Kaamelott, la bande dessinée

Kaamelott est une série télé créée par Alexandre Astier en 2005. Il s’agit à l’origine d’une série de sketchs diffusés sur M6. On y raconte les aventures du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde dans une version comique. Arthur est un roi plutôt aigri, désabusé, entouré par des incompétents. Il doit pourtant mener avec eux la quête du Graal. La série Kaamelott a rencontré un fort succès et Alexandre Astier a fait évoluer son format de façon étonnante. Un côté plus sombre qui mènera Arthur jusqu’à son suicide. Un format plus long avec des épisodes de plus d’une heure, jusqu’au film sorti en été 2021 en pleine pandémie de COVID. Cela n’a pas empêché le film d’être un vrai succès avec plusieurs millions d’entrées.

La bande dessinée, un mauvais produit dérivé comme un autre

Kaamelott a été décliné en bande dessinée et il est important de se rappeler que la bande dessinée dérivée d’un succès, c’est souvent catastrophique. Par exemple ça.

Pendant des années la bande dessinée a souvent été un énième produit dérivé des séries à succès, au même titre que des jouets ou des jeux de société. Commercialement on surfe sur la vague pour exploiter une franchise le plus possible sans s’interroger sur la pertinence, la qualité du support. Il est d’ailleurs fort regrettable quand on voit la qualité de la bande dessinée francophone, d’avoir ce type de produits purement commerciaux.

Kaamelott une véritable bande dessinée.

À la différence de ces fameux produits décrits plus haut, Kaamelott est différent. S’il ne fallait donner qu’une de ces différences, c’est indéniablement le fait qu’Astier soit l’auteur. Alexandre Astier est en effet un touche à tout, il a tendance à faire tout lui-même. Réalisation, écriture, musique aussi, il n’est pas étonnant de le trouver aux commandes de la bande dessinée Kaamelott.

L’histoire se déroule durant le livre I, la période joyeuse de la quête du Graal. Les histoires sont cohérentes et s’inscrivent parfaitement dans l’histoire de Kaamelott. L’exemple typique, c’est Le Serpent Géant Du Lac De L’Ombre. Perceval et Karadoc doivent chasser un serpent géant. C’est une histoire qui est racontée dans la série télé. Ils reviennent en fait avec une simple anguille. Dans la bande dessinée, on raconte comme ces derniers retournent pour mettre fin à la bête. Bien évidemment, ils échouent lamentablement et finissent par abandonner. Ils transforment toutefois leur défaite en victoire, en faisant une attraction qui fait vivre le village. On comprend qu’il s’agit du monstre du Loch Ness.

À grand budget !

L’exemple que j’ai cité ci-dessus marque aussi un aspect intéressant qui n’apparaît pas dans la série télé. Un serpent géant, des dragons, de la magie, etc. Beaucoup plus de fantasy et d’effets spéciaux qui auraient coûté bien trop cher au cinéma ou à la télévision. Alexandre Astier profite ainsi de son passage à la bande dessinée pour réaliser ce qu’il ne peut pas faire ailleurs. Il montre ainsi l’utilisation intelligente du medium bande dessinée.

Malheureusement si l’intention est bonne, que la bande dessinée est agréable, tout n’est pas parfait. Il faut comprendre que Kaamelott, c’est principalement des punchlines, des répliques, pour le format court. Les acteurs en font des caisses et ce sont essentiellement le jeu et les dialogues qui font l’attrait de la série. Le passage à la bande dessinée est plus problématique, car il laisse supposer un juste équilibre entre le dessin et l’écrit. Souvent les dialogues prennent le pas sur le dessin et sont finalement trop long.

Le dessin est aussi perfectible, il ne rend pas toujours hommage aux ambitions de l’auteur. Je trouve que les visages à mi-chemin entre la caricature et le réalisme sont ratés. Benjamin a un problème avec les mains. Je trouve de façon générale que c’est raide.

Kaamelott la bd qui n’a pas à rougir

Alexandre Astier n’est pas le seul à avoir utilisé la bande dessinée pour enrichir son œuvre. Par exemple la série télé Buffy contre les vampires continue actuellement sous forme de comics. Enrichir c’est la bonne expression. Il s’agit d’un véritable Kaamlott en bande dessinée comme on a vu le film ou les épisodes longs. Astier fait partie de ces gens très intelligents qui prennent le temps, 10 ans entre la série et le film, il n’irait pas dénaturer son œuvre avec un sous produit.

One Comment

  1. Un exemple d’utilisation de la bande dessinée comme produit dérivé : https://www.francetvinfo.fr/sports/foot/kylian-mbappe/video-kylian-mbappe-est-monte-sur-scene-a-paris-pour-presenter-sa-bande-dessinee_4881189.html#xtor=RSS-3-%5Blestitres%5D

    Je ne peux pas donner mon opinion puisque je ne l’ai pas lue. À l’approche des fêtes de Noël tout de même, on a quand même envie d’y voir du commerce plus que de l’art. Je suppose toutefois que l’affaire est meilleure pour la maison d’édition que pour MBappé qui doit certainement être sincère. La bande dessinée et le foot ce ne sont pas les mêmes tarifs.

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