J’ai cherché un titre, car il faut bien respecter les règles SEO, conquête me paraît le plus logique. Dans les récits que je propose vont intervenir de façon plus ou moins systématique les Espagnols et la conquête du nouveau monde. Dans tous les cas, ces bandes dessinées sont particulièrement violentes et à réserver à un public averti. En effet, des prêtres fous, des bûchers, des sacrifices, des cœurs arrachés et même des armées de zombis.
Helldorado
Les Espagnols ont débarqué et ont commencé le massacre. Deux amis insulaires vivant de rapines passent après le carnage pour récupérer de la nourriture dans un village déserté. Le lendemain, après une soirée à s’enivrer et à faire ripaille, ils sont cueillis au pied du lit par des survivants de leur tribu. Accusés d’être des pillards, ils sont ramenés à la capitale pour être sacrifiés. Comme on peut s’en douter, ils vont réussir à s’en sortir et vont devoir affronter la folie des hommes.
Il s’agit ici des bases de la bande dessinée pour laquelle il est difficile d’aller plus loin sans spoiler. Ce qu’on retiendra principalement, c’est que la bande dessinée ne fait pas dans la dentelle. Elle insiste sur la folie des hommes, quel que soit leur bord. Folie des Espagnols poussés par la folie de l’or. Le général qui mène la conquête est devenu complètement fou et utilise le prétexte religieux pour mener ses exactions. De l’autre côté, chez les incas, des sacrifices humains, des stratégies de guerre honteuse. Au milieu, certains essaient de survivre et de faire le bien.
Helldorado est une bande dessinée particulièrement violente finie en trois tomes. Elle apporte une vision assez intéressante qu’on ne voit pas ailleurs : la maladie. Elle est au centre de cette bande dessinée, touchant les Espagnols et les locaux. En lisant la bande dessinée, on pense nécessairement au film de Mel Gibson Apocalypto avec des héros qui enchainent les drames.
Quetzalcoatl
Quetzalcóatl est le cadre idéal pour une bande dessinée de Jean-Yves Mitton. En effet, on doit au scénariste et dessinateurs des bd comme les chroniques barbares, Vae Victis ou Attila… mon amour. Ainsi, le contexte de ses bandes dessinées est souvent historique, particulièrement sauvage et sexuel. Quetzalcóatl n’échappe pas à la règle.
Deux prêtres viennent dans le nouveau monde pour confesser une femme au parcours exceptionnel. D’origine indienne, elle aurait été la maîtresse de Moctezuma le roi des Aztèques et de Cortès le conquérant. Cette confession n’est pas désintéressée. En effet, l’inquisiteur recherche l’or de Moctezuma. Ainsi, sur sept tomes, la jeune femme va raconter son calvaire et comment elle a pu survivre.
On la suivra donc de son village dans lequel elle grandit de façon heureuse, promise à un Indien qu’elle aime jusqu’à son lit de mort où on la confesse. Maïana pour survivre est prête à tout et comme on peut s’en douter, elle se donnera à tout homme pouvant assurer sa sécurité, indiens ou espagnols. Mais Maïana est aussi capable de violence pour se défendre, comme castrer un homme avec ses dents ou tuer. On la verra passer de l’état de victime soumise à femme forte qui essaie de maitriser son destin en manipulant les hommes.
Quetzalcóatl n’est pas la bande dessinée la plus originale, je lui reprocherai sa violence permanente, gratuite. On pourra dire que c’est l’époque qui veut ça, moi, je dirai que c’est Mitton. Les sept tomes se laissent lire et on reste intrigué par le terrible destin de Maïana.
Conquistador
Hernando Royo fait partie de la conquête, il est engagé auprès de Cortès. Cortès est dans la panade, il doit affronter un général dissident et Moctezuma s’interroge sur les dissensions entre les Espagnols. Ce dernier présente toutefois à Cortès, son immense trésor. Cortès va monter une expédition pour le voler, parmi les hommes, Hernando. On retrouve le tandem Xavier et Dufaux qui avait déjà réalisé la bande dessinée croisades. Il s’agit pour le lecteur d’un gage de qualité et pour le dessin et pour l’histoire.
Cependant, le tandem a l’habitude de s’éloigner du fait historique pour rajouter une pointe de fantastique à leur ouvrage. C’est le cas ici avec un monstre qui part à leur poursuite après le vol du trésor. La bande dessinée est basée sur le processus d’élimination à la prédator. Le cadre de la jungle d’ailleurs est largement similaire avec le premier film du nom. Les membres de l’expédition vont essayer de survivre, on suivra leurs aventures après leur séparation puis leurs retrouvailles sanglantes.
Même si on s’éloigne de la conquête espagnole, des temples et des sacrifices, le dessin est magnifique, l’action bien présente. La bande dessinée se lit vite en quatre tomes.
Nous les morts
Nous les morts est certainement le récit le plus atypique et ne correspond pas réellement à ce qu’on peut appeler la conquête. L’action commence en 1348 en Europe, la peste fait des ravages. Seulement les individus qui meurent reviennent à la vie et se transforment en mangeurs de chair humaine. De l’autre côté de l’atlantique, chez les Incas, on conserve des morts-vivants depuis 500 ans. Ils imaginent alors qu’une fontaine de jouvence existe et ils vont partir à sa découverte sur le vieux continent.
On notera le caractère fantastique de la bande dessinée avec les zombis, mais aussi sur d’autres aspects comme les bateaux volants pour traverser l’océan. C’est d’ailleurs assez étonnant puisqu’on avait vu la même chose dans Luxley, l’uchronie dans laquelle les mayas attaquaient l’Europe pour anticiper sur la conquête.
On va suivre les aventures de ces incas dans une Europe où tout le monde est mort à la recherche de la fontaine de jouvence. Ils seront accompagnés par un prêtre mort-vivant qui essaie de réfréner ses pulsions. Car c’est ici une des particularités dans la bande dessinée, les morts gardent leur conscience.
Comme on peut l’imaginer, il est très difficile d’anticiper la fin de cette bande dessinée, ce qui la rend passionnante.
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