Les grandes, grandes vacances

Les grandes grandes vacances aborde la seconde guerre mondiale sous un angle qu’il ne me semble pas avoir vu jusqu’à maintenant. Des dessins animés de 26 minutes avec au centre des enfants. Ernest et Colette, des petits parisiens, vont chez leurs grands-parents en 1939 en Normandie. Le père part à la guerre la fleur au fusil, pour la ligne Maginot, la maman malade se soigne à la capitale.  

Des clichés au service de l’histoire

Le choix fait par les auteurs, c’est de ne pas faire dans la dentelle, à la limite de la caricature. Le grand-père a fait la guerre de 14-18, il est le témoin de l’ancienne guerre mondiale. Il est ici pour rappeler que la guerre n’est pas une partie de plaisir. Le père quant à lui symbolise la France confiante dans la stratégie. La ligne Maginot est entrée dans notre histoire comme symbole de notre mauvaise stratégie. En effet, la ligne fortifiée par les Français s’est faite simplement contournée par les Allemands.

Dès le deuxième épisode, on commence à montrer les problèmes qui se posent. Le manque de sucre de l’épicier qui a tous les clichés de celui qui va en profiter. Le personnage de Fernand, jeune Alsacien à l’accent fort qui rapidement devient la cible des méfiances, assimilé à un « boche ».

Un dessin animé qui ne rigole pas

Dès le troisième épisode, on se rend compte que les grandes, grandes vacances est un animé qui fait le choix de s’attacher à la réalité malgré l’aspect romancé. Les enfants et leurs grand-parents quittent le village, ils se font attaquer par les avions allemands qui tirent sur les civils, Colette échappe de justesse aux balles.

Les morts sont bien présents dans l’histoire, rien n’est caché. Le contraste entre l’enfance et la gravité de la situation fonctionne bien.

Les grandes, grandes vacances une histoire vraie

À la fin de chaque épisode, on a le témoignage des enfants, les vrais, des gens âgés aujourd’hui. Ils racontent de vive voix les souvenirs de guerre. Il est à noter que la technique change, ce n’est plus un dessin animé traditionnel. Les animations font davantage penser à des dessins de bandes dessinées franco-belges qu’on aurait animés. On passe aussi à la patte à modeler. Je crois que c’est un choix pour casser entre la fiction et la réalité. Colette raconte par exemple la faim et comment elle a gagné une tombola avec une lapine pleine qui leur a permis de manger convenablement durant une période.

Un témoignage très intéressant qui peut être présenté facilement à des élèves de tous les âges. En effet, le dessin animé est suffisamment complet et réaliste pour être montré notamment à des collèges. La seconde guerre mondiale est en effet au programme du DNB.

Les personnages principaux des grandes grandes vacances

Pour aller plus loin : le Régime de Vichy

C’est une vidéo proposée par Benjamin, idéale pour les troisièmes et les terminales par la chaîne, l’histoire en cinq minutes. De 1940 à 1944, la France vit au rythme d’un nouveau régime politique : le régime de Vichy, incarné par la figure du Maréchal Pétain. Le maréchal est souvent la cible des railleries des enfants dans le dessin animé.

Ce nouveau régime se place en rupture vis-à-vis de la IIIᵉ République qui existait auparavant. Dans cette vidéo, on va donc s’intéresser à comment il se met en place, comment il veut modifier la société et comment il se positionne dans la Seconde Guerre mondiale.