Au cœur de la misère
Gabi Beltrán qui est l’auteur de l’ouvrage est né à Palma de Majorque en Espagne dans les années 60. Histoires du quartier est un récit autobiographique. Il explique sa jeunesse miséreuse qui n’est pas sans faire penser à des chansons de RAP. La différence c’est qu’ici s’il est bien question de drogue, de violence, d’autres messages sont bien présents. Gabi est adolescent dans un quartier misérable, passe son temps à boire, à fumer. Il participe avec ses amis à des petits larcins pour gagner un peu d’argent. Les femmes sont un problème. Une bonne partie des mamans de ces jeunes sont des prostituées, on comprend que pour ces adolescents, l’amour, c’est compliqué.
Certaines de ces histoires tournent autour de la criminalité, mais il ne s’agit pas de la finalité. Il s’agit en effet d’un cadre pour définir les personnages. Par exemple, cet ami qui vole des voitures de manière compulsive. Mais aussi l’hyperviolent qui tape sur tout le monde. Celui encore qui a des parents riches mais qui traîne avec les délinquants. La brochette de personnages est riche et attachante. Derrière chacun, c’est une histoire sombre, une histoire d’échec, une victime de la pauvreté.
De la violence du quotidien à la littérature
Le premier tome reste finalement assez descriptif. Il n’en est pas moins réussi pour autant. Dans le second tome Gabi Beltrán s’implique plus en racontant l’éloignement du quartier. Il nous montre son évolution avec une passion naissante pour la littérature. C’est sa rencontre avec une étrangère qui sera déterminante. Elle va lui offrir un asile de livres qu’il va dévorer.
En lisant ce deuxième album, on pense à la chanson de I AM, ‘l’aimant ». Akhénaton explique l’attraction du quartier qui replonge les individus dans leurs travers, l’impossibilité d’y échapper. On explore dans largement cette dualité. Le garçon se détache de plus en plus mais retombe régulièrement dans les petites affaires.
On se doute que l’histoire finit bie. Gabi Beltrán a remporté de nombreux prix et travaillé pour de nombreux journaux, preuve qu’on peut s’extraire de sa condition.