Les mauvais calculs de la tech

Les erreurs dans l’informatique sont nombreuses et il semblerait que les mauvais calculs du passé ne gênent en rien les erreurs à venir. Quelques explications sur le trop gros engouement que représentent les IA.

Les mauvais calculs de l’urgence de tout changer

Dans les actualités dernièrement, il est difficile d’échapper à l’engouement autour de l’intelligence artificielle. De très grosses décisions sont prises sans absolument aucun recul et pourtant l’explication est simple. Aujourd’hui, tout le monde s’engage dans une nouveauté, de peur de ne pas en être. C’est ainsi que tout le monde s’est engagé dans le metaverse ou le Bitcoin. Cette peur de ne pas en être, a tout de même sens. Dans les technologies, ça va vite et rater le coche, c’est prendre le risque de tout rater. Combien de sociétés ont disparu pour en voir d’autres devenir numéro un en quelques années.

On le voit de façon palpable avec Chat GPT dans lequel Microsoft a investi. La réponse de Google, c’est Bard, une réponse qui est arrivée assez rapidement, mais trop tard. Les employés jugent l’intelligence artificielle inutile, le bad buzz est déjà en place. Alors qu’en fin de compte, on ne sait pas du tout où on va, Google est en perte de confiance par rapport aux sociétés partenaires. C’est ainsi que Samsung, l’un des plus gros vendeurs de smartphone au monde, envisagerait de prendre Bing à la place de Google.

Soyons honnête, la position de faiblesse de Google sur les IA est certainement un argument pour beaucoup de sociétés de renégocier des contrats à la baisse. Car dans les faits, bing présente des résultats de recherche médiocres. Et toujours dans les faits, Chat GPT reste largement perfectible.

Un exemple que j’ai saisi pour mon épouse.

Si l’exercice peut être intéressant, le Canigou se situe dans les Pyrénées-Orientales. Le massif du Carlit, entre l’Ariège et les Pyrénées-Orientales. En tout cas d’après Wikipédia pas dans l’Aude. On constate qu’il est nécessaire de repasser derrière Chat GPT en permanence. Peut-on réellement s’engager sur une technologie si peu fiable ? À priori oui.

Après Nvidia qui ne produira plus de cartes graphiques pour miner du Bitcoin, c’est au tour d’Intel de se retirer de la monnaie virtuelle. On aurait ainsi déboursé des fortunes, généré des faillites sur le simple fait d’en être. À la poubelle les monnaies virtuelles ? Ne fallait-il pas réfléchir avant ?

L’informatique et l’école ou l’absence de calculs

En travaillant dans des établissements scolaires depuis 20 ans, il est évident que je suis largement plus sensible quand je vois l’argent mal dépensé. L’éducation reste un lieu à part, on ne peut même pas parler de mauvais calculs, mais d’absence de calcul. Du fait qu’il s’agit de fond public, que les décideurs n’ont aucune compétence, on se laisse embarquer dans les plus mauvaises solutions.

Le site developpez.com traduit une enquête détaillée sur les problématiques qu’entraînent les Chromebooks. Le Chromebook pour rappel, est un appareil basé sur le navigateur Google Chrome. Les derniers appareils permettent d’installer des applications Android. Ils restent toutefois des appareils limités, étudiés pour utiliser principalement les services Google. La durée de vie des Chromebooks est limitée dans le temps pour les mises à jour entre cinq et huit ans selon les modèles. J’avais montré les limites du matériel, avec du matériel soudé à la carte mère.

Les infographies sont assez édifiantes.

Le cycle de remplacement des machines est de l’ordre de cinq ans environ. Pour exemple, mon ordinateur est un x230 avec un processeur i5. Il date de 2012. Je compte en faire encore de nombreuses années. La machine est réactive, à jour, grâce à Linux bien sûr.

Difficile d’imaginer que dans une période de réchauffement climatique, de pénurie des matières premières, d’économies, on élude encore totalement ou presque la piste du logiciel libre.

Le mal est à la racine : le capitalisme

Le problème de fond, c’est la volonté de faire de l’argent à court terme sans aucune réflexion pour le futur. S’il y a certaines urgences, climatiques avec la mort de la planète, l’urgence de gagner de l’argent le plus rapidement possible, ne devrait pas en être une.

Nous sommes dans une période où tout s’emballe, et où la seule urgence serait de ralentir. Les géants de la tech ne fabriquent pas des technologies pour soulager les hommes, mais seulement pour gagner de l’argent. Et d’ailleurs, la fin de récréation arrive pour Chat GPT. Le fonctionnement de Chat GPT avoisinerait les 700000 dollars par jours. Il est évident que cette technologie sur laquelle on voudrait tout miser a un coût. Un coût financier, un coût écologique, un coût politique. Si la préoccupation écologique n’est pas à l’ordre du jour, sinon on s’attaquerait à YouTube, Netflix ou TikTok, pour le financier et le politique ça remue.

Les politiques du monde sont obligés de s’emparer du sujet. Des problèmes évidents de législation qui nécessitent d’encadrer les IA. La destruction des emplois entre à la fois dans le politique et dans le financier. Et pour l’aspect financier pur et dur, une technologie qui coûte si cher va nécessairement devenir payante. Baser toute sa stratégie sur une technologie qui en est à ses balbutiements, qui va coûter très cher, est pour ma part un très mauvais calcul. En fin de compte, s’investir dans l’IA pour le particulier n’est peut-être pas un si bon calcul. En effet, elles seront probablement trop chères demain pour monsieur tout le monde.

Il faut arrêter de courir dans une techno pour l’abandonner le lendemain. Il faut en finir avec cette logique dans laquelle le seul calcul, c’est l’argent rapporté à court terme.