Légendes et contes, partie 3

Au programme de ce légendes et contes, nous irons du côté de la Bretagne.

Les contes du Korrigan

Les Bretons dans l’univers de la bande dessinée franco-belge sont une communauté assez importante chez les scénaristes et les dessinateurs. On trouve ainsi de nombreux ouvrages influencés par le folklore local. Avec les contes du Korrigan, les auteurs sont allés encore plus loin dans la démarche puisqu’il s’agit sur dix tomes d’une compilation d’histoires. Elles s’articulent autour du peuple des fées, les Korrigans et les relations qu’ils entretiennent avec les humains, bonnes ou mauvaises.

En effet, les Korrigans sont des individus qui sont joueurs, mais qui savent parfois récompenser les justes. Capable de protéger une famille sur sept générations, tout comme ils sont capables d’en punir d’autres en leur faisant de mauvais tours. Par exemple, deux frères bossus jouant d’un instrument, le premier parce qu’il a animé une fête des Korrigans se voit retirer sa bosse. Le second jaloux du premier se voit hériter de la bosse de son jumeau.

À chaque histoire tout de même sa morale. On se rend compte que les individus qui ont été généreux sont protégés par les Korrigans. Souvent celui qui a été mauvais, apprend la rédemption et quand ce n’est pas le cas il est puni.

Dix tomes avec pour narrateur Koc’h. Il est le fil conducteur de l’histoire. Chaque tome représente en effet une région ou une thématique. Dans le tome deux, toutes les histoires sont en lien avec le diable, comment les Korrigans le font échouer à prendre l’âme des hommes. Un tome dédié aux sirènes puis par la suite Koc’h par en voyage jusqu’en Irlande ou en Écosse pour un nouveau folklore. On retrouvera parfois d’un tome à l’autre des protagonistes mais dans l’ensemble les histoires sont individuelles.

La multiplication des scénaristes et des dessinateurs ne pose pas de problème de cohérence. Le rythme, avec ses histoires courtes, est rapide, la lecture agréable. Une bonne occasion de découvrir le folklore breton.

Les druides

Les druides racontent l’histoire des derniers druides. Le catholicisme s’est imposé de partout, les druides ont pour ainsi dire disparus. Ils font désormais partis d’un ancien monde, rejetés pour pratiques païennes. Et pourtant, c’est l’un d’entre eux qui va venir en aide à un moine. Il apparaît que des moines ont été retrouvés décapités et empalés. Sur le pieu, des oghams, l’écriture des druides.  Gwenc’hlan et son apprenti Taran vont mener l’enquête. On aura du mal à ne pas penser au nom de la rose surtout au départ, par la suite la bande dessinée devient plus politique. À regret.

Si la bande dessinée dans le cadre de son enquête arbore un aspect cartésien, le fantastique n’est jamais loin. Tout comme pour les contes du Korrigan, on a de nombreuses références au petit peuple, mais aussi aux légendes celtiques. De nombreuses planches nous racontent des batailles passées, des histoires de dieux et de déesses.

Bande dessinée plutôt réussie même si je la trouve plutôt longue. En effet, les dialogues sont riches, parfois trop, entre les éléments d’enquête et les discours sur la disparition des druides. On ne va vraiment pas à l’essentiel. Le dessin de Lamontagne est assez réussi même si certaines planches, notamment sur les corps sont ratées. On terminera l’ouvrage pour connaître le dénouement.