret qui se dissimule dans cette disquette.
C’est ce que va découvrir Jean Doux, dans une expédition dans les locaux digne des plus grands aventuriers. Jean Doux et le mystère de la disquette molle se situe dans les années 90. Il s’agit entre autre d’une critique de l’époque et du monde de l’entreprise en particulier. Le new age, les méthodes de coaching ou même les longueurs de cravate. Plus de 300 pages d’un one shot particulièrement drôle et prenant dans une histoire surprenante.
Les cinq conteurs de Bagdad
À Bagdad, le calife, grand amateur d’histoire, organise un concours. Un concours de conteurs. Celui qui remporte le concours deviendra le conteur officiel du calife et sera couvert d’or. Parmi le bon millier de participants, se dégagent cinq personnes. Un homme acariâtre et son disciple, un homme sympathique dont les fables sont populaires, une femme qui fait croire qu’elle est un homme, enfin le fils du calife.
Ce dernier propose aux quatre autres de partir en voyage et ensemble de trouver l’histoire ultime. Avant de partir ils voient l’oracle qui leur explique le voyage qu’ils vont vivre. L’homme sympathique finira par tuer l’homme acariâtre, le disciple épousera la femme et remportera la victoire. C’est avec cette lourde épée de Damoclès que nos amis partent à l’aventure. Une histoire très bien écrite, fine et amusante.
La grande Odalisque, Olympia
Carole et Alex sont des voleuses de tableaux. Carole est aussi sérieuse qu’Alex est complètement déjantée. Elles manquent de se faire tuer, car Alex apprend sa rupture durant un casse. Elles vont monter un gros casse pour voler la grande Odalisque, pour ce faire, Sam sera leur nouvelle équipière. On voit pas mal de références à Cat’s Eyes dans les sites de critiques de bandes dessinées, je ne trouve pas. Pour ma part, la comparaison s’arrête à trois jeunes femmes qui volent des tableaux. Car si comparaison il y a, il faut chercher du côté de Trondheim, Larcenet, fluide glacial et de l’humour absurde en général.
Dans le premier tome, les deux histoires sont globalement indépendantes, leur trafiquant d’arme se fait enlever. Alex, folle d’amour pour quelqu’un qu’elle n’a vu qu’une paire d’heure, va le délivrer. Les filles détruisent intégralement un cartel mexicain. Tout tourne à l’absurde, les dialogues, les situations. À la sortie, on s’est amusé de ce grand n’importe quoi.
Se pose toutefois le « problème » Vivès. Vivès est un auteur qui a fait parler de lui dernièrement et pas en bien. Ces prises de paroles sur les réseaux sociaux envers les femmes, sa bande dessinée petit Paul visée pour pédopornographie ont fait annuler une exposition au festival d’Angoulême. Faut-il pour autant jeter l’intégralité de l’œuvre de l’auteur ? Je n’ai réalisé qu’après lecture qu’il s’agissait de lui, la bande dessinée mérite le détour, je fais donc la séparation entre l’œuvre et son auteur.