Je suis en train d’approcher de la fin de ce que j’ai commencé depuis le début de restez-curieux. Concrètement, j’ai proposé des thématiques bandes dessinées comme la religion, la fantasy et bien d’autres. Je n’avais pas fait la SF. Curieusement, même si le style est très présent dans la bande dessinée, je n’ai pas la sensation que ce soit l’un des plus importants au regard du cinéma ou de la littérature. Il faut dire qu’avec Star Wars et quelques autres licences, on atteint des sommets. Que dire de l’œuvre d’Asimov pour n’en citer qu’un. Pour la bande dessinée franco-belge, je pense de toute évidence que la fantasy gagne largement sur la SF.
Il n’en reste pas moins de véritables chef-d’œuvres comme la caste des Métabarons. Je vous propose une sélection supplémentaire d’ouvrages pertinents
Orbital
Il sera difficile d’évoquer Orbital sans penser à Valérian. L’histoire commence avec une grande question que se pose la planète, rejoindre ou non l’alliance intergalactique. La réponse sera oui, mais la terre résiste au travers d’un mouvement terroriste, les isolationnistes. Ces derniers ne veulent pas des extra-terrestres et le font bien sentir. À cause d’eux, à cause des exactions réalisées par les terriens, les humains sont mis au ban des planètes. En effet, ces derniers ont participé à l’extermination d’une planète.
Avec les années on finit par lever les interdictions pour les terriens, même si ces derniers sont encore très mal perçus. Un humain réussi à rejoindre l’office Diplomatique Intermondial (ODI). Caleb va faire équipe avec Mézoké appartenant au peuple des Sandjarr massacrés par les humains. Le tandem qu’il forme revêt nécessairement une symbolique particulière.
Concrètement, nous avons des agents intergalactiques comme dans Valérian et ces derniers vont régler des problèmes à travers la galaxie comme dans Valérian. La bande dessinée est réalisée sous forme de diptyque, avec à chaque fois une mission. Alors que Valérian malgré le message politique de ses auteurs se présente de manière amusante, Orbital ne fait pas dans l’humour. On insiste lourdement sur le racisme contre les extra-terrestres et les tensions entre les différentes populations.
Au sein même du tandem, on fait sentir les différences. La relation est pertinente. Le peuple de l’un est le bourreau de l’autre, pourtant les deux individus doivent cohabiter. Un dessin efficace, de bonnes intrigues, quelques cadavres dans le placard font d’orbital une très bonne série.
Terra prime
Le scénario de Terra prime commence comme un très grand classique de la SF. Un vaisseau spatial a quitté la terre depuis 250 ans. Des gens qui cherchent un nouveau monde à coloniser. Afin de maintenir une certaine forme d’ordre, on maintient les traditions de la terre. Le cycle des jours et des nuits, l’histoire du monde. En 250 ans, certains s’interrogent quant à l’utilité du traditionalisme. Et plus encore, pourquoi trouver un monde à coloniser quand on a tout le nécessaire sur le vaisseau.
Deux factions finissent par s’opposer et le drame se produit avec un crash. L’humanité reprend rapidement le dessus, et essaie de prendre le pouvoir sur ce nouveau monde. Nouveau monde habité par des créatures humanoïdes qui vivent en harmonie avec la nature. Il sera difficile de ne pas penser à Avatar. Élise une scientifique qui prône l’intégration plutôt que la conquête, sera au centre de cette aventure. Elle fait le choix de partir chez les indigènes et aura même un enfant, une sorte d’élu.
Le traitement de Terra Prime est assez intéressant. On insiste bien sur la mentalité de l’homme qui vise toujours la conquête et le pouvoir. Il sera difficile de ne pas penser encore une fois à Avatar mais aussi à la conquête des États-Unis et du massacre des Indiens. Le premier tome est prenant et pose des bases solides. La suite s’étire et le scénario s’embourbe un peu à vouloir rajouter des personnages supplémentaires et de nouvelles intrigues. Je noterai aussi que le dessin d’Ogaki est irrégulier, notamment sur les personnages. L’ensemble reste tout de même une bande dessinée qui accroche le lecteur et que je conseille.
