Goldorak revisité par des auteurs français

Contexte. Goldorak le héros des vieux

Goldorak est un dessin animé sorti en 1975 au Japon, l’année de ma naissance. Ce manga a été diffusé pour la première fois en France en 1978 pendant plusieurs années. J’ai dû commencer à regarder Goldorak dans le début des années 80 et il est important de contextualiser. Dans le début des années 80, nous n’avons que trois chaînes de télévision, TF1, Antenne 2 et FR3. La « papesse » des émissions de jeunesse à l’époque c’est Dorothée avec son émission récré A2.

Au milieu de tous les programmes pour enfants, Goldorak c’est la claque. Il s’agit du premier manga en France. Un robot géant qui chaque épisode combat des gros monstres plus redoutables les uns que les autres. De véritables méchants, des morts, de quoi susciter l’engouement chez les petits garçons. Nous nous dépêchons chaque jour à la sortie de l’école de trouver le poste de télé pour ne pas rater un épisode. À Noël, on voulait tous des jouets Goldorak et les magasins l’avaient bien compris. je me rappelle que mon frère avait le robot géant en plastique qui faisait 60 cm. Forcément quand on est petit ça fait grand ! Moi j’avais eu le jouet en métal avec le Goldorak dans la navette.

Vous ne trouverez pas un homme de plus de 40 ans qui n’a pas regardé Goldorak à la télé quand il était gamin. C’est un souvenir commun d’enfance que les jeunes d’aujourd’hui ont du mal à comprendre. La rareté des choses à l’époque faisait leur plus grande valeur. Un jeune aujourd’hui aura plus de mal à avoir un souvenir télévisé marquant. Ce n’est pas dessin animé qui lui est proposé mais plusieurs centaines.

L’histoire

Actarus est le prince d’Euphor, une planète paisible. Véga un empire de méchants va massacrer les membres de sa planète. Il arrive à s’échapper aux commandes de Goldorak un robot super puissant, il est le dernier survivant de sa sa planète. Actarus échoue sur terre où il est recueilli par le professeur Procyon qui va le faire passer pour son fils. Actarus joue les ouvriers agricoles et combat le grand Stratéguerre de Véga qui a posé sa base sur la face cachée de la lune. Chaque épisode est l’occasion d’affrontements contre un nouveau robot, les Golgoths et les Antéraks. Actarus et Goldorak ne seront pas les seuls à lutter contre l’envahisseur, ses amis finiront par avoir leur propre appareil.

On est sur un scénario particulièrement basique, les gentils, les méchants, mais lorsqu’on a 8 ans ça passe franchement bien. Il y a dans Goldorak un véritable rituel rassurant pour les enfants. Un ennemi attaque, Goldorak choisit la sortie, il fait son attaque au Fulguro-poing, Corno-fulgur, Rétro-Laser, Planitron, pour terminer l’adversaire à coup de hache. Cette répétition se retrouve à chaque épisode, même si a quelques surprises comme la sœur d’Actarus qui fait sa réapparition alors qu’on la croyait morte.

Goldorak en action !

La bande dessinée française

Xavier Dorison (scénario), Denis Bajram (scénario et dessin), Brice Cossu (dessin), Alexis Santenac (dessin) et Yoann Guillo (couleur) sont des hommes dans la force de l’âge et donc fan de Goldorak. Ils ont contacté Gō Nagai le Mangaka pour lui demander l’autorisation d’utiliser Goldorak, de jouer avec, comme ils disent. Cette étape de création est expliquée à la fin de la bande dessinée, on peut y voir le travail colossal pour faire cette demande. Gō Nagai a accepté et comme on a vu Mathieu Bonhomme qui revisitait Lucky Luke, nous voilà avec un Goldorak à la française.

L’histoire se déroule dix ans après la victoire d’Actarus et de ses amis sur le grand Stratéguerre. Actarus et Phénicia sont repartis sur leur planète Euphor pour essayer de la reconstruire. Sur terre, chacun fait sa vie, Vénusia est médecin, Alcor est devenu homme d’affaires. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où un vaisseau de Véga s’écrase et sème la désolation au Japon. Il s’agit des derniers survivants de leur civilisation. Ils laissent un délai de sept jours aux habitants pour quitter le Japon. Que faire pour lutter contre ce dernier Golgoth alors que Goldorak n’est plus là ? Sauf que Goldorak est revenu sur terre et il va à nouveau sauver le monde.

Ce que j’en pense

Le positionnement Français est forcément différent de celui du manga. On va retrouver dans la bande dessinée un profond respect de l’œuvre originale. Et dans le comportement des personnages, et dans le dessin magnifique, ainsi que dans l’esprit et dans les scènes de combat. Les Français ne sont pas du genre à tomber dans la facilité, ils ont rajouté une couche épaisse de profondeur. On retrouve un Actarus usé par les guerres, qui ne supporte plus le boucher qu’il est devenu. dans le camp adverse, l’oppresseur est devenu l’oppressé, on voit les enfants du peuple de Véga qui cherchent la paix. L’aspect psychologique est très bien travaillé, et donne une alternative intéressante à l’histoire plutôt basique originale.

Je reste toutefois partagé sur l’universalité de la bd. Même si on a un résumé à la première page qui décrit de façon simple et complète les événements de l’anime, je pense qu’un jeune de 15 ans aura du mal à accrocher. Malgré une construction réussie, on est quand même avec des combats de robots au design plutôt vieillot. Les combats de robots ont plutôt disparu depuis les transformers, c’est passé de mode.

J’ai beaucoup apprécié ce Golodorak car il me replonge dans mon enfance, dans un univers bien connu et rassurant. Néanmoins, c’est une bande dessinée qui est à réserver aux gens de mon âge et plus. Si j’étais mauvaise langue, je dirais « fait par des vieux pour des vieux ». Un bon cadeau de Noël pour les plus de 40 ans 🙂

7 Comments

  1. Une conclusion qui me parait bien juste. Enthousiaste à la fermeture du bouquin, je l’ai filé à fiston de 15 ans (justement) qui a accepté de le lire…bientôt. Il ne l’a pas encore ouvert. 😀

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