Souvent quand on évoque la notion de casse, c’est le casse du siècle. Et c’est de cela dont il s’agit dans cette bande dessinée. Six albums au total, à différentes époques, qui symbolisent de véritables hold-up. Un des albums ne rentre pas dans les mêmes schémas et aurait pu laisser présager une série totalement différente.

Le casse, 30 ans après JC.

Le troisième jour présente Marie-Madeleine qui cherche à récupérer Jésus avec Jacques. Jésus a été condamné, on sait qu’il va être crucifié. Marie-Madeleine parle de lui comme le rabbin, comme son mari. La bande dessinée prend ainsi le parti pris de raconter la résurrection du Christ comme une supercherie. Par le fait, elle va corrompre Longinus pour qu’il enduise sa lance d’un « poison » faisant croire qu’il est mort. Lui demandant bien sûr de frapper dans un endroit qui ne serait pas mortel.

C’est ainsi toute la résurrection qui nous est racontée mais sous un aspect bien différent de celui de la bible. J’ai trouvé que c’était intéressant même si bien sûr cela peut heurter les convictions des croyants. Ce qui m’a davantage gêné dans la bande dessinée, c’est le vocabulaire vulgaire. De nombreux gros mots sont employés et c’est totalement inutile. Il s’agit de la seule bande dessinée dans laquelle le casse n’est pas en lien avec l’argent mais avec un homme.

Des casses tout aussi spectaculaires les uns que les autres

On a donc cinq casses en lien avec l’argent avec un niveau d’écriture, de qualité technique qui ne se valent pas tous. Par exemple le tome « La Grande Escroquerie – Londres. 1977 » se déroule durant un concert des « sex pistols » et durant l’intervention de la reine d’Angleterre. Il s’agit d’un album complexe avec de très nombreux personnages en lien avec l’argent de la drogue. Le dessin de Christophe Quet ne simplifie pas la bande dessinée où tous les personnages se ressemblent. Il s’agit pour moi du plus mauvais album de la série.

Le soul man

On a par contre de très bonnes choses. Deux albums se distinguent dans la série Soul Man et Gold Rush. Dans le premier album, c’est l’histoire de la disparition d’une énorme somme dans un convoi. Une somme colossale appartenant aux parrains de la mafia dans les années 60. Il se trouve qu’un homme en prison, une force de la nature, aurait ivre mort révélé être à l’origine du casse. Un des membres de la mafia va s’infiltrer dans sa prison haute sécurité pour le faire parler.

Les personnages sont extrêmement bien travaillés et ce Soul Man, brute épaisse qui tue tous ses compagnons de cellule au QI très élevé nous fait revivre la musique de l’époque avec passion.

Gold rush le casse de la plus grosse pépite au monde

Il s’agit d’un western avec une construction particulièrement classique, mais très efficace. Des anciens militaires veulent se venger de leur ancien chef devenu maire d’une ville. Ce dernier fait régner la terreur et aurait trouvé la plus grosse pépite du monde, assurée à 5 millions de dollars. Une fine équipe va se réunir pour détourner le train qui doit la faire sortir du Canada.

Le premier épisode est assez bon aussi, il se situe à notre époque et on vise à récupérer des diamants issus des mines Russes. Le dernier épisode est plus difficile à suivre à l’instar de la grande escroquerie. Durant la guerre de 39-45, un super soldat nazi est suspecté d’être passé aux forces ennemies. Il va laisser des dizaines de morts dans son sillage. C’est agréable à lire, mais parfois confus.

En conclusion

Le casse fait partie de ces séries dans l’air du temps. Différents auteurs, des histoires indépendantes, différents one shot sans lien avec les autres sauf en ce qui concerne le principe, celui du casse. D’autres séries sur la même idée, on peut par exemple penser à la grande évasion. La force de ce type de séries, c’est l’idée récurrente où le lecteur cherche un casse, une évasion, avec des histoires bien ficelées. La faiblesse du concept c’est la comparaison inhérente où certains albums sont meilleurs que d’autres. Si sur de courtes séries, j’ai envie de dire que ça passe, sur une série comme sept où on a franchi la vingtaine de tomes, on épuise le concept.