Ready Player One. Une autre version dystopique du metaverse

Le pitch de Ready Player One

Nous avons vu dernièrement le changement de nom de Facebook au profit de Meta. On sait désormais que Meta c’est pour le Metaverse, un univers virtuel dans lequel nous passerions nos journées pour une expérience excitante. Avec la trilogie Matrix les Wachowski ont proposé une version particulière de ce metaverse. En effet, un metaverse dans lequel l’humanité passerait sa vie de force pour passer le temps pendant qu’elle alimente des machines.

Steven Spielberg est un réalisateur très connu. On lui doit E.T. l’extraterrestre, Indiana Jones, la liste de Schindler, les dents de la mer et de très nombreux autres films. Avec Ready Player One, Steven Spielberg nous propose un monde futuriste dans lequel les gens ont abandonné. C’est d’ailleurs assez intéressant comme positionnement, alors que nous assistons à la COP26 pour sauver le monde, ici on fait avec. Et forcément, entre la pollution, le non emploi, les gens préfèrent se cacher dans l’Oasis où tout est possible.

Le créateur de l’Oasis a disparu, il a laissé un défi. Celui qui trouvera les trois clés du jeu deviendra le propriétaire de l’univers virtuel. On va suivre les aventures d’un groupe d’amis dans ce monde virtuel et dans la réalité qui va s’opposer à une société bien organisée pour remporter le royaume.

Un futur plausible

Ce qui est intéressant dans cette vision du futur, c’est qu’elle est plausible. La vision proposée dans Matrix pourrait être plausible, mais imaginer une intelligence artificielle qui prendrait le contrôle, c’est plus éloigné. La vision du futur de Ready Player One c’est un peu celle qui nous est proposée avec Meta. Un univers excitant où tout est possible qui nous détournerait de la réalité. La compagnie qui essaie de remporter le monde virtuel représente les géants de la tech actuels. Spielberg n’hésite pas à égratigner les géants de la technologie qui sont capables des pires horreurs pour arriver à leurs fins, jusqu’au meurtre. Le monde dépeint est bien triste, des gens qui passent leur journée dans un monde virtuel, encore ici une critique de la société.

Si la critique de l’enfermement est accentuée c’est pour promouvoir le réel au détriment de l’illusion du virtuel. Spielberg insiste lourdement sur les apparences, le fait qu’on ne montre que ce qu’on veut dans le virtuel. L’alternance entre monde réel et monde virtuel lui permet de faire passer son message. Les gens sont moins beaux en vrai, le quotidien est sordide. Pourtant ils affichent le plus bel avatar dans un monde merveilleux. On pense nécessairement au réseau Instagram, où certains mannequins vont jusqu’à ne pas manger pour avoir un ventre plat. On pense aussi aux prédateurs sexuels qui se font passer pour des enfants, le virtuel n’est pas la réalité.

Un déluge de référence à la culture Geek

Spielberg est un réalisateur de premier plan, 175 millions de budget pour le film. Ce qui est délirant pour les geeks c’est le nombre de références qui sont faites à l’univers. D’après la page Wikipedia, il a fallu plusieurs années pour avoir les droits. On verra le géant de fer, la moto d’Akira, un remake de la fièvre du samedi soir, la liste est longue. Quand on est un peu geek, regarder ce film c’est vraiment Noël. Les effets spéciaux, les références, mais pas seulement. Où je trouve que Ready Player One fait fort, c’est dans la compréhension de l’univers Geek. Le développeur de l’Oasis est l’archétype du geek tel qu’on se le représente. Un peu caricatural, mais l’isolement des geeks, les relations virtuelles qui ont une grande importance, les complexes.

Ready Player One est un excellent film, une histoire super sur fond de quête, la cuture geek, une moralité positive.