Anachron la SF humoristique
Anachron est une bande dessinée qui fait très fort dans sa capacité à manger à tous les râteliers. Dans le futur, des nazis s’échappent, ils arrivent sur une planète qui vit encore à l’époque du Moyen Âge. La terre faisant partie de l’alliance intergalactique, elle n’a pas le droit d’interférer avec le déroulement naturel des choses. Ainsi, nos héros doivent intercepter les nazis sans que des objets technologiques soient découverts par les autochtones. On voit déjà une histoire assez singulière à laquelle va se rajouter une bête maléfique réveillée par les nazis qui va tenter de prendre le contrôle de la planète.
À la technique, Jurion qui finalement est un dessinateur peu prolixe. On lui doit toutefois la série Klaw qui rencontre un certain succès depuis quelques années. Anachron est une bande dessinée en deux cycles, quatre tomes pour le cycle principal plus deux pour une histoire annexe. Cette seconde histoire, reste dispensable.
Anachron est une série amusante, dynamique qui fait place à l’action et à l’humour potache. Le mélange de SF, de fantasy fonctionne plutôt bien. Les personnages très caricaturaux sont drôles. Difficile de ne pas penser aux visiteurs, quand Wodan le gros guerrier bourrin voit dans les armes à feu de la sorcellerie sans être choqué plus que cela. Le second cycle plus court nous montre la même équipe dans une nouvelle aventure avec une main de pirate qui possède l’un de nos héros.
On Mars
Mars fait partie des classiques de la SF. Je pense que c’est en lien avec les missions spatiales qui ne sont pas encore arrivées, moins accessibles que la lune. On ne s’étonnera pas d’un scénario particulièrement classique, particulièrement déjà vu. La colonisation et la terraformation ont commencé sur la planète rouge. Pour réaliser les canalisations, planter les arbres, les gouvernements ont trouvé un moyen simple, utiliser des prisonniers. Alors que sur terre, on présente ceci comme une seconde chance, la réalité est bien plus difficile. Les accidents se multiplient, les conditions sont tellement difficiles que certains prisonniers préfèrent le suicide.
Malgré les ONG qui dénoncent la situation, cela fait les affaires de tout le monde, on préfère tourner les yeux. On retrouve une ancienne policière sur Mars, elle a tué une gamine de 15 ans dans une prise d’assaut. Une fille de ministre. Elle va se retrouver au centre des factions qui opèrent sur Mars. Le gouvernement, un religieux illuminé qui a monté sa secte, les gangs et les rebelles qui se sont évadés.
La guerre sur Mars approche. On Mars, malgré son scénario ultra-classique, tient bien la route. La bande dessinée est accompagnée, à chaque fin d’album, d’un cahier de croquis. Le second est assez intéressant puisqu’il s’agit de celui d’un des prisonniers morts. Mon principal reproche c’est la multiplication des personnages, pas forcément utiles pour une bande dessinée courte de trois albums seulement.
C’est vrai qu’il peut apparaître « compliqué » de trouver de bonnes BD de SF. Personnellement, je suis toujours en quête de choses intéressantes à lire dans ce genre. Je ne connaissais pas Orbital, ni Anachron, je vais aller y jeter mes deux yeux, merci. Quant à Terra Prime, je n’ai pas trop accroché (je n’ai lu que le Tome 1, mais en manque de lecture en ce moment, je pourrais essayer de me lancer dans la suite). Enfin, On Mars, j’en ai entendu de très bonnes choses, j’ai les trois tomes sur mon bureau qui n’attendent que d’être lus !
J’ai aussi une jolie sélection de bonnes BDs de SF, mais je vais attendre ton épisode 2 histoire de pas faire de doublons avec ce que tu pourrais donner.