Au sommaire de ce one shot : un tueur en série, un mystère sur l’île d’Ouessant, une femme enlevée par les Indiens et récupérée, et un roi obsédé par sa propre mort.
50 le One shot à la Seven
50 nous raconte l’histoire d’un tueur en série qui tue ses victimes dans des circonstances particulièrement cruelles. La bande dessinée étant particulièrement classique et s’inspirant de films comme Seven, qui est d’ailleurs cité, on retrouve du déjà vu. Les victimes sont suspendues à des fils, la peau a été parfois retirée comme certains organes. Des mises en scène sordides qu’il faut analyser pour trouver des indices. C’est une équipe spécialisée qui mène l’enquête avec des profilers, des hommes d’action et un légiste. On aura du mal à ne pas penser à une série comme N.C.I.S par exemple.
Le one shot appartient à la collection Glenat Comics et pourtant on est bien plus proche dans le dessin du manga que du comics. Entièrement en noir et blanc, des visages sans détails. Le dessin est parfaitement maîtrisé, cadrage, décors, action ou personnages.
50 est indéniablement un album très efficace. Très rapidement, on comprend quel « rôle » joue chaque personnage. Le choix d’avoir multiplié les clichés aide en effet à rentrer rapidement dans la bande dessinée. Malheureusement, la contrepartie, c’est de jouer la carte de la facilité et c’est un peu le cas. L’histoire est basique, notamment quand le tueur s’en prend à l’équipe. L’épilogue qui devait surprendre rate sa cible. La bande dessinée vise à distraire et de ce côté rien à dire, c’est une réussite totale.
Ouessantines
Contrairement à l’avis de sa mère, Soizic se lance dans un projet un peu fou. Elle monte une chambre d’hôtes sur l’île d’Ouessant. Sur l’île, les gens vivent les uns avec les autres, tout le monde se connaît, on la rejette. Il faut dire que les habitants de l’île en ont vu, des marins morts, des soudards qui profitaient des femmes pendant que les hommes étaient en mer. L’île a ses mystères, ses secrets.
Seule Marie, une dame d’un certain âge, accepte Soizic. Cette dame finit par se suicider, on la retrouve pendue. Alors qu’elle ne la connaissait pas, elle demande dans son testament à ce que la jeune femme mette en ordre ses affaires. Soizic en rangeant les affaires de la vieille dame, s’interroge sur sa vie et sur ses secrets. Elle finit par déterrer des vieilles histoires qui dérange l’ensemble des villageois.
Assez passionnante cette bande dessinée qui réussit à joueur sur plusieurs terrains. La vie sociale et romantique de Soizic qui va fricoter avec l’instit du village. Et puis cette enquête. Soizic trouvera-t-elle le mystère de l’île ? À noter un carnet en fin d’ouvrage très joliment fait dans lequel on voit Soizic en dessin dans des photos bien réelles.
Naduah
Naduah est la véritable histoire de Cynthia Ann Parker. Enfant, elle est kidnappée par les Comanches puis récupérée par les rangers quinze ans plus tard. C’est la particularité de son histoire, le fait qu’on la retire deux fois de son cadre de vie. La bande dessinée est largement de parti pris, car si les Commanches massacrent sa famille, on n’a pas la sensation de maltraitance. Pourtant, dans la page Wikipédia, on fait référence au viol, à la torture et au meurtre de sa famille. On présente la jeune femme comme heureuse au milieu des Indiens, elle finit par épouser dans un mariage d’amour un chef. Ils auront trois enfants. J’ai tendance à penser qu’en 1836, les Indiens n’ont pas dû prendre des pincettes et qu’on idéalise l’histoire.
En outre, le retour à la civilisation est présenté comme de la détention quand la jeune femme souhaite retrouver ses fils. Seule la fille du ranger qui l’a récupérée parvient à communiquer avec elle, quand les autres la considère comme une sauvage.
Comme écrit plus haut, le message est plutôt clair. On dénonce notre civilisation considérée comme meilleure que celle des Indiens vus comme des sauvages. Une manière de dénoncer de façon générale la colonisation ou les différentes conquêtes de l’homme blanc.
Le récit est agréable, joliment dessiné et utilise tout de même des faits historiques pour se rapprocher au plus de la vérité.
Les 3 fruits
Dans un royaume, un roi vieillissant finit par être obsédé par la mort. Il convoque l’ensemble des médecins, des scientifiques pour trouver un remède contre la mort. Bien évidemment, ils échouent, et il finit par les tuer. Un magicien se présente et lui dit que la seule solution pour vaincre la mort, c’est de manger son fils le plus courageux. Le roi va mettre à l’épreuve ses trois fils pour que chacun tue l’une des pires menaces du royaume.
Le magicien, en contrepartie de cette révélation, demande à devenir le conseiller du roi et épouser sa fille. Les 3 fruits est un one shot aux dessins assez étonnants. Le dessin d’Oriol fait penser à un travail aux pastels, si bien que les visages, les personnages sont mal définis comme une sensation de flou permanent. Je le note, car c’est assez rare comme traitement dans la bande dessinée où au contraire, on essaie d’avoir un dessin net. L’histoire, si elle n’a rien d’originale, utilise parfaitement les codes des contes. Sans trop en dire, on se rendra compte que le message de la bande dessinée est clairement féministe et dénonce la folie des hommes.