Je n’aurais finalement fait que 48 heures sous Ubuntu. Comme je l’ai expliqué, l’idée, c’est la pérennité de la solution pour éviter les changements à long terme. L’annonce quant au refus d’intégrer flatpak me pose un problème à la fois technique et éthique. Je misais sur Manjaro comme nouveau cheval, et le joker sera finalement Fedora.

Fedora remplit le cahier des charges

Je suis à la recherche d’une distribution suivie. C’est le cas de Fedora qui est la propriété de Red Hat l’un des acteurs majeurs de l’open source. Elle est de plus soutenue par IBM Fedora est une distribution communautaire qui fait office de laboratoire expérimental pour Red Hat. La distribution est stable et sort à l’instar d’Ubuntu tous les six mois. La distribution est moins populaire qu’Ubuntu, mais la communauté existe. Fedora a passé le cap des 20 ans d’existence.

Alors qu’Ubuntu ferme la porte aux flatpak que je juge comme les grands gagnants du paquet universel, Fedora les embarque par défaut. Elle permet aussi l’utilisation de snap, il n’y a donc pas de fermeture.

Même si le choix d’Ubuntu limite en fin de compte mon utilisation, l’ouverture de Fedora, au contraire, permet de la rendre plus riche. En effet, le format de paquet par défaut, le rpm est moins riche que le deb. On trouvait certains programmes uniquement en deb, désormais avec des éditeurs tiers qui proposent du flatpak l’offre est particulièrement enrichie.

Au moment où j’écris ces lignes, j’ai pu quasiment installer l’intégralité de mes logiciels, on va voir un peu les concessions que j’ai dû faire.

Du Gnome brut

Au niveau des logiciels, il faut savoir que certains paquets multimédias comme VLC ne sont pas dans des dépôts officiels, mais dans des dépôts tiers qu’il faudra rajouter. Ci-dessous la version free et non free

sudo dnf install \
  https://download1.rpmfusion.org/free/fedora/rpmfusion-free-release-$(rpm -E %fedora).noarch.rpm

sudo dnf install \
  https://download1.rpmfusion.org/nonfree/fedora/rpmfusion-nonfree-release-$(rpm -E %fedora).noarch.rpm

On remarquera que la commande c’est dnf quand dans les distributions à base deb c’est apt. Cela ne change pas grand-chose. Fedora dans sa version de base est livrée avec l’environnement Gnome. Gnome ne propose pas par défaut de launcher et de barre des tâches. Il sera nécessaire d’installer les paquets des extensions Gnome. Il s’agit à la fois d’un logiciel sur la distribution et d’une extension dans le navigateur. Sur le site des extensions, vous faites votre choix, en activant l’extension elle apparaît automatiquement à l’écran. Cela permet ainsi de configurer Gnome pour se rapprocher d’un univers plus classique, une barre de lancement Dock from Dash, et une systray indispensable à certaines applications.

Finalement pas si loin de l’environnement Pop! OS.

Quelques écueils

La mise en place m’a pris une trentaine de minutes. J’ai rencontré les deux difficultés suivantes. La problématique de la configuration de minidlna. Je n’ai pas réussi à trouver comment le configurer. Je pense que c’est un souci de user et de groupe. C’est ici qu’on se rend compte qu’on est un cran en dessous par rapport à la communauté Ubuntu. Pas d’article complet qui explique la configuration. Pourtant pas besoin de se casser la tête avec la configuration d’un serveur dlna, puisque Rygel est embarqué par défaut. Comme on peut le voir, la configuration est triviale.

Seul problème, c’est le partage par défaut au lancement, il faut l’activer manuellement. Il faut que je creuse pour trouver une solution, mais ce n’est pas bloquant. Le second souci que j’ai rencontré, c’est un écran noir sur ksnip, le logiciel que j’utilise pour faire mes captures d’écran. Je ne suis pas certain que cela provient de la carte graphique ou de Wayland, je ne vais pas creuser. La solution, c’est d’utiliser la capture intégrée dans Fedora et le logiciel « dessin » plutôt sympathique.

En conclusion

Il serait bien sûr prématuré de s’emballer, une distribution se vit sur le long terme. Néanmoins, pour une première mise en place, c’est allé très vite et sans problème majeur. En fin de compte, les choix stratégiques de Canonical pourraient contribuer à changer l’écosystème Linuxien pour les utilisateurs finaux.

En effet, la majorité des utilisateurs d’Ubuntu contrairement à des utilisateurs de Windows, sont des utilisateurs éclairés. Nous ne sommes pas avec des gens qui subissent leur système d’exploitation, mais qui le connaissent. Je connais finalement très peu d’utilisateurs de Linux qui n’ont aucune connaissance, ils existent, mon beau-père pour ne citer que lui. Mais en fin de compte, ceux qui ne savent pas dépendent de façon quasi-systématique de quelqu’un qui sait. Mon beau-père est depuis des années sous Xubuntu. On pourrait dire que la distribution lui convient, en fait c’est Xfce qui lui va. Les distributions avec Xfce ne manquent pas.

