Pour votre bien ou restriction des libertés ?

La technologie a théoriquement pour vocation de nous emmener vers le mieux être, le mieux vivre. On a pu voir qu’au lieu de faciliter nos vies, elle a tendance à la complexifier. Je pense notamment aux mails, aux réseaux, à ce temps de moins en moins disponibles à cause des écrans. On commence à voir une tendance de plus en plus marquée, la technologie qui vous veut du bien. Du bien ou une limitation de vos libertés.

Les pieds dans le plat, le passe sanitaire.

Il ne s’agit pas ici de prendre une position quelconque pour ou contre la vaccination, j’ai fait mes deux doses. Bientôt la troisième, si j’arrive à prendre un rendez-vous. Il s’agit juste de montrer comment nous sommes passés à une surveillance généralisée et pourquoi il était logique de l’accepter. En France pays des droits de l’homme où l’on crie liberté pour tout, le passe sanitaire à ses débuts est mal passé. La méfiance quant à une surveillance de masse, la peur d’un traçage au travers de l’application tousanticovid. Le gouvernement n’aura finalement pas eu besoin de faire preuve de pédagogie pour expliquer qu’il n’y avait pas de big brother, il aura juste fallu couper l’accès aux restaurants.

Ce qu’il faut comprendre, sans se préoccuper de savoir si le passe sanitaire est une bonne ou une mauvaise mesure, c’est l’acceptation d’une perte de nos libertés. Aujourd’hui nous acceptons de nous promener avec notre carnet de vaccination sur nous. Nous avons intégré l’idée de fichage pour notre bien, la boîte de pandore est ouverte. Ce n’est pas d’aujourd’hui, nous avons déjà fait ce deuil, nous soumettre à la technologie, c’est devenu normal.

Nous avons accepté l’automatisation des caisses des autoroutes tout comme nous avons accepté la disparition des guichets dans les banques. Aujourd’hui nous nous soumettons à des robots téléphoniques ou sur internet et nous trouvons ça formidable.

Carrefour vient de créer son premier magasin automatisé. Les gens se réjouissent, car tout ira plus vite sans réfléchir aux enjeux comme la suppression des postes de caisse par exemple. Cette informatisation est liée obligatoirement à un compte, cela laisse supposer encore plus d’intrusion dans nos données personnelles. Nous n’avons pas gagné du temps, nous avons perdu des libertés.

La voiture automatique, c’est pour mon bien, pas contre mes libertés.

C’est cet article qui est à l’origine de cette réflexion : Sécurité routière : la technologie d’Adaptation Intelligente de la Vitesse bientôt obligatoire sur toutes les nouvelles voitures.

Voici ce que dit la nouvelle loi :

À partir de juillet 2022, les constructeurs devront équiper leurs véhicules de l’AIV (Adaptation Intelligente de la Vitesse). Avec ce système, la voiture s’adaptera automatiquement aux limitations de vitesse.

Franceinfo

C’est une loi qui a été votée le 17 novembre 2021 et qui me pose plusieurs problèmes. Le premier problème évident, c’est ma liberté de prendre des décisions dans mon véhicule et de laisser une machine le faire à ma place. Je roule environ 500 km par semaine et j’emprunte un trajet dangereux. Comprenez que je roule à moins de 2 mètres de l’embouchure de l’Aude, le fleuve. Dernièrement un morceau s’est effondré. Vous me direz que cela n’a pas de lien avec la vitesse, c’est vrai, mais c’est tout simplement pour exprimer qu’il est nécessaire pour moi d’avoir un pouvoir de décision.

Il m’arrive sur ma route de doubler, des gens qui ne vont pas à la vitesse autorisée, mais 10 ou 20 km/h en dessous. L’accélération peut me faire dépasser la limite autorisée. Dans le code de la route, c’est interdit, dans la pratique, c’est parfois un mal nécessaire. Cela voudrait dire que pendant que je réalise un dépassement, ma voiture pourrait se mettre à biper ou freiner. C’est dangereux, c’est d’ailleurs une des conclusions de l’article. En effet, un expert a passé plusieurs mois avec le véhicule, le bilan n’est pas satisfaisant.

Je suis donc très partagé sur la pertinence de la mesure qui doit alors s’accompagner de caméras pour maintenir les distances de sécurité. En effet, vous avez quelqu’un de lent devant, il vous irrite, et vous savez désormais que vous n’avez pas d’autre choix que d’avoir une portion très longue pour le doubler. L’énervement vous rend plus dangereux qu’un dépassement de 5 km/h.

Un transformer, la voiture du futur.
votre future voiture

Encore et toujours plus d’électronique dans les voitures

Ce dispositif est obligatoire, c’est un dispositif électronique de plus. Je fais partie des gens de la vieille école, la climatisation dans le sud, c’est indispensable. La direction assistée, quelques bricoles, pas plus. J’entends par là que le GPS intégré qui me force à payer un abonnement pour l’avoir à jour ou les caméras embarquées, je juge que c’est superflu. Ma logique est simple, la multiplication de l’électronique dans un véhicule, c’est une multiplication des pannes et une augmentation du prix de la voiture. C’est aussi une entre au bon sens. Certaines chaînes de montage sont à l’arrêt à cause du manque de puces et de composants électroniques. Des voitures plus simples, avec moins de fonctionnalités, plus sobres, iraient dans l’air du temps.

Je ne dois pas être le seul à penser qu’une voiture ne doit pas être trop sophistiquée. La gamme Dacia de Renault, plus simple, moins chère a rencontré un très large succès dès son arrivée.

Cette orientation autour de l’énergie, autour de la sécurité, sont autant d’entraves à mes libertés. Comme nous l’avons vu plus haut, nous subissons le progrès sans nous rebeller, car c’est pour notre bien. Dans un monde merveilleux où l’électronique est parfaite, on expliquera que ce type d’appareil c’est comme la ceinture de sécurité. Un outil décrié au départ qui pourtant pourrait me sauver la vie un jour. C’est comme le passe sanitaire, dès qu’on tombe dans l’argumentation du bien pour la société, pour l’individu, il est impossible de s’opposer.

Les libertés ont beau dos face aux lobbies.

Comme je l’ai expliqué, il est difficile de s’opposer au bon sens, même si pour cela on a l’impression que ce sont nos libertés qui sont atteintes. Néanmoins, où l’on peut être plus interrogatif, c’est le choix de ce qui est bon ou non pour nous. Par exemple, la cigarette même si elle est fortement taxée est source de cancer. On fait de la lutte contre le tabagisme, on fait le mois sans tabac, on sait que la cigarette est nocive pourtant elle n’est pas interdite. Les enjeux financiers sont trop importants, trop de chômeurs potentiels, trop de soucis avec les buralistes, si demain on ferme la filière tabac.

Pour reste dans l’esprit du passe sanitaire et de la COVID, évoquons la situation des écoles. Les écoles sont sources de contamination avec des enfants non vaccinés pour l’instant, les cas explosent. On va certainement modifier le quota d’un enfant malade pour la fermeture de classe. Pourquoi ? Tout simplement parce que des élèves qui ne travaillent pas, ce sont des parents qui ne travaillent pas. De là à en conclure que le « pour notre bien » dépend du nombre de 0 que ça coûte, il n’y a qu’un pas à franchir.

Sans se dresser contre toutes les lois, s’insurger, on se doit de faire une analyse pour savoir à qui profite réellement le bien.