Carrion, le jeu où le méchant c’est vous

Carrion ou le droit d’être méchant

Il faut savoir que depuis 2011 les jeux vidéos sont considérés comme le cinéma, la littérature ou la chanson. Ils se basent sur la liberté d’expression. Cela peut paraître anodin mais en fait pas tant que ça. La violence des jeux vidéos revient au centre des débats de façon très régulière. Pourtant, elle est totalement légale. On cautionne un jeu violent par le fait que l’auteur du jeu vidéo voulait exprimer la violence.

La différence tout de même dans le jeu vidéo et le reste se trouve dans la notion d’action. On craint ainsi un passage à l’acte. C’est donc sans surprise que les développeurs s’autocensurent la plupart du temps. Ils craignent qu’on les accuse à tort ou à raison, d’inciter à une violence extrême.

Dans la grande majorité des jeux tuez des gens, des zombis, des animaux. Aucun jeu ne vous permettra de tuer des enfants par exemple. Les quelques jeux qui veulent franchir la ligne rouge se retrouvent avec de gros problèmes. Le viol, les nazis, le terrorisme, les enfants, autant de sujets qui passent mal. La très grande majorité des jeux emploie le crime, la mort de l’autre comme un moyen de défense. Jamais par volonté sadique.

Casser les codes

Carrion est donc un jeu à part car il ne correspond pas à la moralité qu’on connaît. Il vous propose d’incarner un monstre prisonnier dans une base, qui s’évade et qui dévore les humains pour devenir de plus en plus gros et fort.

Vous allez donc débuter la partie avec un petit monstre aux pouvoirs très limités. Vous deviendrez de plus en plus gros et fort. Au fur et à mesure de votre évasion, dans des noyaux radioactifs vous récupérez des pouvoirs. Ils vous permettront de débloquer certaines parties du jeu. Une toile d’araignée qui permet d’activer des leviers, l’invisibilité qui permet de passer des lasers, une super force pour casser des endroits inaccessibles.

Bien évidemment, les humains ne se laisseront pas faire et vous devrez lutter contre les drones, les robots de combat, les lances flammes pour réussir à vous en sortir.

La réalisation en « pixels » est particulièrement réussi, tout comme la jouabilité qui finit par devenir déroutante quand le monstre est le plus gros possible. On prend un malin plaisir à dévorer tout ce qui bouge le jeu ne faisant pas dans la dentelle avec du sang partout. Le jeu est amusant, pas très difficile, on se perd assez souvent et on regrettera l’absence d’une carte pour s’y retrouver, il faudra environ cinq heures pour boucler l’aventure.

Dire que Carrion est une bouffée d’oxygène serait malvenue. On dira que c’est un divertissement alternatif et jubilatoire.

La grosse pieuvre rouge c’est vous.