Un drame humain
En cette journée du 11 septembre 2021, il sera difficile d’échapper aux 20 ans des attentats du 11 septembre 2001. Les images ont marqué les esprits des gens qui étaient en âge de comprendre. Deux avions foncent dans les tours jumelles du World Trade Center. Ce sont les bureaux de 350 sociétés pour 50000 salariés qui travaillent, les tours s’effondrent. On dénombrera 3000 morts directement de l’attentat. Aujourd’hui on évoque 10000 morts supplémentaires chez les pompiers et les forces de l’ordre. En effet, en déblayant les gravats pour trouver des survivants, sauveteurs ont inhalé des substances toxiques. Ils ont développé des maladies comme de cancers.
Le contexte de la bd
La bande dessinée fait un choix que je trouve pertinent mais aussi restrictif. Elle présente une jeune femme d’une trentaine d’années qui prend l’avion pour la première fois pour New York. Durant le voyage, elle se remémore son adolescence, âgée de 14 ans, elle voit les images à la télé. À une époque, n’importe qui était capable de se rappeler où il était le jour de la mort d’Elvis Presley ou pour d’autres Michael Jackson. Pour beaucoup de gens de ma génération, nous sommes tous capables de nous rappeler avec précision cette journée dramatique.
Le début du basculement
J’étais ingénieur pour BNP Paribas. La rumeur se propage dans nos bureaux, on essaie de se connecter à Yahoo, plus gros site d’information de l’époque. Le réseau internet mondial est saturé, nous finissons par voir la photo de l’avion en feu dans l’immeuble. Le premier réflexe, c’est le déni, l’impossibilité que quelque chose comme ça se produise puis la fatalité. Si c’est arrivé arriver chez eux, cela peut arriver chez nous.
La bande dessinée ne va pas s’atteler qu’à présenter les événements du 11 septembre mais expliquer comme le monde a basculé dans la paranoïa. La mise en place du patriot act aux États-Unis qui donnera le camp de Guantanamo. Ou encore la surveillance de masse de la NSA, en France le plan Vigipirate. La peur de l’attentat justifiée avec le Bataclan de Paris, les attentats de Londres ou de Barcelone. La bande dessinée explique aussi la guerre, en Irak ou en Afghanistan, la traque de Ben Laden,
C’est 20 ans d’histoire qui sont racontés au travers de cette jeune qui grandit. Les événements mais aussi les gens, la peur de l’autre, le racisme, le complotisme puisqu’à cette époque on voyait fleurir des théories pour parler de montage ou le fait que ce soit la CIA qui soit à l’origine de l’attentat pour pouvoir renforcer le contrôle de l’état.
Une bande dessinée peut-être trop restrictive
Comme je l’ai écrit plus haut le choix est pertinent car même si je n’étais pas adolescent, la bande dessinée vous projette immédiatement dans cette époque que j’ai vécue, c’est une bande dessinée qui touche. Mais seulement, alors qu’elle vise un public certainement plus jeune, je ne pense pas qu’elle arrivera à viser sa cible, autre que ceux qui ont vécu la période. Si l’exploit de résumer les 20 dernières années est bien réalisé, en 165 pages, c’est trop court pour expliquer, pour comprendre tant les événements ont été nombreux. Par exemple, on voit sur quelques cases les déclarations de Snowden quant à la surveillance de masse, c’est trop court pour que quelqu’un qui n’a pas les connaissances puisse comprendre les enjeux. Si vous voulez plus de détails sur l’histoire d’Edward Snowden vous avez un film de 2h15 sur le sujet.
11 septembre 2001 le jour où le monde a basculé est un support d’explication qui ne peut se suffire à lui-même pour des gens qui ont moins de 35 ans, il est une base solide, une trame qui doit être accompagnée de documents supplémentaires.
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