Benjamin a fait un article sur la famille Addams à travers les époques. Ce n’est pas un hasard, c’est en l’honneur de la série mercredi qui vient de sortir sur Netflix. Je dois reconnaître que je ne suis pas du tout fan de séries télévisées, mais j’ai été intrigué par ceci.

Ce n’est pas la danse en soi qui m’a interpellé même si elle n’a rien à envier à celle de Pulp Fiction. En fait, sur le réseau Instagram où les scènes sont devenues virales, on montre la version originale des années 60, on y verra les similitudes. Ça n’est pas un hasard, on sent qu’il y a un véritable travail de recherche pour rendre hommage au lourd héritage de la famille Addams. Le buzz engendré sur les réseaux avec des gens qui reprennent les danses, les musiques dont une version de paint it black au violoncelle font comprendre qu’il y a quelque chose. En effet, le travail esthétique est énorme et rien que pour cela, la série mérite d’être vue.

Mercredi une série partiellement réalisée par Tim Burton

Il est important de préciser le partiellement. Tim Burton, je donnerai quelques références plus loin, réalise quatre épisodes, soit la moitié. On sent ainsi un effet d’accroche de la part de Netflix, mais cela ne retire en rien la qualité de la réalisation pour la seconde partie de la série. Tim Burton c’est le maître d’une certaine forme du film fantastique. L’étrange noël de monsieur Jack, le cavalier sans tête, ou encore la reprise d’Alice au pays des merveilles. L’homme est reconnu pour l’esthétique qu’il apporte dans ses films, Mercredi n’échappe pas à la règle. C’est tant mieux pour le téléspectateur.

Si la série ne déborde pas d’effets spéciaux, ils sont présents et discrets. J’évoquais la reprise de paint it black, un des personnages peint Mercredi en train de jouer. Soudain le dessin s’anime. Ce n’est donc pas un déluge d’effets spéciaux et c’est bien ainsi. Le gros du travail porte sur les décors, les costumes et le jeu des acteurs. Jenna Ortega crève l’écran dans le personnage de fille froide, psychopathe qui ne cligne jamais les yeux durant la série. On notera la présence de Catherine Zeta-Jones dans le rôle de Morticia particulièrement crédible avec Luis Guzmán dans le rôle de Gomez. Comme dans la série originale, les parents sont totalement inséparables et passent leur temps à s’embrasser.

Enfin, comme pour tout film de Tim Burton qui se respecte, la musique de Dany Elfman. Indéniablement, ce qu’il faut comprendre, c’est que Mercredi, c’est une ambiance de qualité pour un bel hommage.

Une ambiance très (trop ?) Harry Potter

Si la réalisation est au sommet, je trouve l’histoire moins inspirante et pas forcément très inspirée. Mercredi du fait d’être une Addams ainsi une adoratrice de la mort, de la torture et j’en passe, finit par se faire renvoyer de son établissement. Elle débarque ainsi à Nevermore, le lieu où ses parents se sont rencontrés, repère des parias : vampires, loup-garous ou encore gorgone.

Cette dernière va se retrouver confrontée à des énigmes, des mystères dont certains portent sur l’histoire de ses parents. Remplaçons finalement les sorciers et la magie par des monstres et bienvenue dans Harry Potter chez Twilight.

En fin de compte, le format film aurait certainement été plus adapté. Je trouve en effet que l’ensemble tire en longueur et que certaines scènes sont inutiles. Mercredi en version courte aurait été meilleur à mon humble avis. Malgré tout, les qualités de la série font qu’on regardera jusqu’à la fin du huitième épisode pour assister au dénouement.

Tim Burton, un réalisateur incontournable.

La marque de Tim Burton sur Mercredi, c’est vraiment au fer rouge. Avec Jenna Ortega, son air possédé, difficile de ne pas penser à Johnny Depp qui fut l’acteur phare du réalisateur. La filmographie de Tim Burton est trop importante pour faire une synthèse complète.

Des classiques du cinéma, une marque de fabrique.

Indéniablement, le premier gros succès de Tim Burton c’est Beetlejuice. Un jeune couple décède dans un accident de voiture et se retrouve à hanter leur propre maison. Une famille vient s’installer et projette de tout changer dans la demeure. Les jeunes gens essaient de jouer les fantômes pour les faire fuir, sans succès. Ils vont invoquer Beetlejuice un fantôme puissant qui pourrait les aider à chasser la famille. Les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. Le film à l’époque, en 1988, joue sur les effets spéciaux, force est de constater qu’il a particulièrement vieilli sur ce point. Néanmoins, il conserve un certain charme. On notera la présence de Michael Keaton en Beetlejuice qui montre l’étendue de son jeu, capable de passer d’un Batman sombre à un personnage complètement délirant et malfaisant.

J’évoquais plus haut Johnny Depp, difficile de ne pas parler d’Edouard aux mains d’argent. Un inventeur meurt en créant un homme incomplet. Ce dernier n’a pas eu le temps de mettre des mains, ce dernier a des ciseaux à la place. Seul dans le manoir, il est recueilli par une vendeuse de produits à domicile qui l’emmène dans son quartier. Encore ici, une esthétique singulière, les maisons colorées comme dans une chanson de Dylan, Edouard qui utilise ses mains pour faire des jardins magnifiques ou des coupes de cheveux.

Tim Burton profite de cet individu au cœur pur pour dénoncer les classes moyennes américaines. Il s’agit certainement de l’un de ses films les plus esthétiques et qui aura contribué à lancer la carrière de Johnny Depp.

De très nombreux films au début moins aujourd’hui

Burton va produire une grande quantité de films durant ces années. On pourra lui reprocher peut-être son manque de renouvèlement. C’est effectivement à double tranchant, on peut avoir une certaine forme de lassitude, je pense que Dark Shadows par exemple est typiquement l’un des films de trop.

A contrario, le fait d’avoir tellement codifié son cinéma est aussi une marque de fabrique, comme un grand musicien ou un peintre dont on reconnaît l’œuvre au premier coup d’œil ou à la première note.

Le réalisateur est plus rare au cinéma depuis plusieurs années, ce n’est pas forcément plus mal. Sur les bases d’un film par an à une époque, les productions sont aujourd’hui plus espacées. Elles sont aussi plus variées, comme l’adaptation de Dumbo en version live ou encore Big Eyes. Ce dernier film raconte la véritable histoire de l’auteure réalisant des portraits avec de grands yeux. Son mari faisant croire qu’il est l’auteur de ses toiles spolie son époux.

En ayant une production plus rare, avec une collaboration pour Netflix, Burton montre sa capacité à créer l’événement, la surprise, l’attente.

2 Comments

  1. Hello,
    J’ai apprécié cette série également, j’ai lu ici et là qu’elle était trop soft pour du Tim Burton, personnellement ça me va. J’y ai retrouvé un peu l’ambiance des premiers buffy contre les vampires, la comparaison est peut-être pas,flatteuse pour certain mais j’aimais bien à l’époque.

    Bon noël.

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