Second épisode des adaptations. De l’absurde, de la révolte, du pouvoir au peuple qui tourne mal, un inceste.
Zaï Zaï Zaï Zaï
Zaï Zaï Zaï Zaï est à l’origine une bande dessinée qui a été adaptée en film. On ne va pas se mentir, le film est une bonne adaptation de la bande dessinée mais je pense qu’il ne pouvait pas trouver son public. En effet, la bande dessinée est totalement absurde. L’histoire commence avec un homme qui oublie sa carte de fidélité dans un magasin. Ce qui aurait dû donner une situation banale se transforme en situation improbable. Il devient l’ennemi public numéro 1, poursuivi par toutes les polices de France.
La bande dessinée et le film par conséquent sont composés de la trame principale, à savoir le road movie et de situations loufoques. Le journaliste du 20h qui se fait engueuler en direct par sa femme car il rate son repas. Les gens qui s’insurgent pour tout et n’importe quoi ou la peur du poireau comme on peut le voir sur l’affiche.
Forcément, dans le cadre d’une bande dessinée franco-belge avec un public qui lit du fluide glacial, ça passe très bien. Le pari d’une diffusion en salle, c’est autre chose. On ne s’étonnera pas de voir le film à moins de 2.5 étoiles sur le site Allociné. Preuve que toutes les adaptations de bandes dessinées ne sont pas bonnes à faire.
Jacquou le croquant
Jacquou le croquant est l’adaptation du livre de Eugêne le Roy, écrit en 1896. On remarquera que la couverture du livre ci-dessous, correspond à l’affiche du film avec le défunt Gaspard Ulliel. Certainement plus vendeur. Aux environs des années 1820, Jacquou vit sur les terres d’un noble avec ses parents. Pauvres, son père braconne. Le noble est un homme mauvais qui cherche régulièrement des problèmes à la famille. Un drame survient qui enverra le père de Jacquou aux travaux forcés. Sa mère quant à elle, finit par mourir d’épuisement. Jacquou se fixera pour but dans sa vie de se venger.
Il s’agit d’une critique du monde rurale assez profonde mais pas seulement, la noblesse, les privilèges, l’église aussi. Jacquou est recueilli par un prêtre qui sera révoqué à cause de ses idées trop humanistes. La bande dessinée en 51 pages est une bonne synthèse de l’œuvre.
La ferme des animaux. Une des nombreuses adaptations de l’œuvre de George Orwell
On parle de façon récurrente de George Orwell pour son livre 1984. Un monde dans lequel on s’attaque à la liberté d’expression en contrôlant de manière fine la pensée. L’auteur n’a pas eu besoin d’aller chercher bien loin, le livre est contemporain du nazisme et du stalinisme. Avec la ferme des animaux, c’est le stalinisme qui est directement visé.
Un jour le cochon de la ferme a une vision, les animaux seront libres. Il finit par décéder mais la pensée est restée. Alors que le fermier rentre ivre, les animaux profitent de l’opportunité pour se rebeller et le mettre dehors. Malheureusement, même si la ferme visait à l’origine à un partage équivalent des tâches et des profits, les cochons prennent le pouvoir.
Sous ses aspects enfantins, représentée par des animaux, la bande dessinée nous livre un univers très noir. L’adaptation la plus connue est certainement le dessin animé daté de 1954. Je trouve qu’il a pris un gros coup de vieux, cette bande dessinée permettra ainsi de le remplacer pour toucher un plus large public que le livre.
Elle ne pleure pas elle chante
Il s’agit de l’une des adaptations du livre d’Amélie Sarn, en effet, il existe une version cinématographique. Le livre est une autobiographie qui avait pour but de libérer la parole. On va très bien comprendre pourquoi. C’est l’histoire d’une jeune femme qui apprend que son père est dans le coma. Un homme qu’elle fuit depuis des années, un homme qui lui a fait subir un inceste depuis son enfant. Un homme qu’elle aime et qu’elle déteste à la fois. Du fait de n’avoir jamais évoqué cet abus, elle décide de lui parler sur son lit d’hôpital tous les jours, lui dire ce qu’elle n’a jamais pu lui dire.
Une bande dessinée difficile mais qui accroche. Le choix du dessin de Murat très simple est assez particulier, les personnages n’expriment quasiment aucune émotion sur les visages. Peut-être une façon de forcer sur la notion de secret qu’on ne doit pas révéler.