Au lycée j’ai fait le choix de poser des Xubuntu sur de vieux dual core. Nous utilisons ces ordinateurs pour se connecter à un environnement Windows par le biais de TSE. Rien ne dit que je ne vais pas faire des essais pour trouver une distribution plus légère quand j’avais décidé de ne plus me préoccuper des distributions.

La sanction dans le logiciel libre est bien plus immédiate et plus dure que dans le logiciel propriétaire. Les gens ont l’habitude du changement, de faire des choix.

Édit : plus tard

J’ai posé ma question sur le forum Fedora et j’ai résolu 50% de mon problème. Il s’agit d’un problème en lien avec Wayland qui bloque les logiciels de capture d’écran. Il est possible de faire un retour sans casse sous Xorg en suivant le wiki de la distribution.

6 Comments

  1. Cela me fait toujours hausser les sourcils de voir des geeks s’embarquer dans une demi-journée (au moins, c’est parfois beaucoup plus) de manips pas toujours triviales uniquement parce qu’une annonce a été montée en épingle, j’allais dire « comme d’hab », alors qu’il suffit de 3 ou 4 lignes de commandes pour stabiliser la situation.

    Mais bon, la notion de choix, ça se respecte évidement…

    Moi, ça me fascine.

    1. Je te donne raison sur le principe et je te donne le droit à la fascination. Par contre comme tu l’as signalé, j’ai le droit au choix, et j’ai envie de dire que j’ai aussi le droit à la curiosité. Mes dernières expériences avec Fedora, j’avais une carte ATI RADEON qui faisait de l’hélicoptère et qui freezait de temps à autre. Des problèmes avec SE Linux qui bloquait toutes les possibilités. Quand tu vois une annonce, je vois un signe, je suis en vacances, j’ai le temps de l’expérimentation j’en profite.

      Bien sûr il sera toujours possible d’installer flatpak sur Ubuntu car nous sommes dans un environnement Linux et sur le principe de quelqu’un qui dit qu’on ne peut plus le faire, ils seront cinquante à se lever pour le faire. Ils feront des forks, il en existe déjà purgés de tout snap. Mais ça ne reste pas dans l’esprit de la distribution et c’est bien là-dessus où je veux venir.

      Je pourrais faire tourner sur mon PC Windows 11 en trichant sur la configuration matérielle. Mais ce n’est pas l’esprit de Windows 11 qui attend des spécifications bien définies. Je respecte le choix de Canonical de vouloir imposer sur sa distribution ses propres paquets, et ce n’est pas dans l’esprit de tricher pour avoir autre chose même si on peut le faire. Je respecte le choix et je vais voir ailleurs.

      Tout ne se ramène pas à des solutions techniques ou à du bricolage.

      En te souhaitant un bon dimanche.

  2. « Mais ça ne reste pas dans l’esprit de la distribution et c’est bien là-dessus où je veux venir. »
    Ah zut, c’était justement la deuxième partie de mon commentaire que j’ai viré pour faire court.
    C’est la distribution qui détermine le contrat et non pas l’utilisateur (cf l’exemple emblématique du contrat social Debian). Il n’y a aucune partie du (supposé) contrat de Canonical qui concerne l’acceptation ou le rejet de technologies qui n’existaient pas à l’origine (!)

    Ta conception de ce qu’est l’«esprit» d’une distribution me semble très subjective… Debian propose également une catégorisation qui exprime clairement des différences de confiance attribuée aux « paquets » intégrés. La facilité étant que Debian ne considère que la technologie .deb

    L’intérêt des considérations techniques c’est qu’on évite la confusion entre « éthique » et vue de l’esprit.

    Écrit depuis Jammy avec +70 flatpaks & firefox/snap 😉

    Je ne « triche pas » quand je fais
    (root) apt install flatpak gnome-software-plugin-flatpak
    (user) flatpak remote-add –user flathub https://flathub.org/repo/flathub.flatpakrepo

    pas plus, pas moins que l’install de vlc dans Fedora via un dépôt non officiel.

    Quelle est la manip d’install de Openboard dans Fedora ?

    Bon, je pense avoir fait le tour.
    Bonne fin de vacances à toute la zone C & bonne rentrée 😉

  3. Coucou Cyrille ! Les distributions Linux sont de retour ! ça me rappelle l’époque de ton blog ;). Dans tes choix, pourquoi pas Mint ? À l’école alternative où je gère une grosse partie de l’informatique on à mis tous les postes sous Mint XFCE franchement ça roule. Contrairement à une Xubuntu, tu as un support de 5 ans au lieu de 3 pour Xubuntu. Sauf erreur, Mint gère, les flatpack. Je trouve juste que les trucs qui manquent à Mint sont une installation minimale et un support étendu sur 10 ans comme ubuntu.

Comments are closed.