Porcelaine est une bande dessinée en trois tomes finis qui raconte la vie d’une femme sur trois périodes de sa vie : gamine, femme et mère.

Gamine, à la découverte du monde merveilleux de la porcelaine.

L’histoire commence dans une ville enneigée, gamine, elle entre par effraction dans une grande maison qui appartiendrait à un sorcier. Elle découvre un homme charmant qui a un don unique, donner vie à des créatures de porcelaine. La bande dessinée se situe dans un univers que je qualifierai plus ou moins de steam punk mais pas trop poussé. Dans ce premier tome, c’est la féérie, gamine des rues, orpheline, elle qui crève de faim, se retrouve adoptée par cet homme bon et généreux. Malheureusement, il y a un revers à cette médaille, ce père adoptif, la maintient dans une cage dorée. Il va par exemple pour son anniversaire lui fabriquer des amis de porcelaine. Elle finira par commettre l’irréparable.

Ce premier tome est le moins bon de la série. S’il pose des bases solides, il reste certainement trop classique. L’enfermement, la volonté de s’enfuir malgré le bonheur, un peu une histoire de princesse. C’est un reproche qu’on peut faire à l’ensemble de la série, de puiser peut-être trop fortement ses inspirations dans l’existant. Le dessin est aussi en retrait par rapport au reste de la série qui va crescendo dans les scènes de bataille et dans le grand spectacle.

Femme, la montée en puissance

Je ne vais pas vous spoiler le premier tome, je me contenterai de dire qu’on retrouve la gamine qui a bien grandi, c’est une femme. Elle dirige désormais le domaine, a repris les affaires et même amélioré l’alchimie qui la lie aux créatures de porcelaine. L’innocence est brisée à la fin du premier tome, la suite de la série devient plus noire.

En effet, les hommes de porcelaine intéressent l’armée. Le fameux soldat qui ne mange pas, qui ne dort pas, qui permettraient d’être un gros avantage dans le conflit. Avec cette générale qui la harcèle, un gradé plutôt charmant. Elle qui vivait dans sa demeure avec ses machines, finit par tomber amoureuse de lui.

L’aventure progresse à grand-pas, on sent les tensions qui s’opèrent. L’album finit en drame. Quand j’écris plus haut qu’on mange à tous les râteliers, la femme refuse de donner ses hommes de porcelaine car elle découvre que certains développent une personnalité. Un peu la sensation d’être dans I-Robot de Isaac Asimov et pour l’histoire de ses robots qui s’émancipent et pour le character design. On retrouve un peu avec les hommes de porcelaine, les robots du film avec Will Smith. Bien évidemment, difficile de ne pas penser à la créature de Frankenstein où la créature échappe à son créateur. Ce n’est pas exactement le cas ici, mais le désir d’émancipation est palpable.

Mère, l’épilogue

Une fois encore je ne vous spoilerai pas plus la fin du tome 2 qui se termine avec un gros cliff hanger. Il est à noter que le mot mère est à prendre à double. Notre personnage est en effet mère, elle a deux enfants, mais c’est aussi la façon dont l’appellent les hommes de porcelaines.

L’armée a fini par laisser tranquille la femme. Les hommes de porcelaine ont construit une cité monumentale autour de la propriété initiale de l’alchimiste. Une forteresse imprenable mais une forteresse menaçante. L’intégralité de l’armée débarque pour l’anéantir, il n’y aura pas d’autre choix que de se défendre.

Dans la continuité du second album, un épisode particulièrement violent et guerrier qui conclue l’histoire.

Porcelaine est une série qui fait envie cinq cents pages, je l’ai lue d’un trait. Si l’histoire est prévisible malgré certaines surprises, les relations entre les personnages, l’intrigue, c’est prenant. Le dessin se bonifie avec les épisodes, à lire d’urgence.