Mark Zuckerberg directeur général de Facebook et créateur de Facebook a dans une conférence de presse annoncé que Facebook devenait Meta. Il faut savoir que ce n’est pas le premier changement de nom, mais certains n’ont pas réussi à s’imposer. Savez-vous par exemple que Google, la maison mère, s’appelle en fait Alphabet depuis 6 ans. On peut noter au moins trois bonnes raisons pour ce changement de nom.
La raison officielle, Meta pour Metaverse
Depuis des années Mark Zuckerberg affiche sa fascination pour la réalité virtuelle. La société a investi de fortes sommes dans la société oculus, une société spécialisée dans la réalisation de casques de réalité virtuelle. Meta pour Metaverse c’est un monde totalement virtuel dans lequel vous pouvez passer votre temps avec votre avatar. Plutôt que d’être derrière un clavier et un écran, vous mettez votre casque de réalité virtuelle et vous voilà dans un parc entouré de vos amis. Vous pouvez faire les boutiques, vivre des expériences qui vous pousseront à continuer l’expérience. C’est le cas avec tous les réseaux qui font le maximum pour vous retenir. C’est cette vision du futur que Zuckerberg veut mettre en avant, une vision qui fait tout de même froid dans le dos.
Le concept n’est pas nouveau on peut penser à second life un jeu lancé en 2003. Avec une réalité plus poussée, on peut imaginer une addiction bien plus importante. Car c’est bien ici le problème, qui dit immersion dit déni de réalité, dit immobilisme, isolement et tous les problèmes médicaux, physiques ou mentaux. La vision proposée par Zuckerberg c’est un monde dans le vrai monde, et c’est un monde qu’il faut refuser. La vie ne se passe pas derrière un écran, la nature c’est dehors pas dedans.
Facebook ce n’est pas que Facebook
Avec les années Facebook a fait des acquisitions comme les messageries WhatsApp et le réseau social Instagram. Rajoutons à cela la messagerie Messenger. Les trois projets vont au moins fusionner à moyen terme sur les messageries instantanées. Un utilisateur WhatsApp pourra communiquer avec des utilisateurs Instagram et Messenger et réciproquement pour les autres. Facebook est un réseau qui s’il continue à générer des milliards de dollars chaque année voit sa population vieillir. Les jeunes ne viennent plus sur Facebook, les plus jeunes ne s’inscrivent plus. À terme Facebook sera nécessairement associé à une marque vieille et peu dynamique. En dissociant la marque du réseau social qui l’a vue naître, Meta peut un jour envisager de supprimer le réseau social Facebook ou le laisser disparaître naturellement. L’idée est donc que Facebook devienne un des nombreux services que propose la marque Meta.
Facebook est dans la panade
Les affaires se multiplient autour de Facebook depuis Cambridge Analytica et sa fuite de données colossales. Elle aurait pu avoir une influence sur l’élection de Donald Trump. Jusqu’à maintenant c’était principalement les failles de sécurité qui étaient au centre des préoccupations puis la facilité d’influencer avec des campagnes de publicités ciblées pour influencer jusqu’à un vote, enfin la gestion des fake news. Aujourd’hui Facebook doit certainement gérer son plus grand scandale avec la lanceuse d’alerte Frances Haugen. L’ancienne salariée de Facebook a quitté la société avec des milliers de documents confidentiels incriminant la société.
Elle a expliqué de façon très précise comment les algorithmes vont dans le sens du profit sans se préoccuper du bien être des individus. Facebook est une société qui gagne de l’argent sans se poser de questions éthiques. On sait que depuis l’arrivée d’Instagram c’est l’augmentation du mal-être notamment chez les jeunes filles avec des suicides mais aussi davantage d’opérations de chirurgie esthétique. Instagram renvoie en permanence à des images parfaites, la comparaison est souvent difficile à gérer quand on gêne, alors qu’il s’agit de moments « truqués » la plupart du temps. Facebook est totalement au courant des effets de son réseau, mais ne fait rien pour le changer car l’essence même de son business model.
La marque Facebook est ternie par les affaires, un changement de nom c’est comme changer d’identité, donner un nouveau départ.
On comprend bien que ce changement de nom est une façon de mettre la poussière sous le tapis. Il faudra bien plus qu’un changement de nom pour Facebook pour faire oublier les affaires. Le business model de Facebook repose sur les données personnelles, sur le temps passé dans son réseau. Son orientation ne montre pas une autre possibilité de gain d’argent. Dès lors nous n’assistons pas à un profond changement de cap mais à une simple embrouille.
Pour pousser plus loin la réflexion, le documentaire derrière nos écrans de fumées.
Il faudra bien « plus » qu’un changement de nom pour Facebook pour faire oublier les affaires.
Merci pour la coquille