Poursuite de la série commencée dans le précédent billet, on fait le plein de Fantasy avec au programme. Une famille qui s’entretue, des dragons venus des profondeurs, une bande dessinée culte et des destins funestes.

Sang royal

Alvar est un jeune roi puissant et aimé mais dont la population n’a pas le droit de voir son visage. Blessé grièvement durant une bataille, il laisse son cousin endosser son armure pour donner du courage à ses hommes. Y voyant une opportunité, le cousin le trahit et le laisse pour mort. Amnésique, Alvar va être récupéré par une femme particulièrement laide à qui il va faire un enfant. Un jour, il récupère subitement la mémoire et décide d’aller récupérer son royaume.

Sang royal est à nouveau est une bande dessinée de Jodorowsky, et ça se sent. Ça transpire en effet le Jodorowsky par tous les pores. On peut commencer par le choix du dessinateur Dongzi Liu qui livre un ouvrage magnifique qui n’est pas sans faire penser au dessin de Gimenez de la caste des Méta-barons. L’histoire ne se limite pas à la reconquête du royaume mais va s’étaler jusqu’aux petits enfants. On retrouve tout ce qui fait l’univers de Jodorowsky et j’ai envie de dire qu’il s’agit d’une grosse compilation de ses œuvres. Des incestes, des fils qui veulent tuer le père, des trahisons, des vengeances.

La bande dessinée fait indéniablement le job, le récit et le dessin sont plaisants, le scénariste largement moins.

Ténèbres

Ténèbres est une bande dessinée de fantasy de Christophe Bec à qui l’on doit par exemple la série sanctuaire. Ses bandes dessinées sont rarement joyeuses avec un côté Lovecraftien assez marqué. On retrouve souvent des créatures issues des profondeurs, on ne s’étonnera donc pas du scénario de ténèbres. Dans un monde médiéval fantastique, tous les 100 ans, des créatures qui ressemblent à des dragons font leur apparition. Seul l’élu doit être capable de tuer leur reine. On pose pour ainsi dire des bases pas vraiment originales, avec même une inspiration chez Thorgal. En effet, le héros de l’aventure est un enfant provenant d’une autre planète qui s’est écrasé sur terre. En grandissant, il développe des capacités hors normes.

Si effectivement on peut reprocher à la bande dessinée d’être particulièrement classique, elle reste un agréable moment de lecture. Le dessin est intéressant avec de grandes scènes de batailles, de très belles villes. Les personnages secondaires sont certainement les plus pertinents, cassant avec la princesse très princesse et le héros très héros à la limite de la caricature.

La quête de l’oiseau du temps, la Fantasy culte !

C’est en 1983 que paraît le premier tome de la quête de l’oiseau du temps et je pense que cette date est importante à retenir. Si de façon évidente beaucoup de choses ont été écrites dans des romans, au niveau de la bande dessinée, c’est le néant. Pionnier du genre d’une certaine façon, Serge Le Tendre et Régis Loisel font mouche à plus d’un titre. Au plus simple, Loisel a inspiré un très grand nombre d’auteurs, on retrouve son trait chez beaucoup de dessinateurs actuels. Moins évident à percevoir, la quête de l’oiseau du temps n’offre pas une impression de déjà vu. Comprenez que lorsque vous prenez un album, à fortiori dans le domaine de la fantasy, on peut facilement trouver des idées piquées ici ou là, Tolkien principalement. La quête de l’oiseau du temps est une œuvre originale et remarquablement menée.

L’histoire a lieu dans le monde d’Akbar, divisé en sept marches. Chaque marche est dirigée par des princes sorciers. Mara l’une d’eux, veut empêcher Ramor, un dieu maléfique, de quitter la conque dans laquelle il est enfermé. Elle envoie sa fille chercher le chevalier Bragon, son amour de jeunesse, pour mener cette mission. Il est à noter que Bragon est un homme d’âge avancé, suffisamment original pour être remarqué, et qui va penser directement que Pelisse, la fille de Mara, est la sienne. Les relations entre les personnages par le passé sont tellement lourdes qu’un préquel existe, il sera l’objet d’un autre billet. Les aventuriers vont traverser l’ensemble des marches dans une course contre-la-montre pour empêcher l’éveil du dieu maudit.

La bande dessinée est passionnante, drôle, les personnages riches et sortent totalement des sentiers battus. Véritable référence de la bande dessinée qu’il faut avoir dans sa bibliothèque.

Weëna

Dans un royaume, le dirigeant a quatre enfants. La branche souveraine qui continue de diriger le royaume. Le royaume est globalement en paix même si on se rendra compte qu’on continue d’étendre les frontières en massacrant des tribus pacifiques. La branche morte composée par les descendants du frère et de la sœur qui se sont enfuis et qui ont vécu dans l’inceste. Ils ont pour obligation de se reproduire entre eux et de rester loin du monde. Enfin, la branche invisible. Il s’agissait d’un enfant qui aurait développé des capacités magiques et qui auraient fui les responsabilités pour voyager à travers le monde. Il se trouve que Weëna avec ses cheveux gris et sa peau blanche est une descendante.

Le dernier descendant de la branche morte refuse son destin, il ne veut pas faire d’enfant avec sa sœur. Il finit par laisser son père pour mort et s’enfuit. Il va s’associer avec un magicien qui lui propose une échappatoire. S’il épouse Weëna il peut défier la branche souveraine et devenir roi. Weëna va devoir quitter sa vie paisible de villageoise pour fuir ce mariage forcé.

Corbeyran qui d’habitude fait des albums très noirs livre une bande dessinée de Fantasy très réussie et qui peut s’adresser à un public d’ado. Si certaines scènes restent particulièrement violentes, le magnifique dessin d’Alice Picard qui se magnifie album après album adoucit l’ensemble. De même les relations entre les personnages très démonstratives rajoutent à cet aspect « jeune ». Weëna est une bande dessinée très réussie et qui tient la route sur huit tomes.

One Comment

  1. Merci pour le retour sur Weena, j’avais abandonné après le second tome, mais du coup je vais essayer de les retrouver à la médiatheque.

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