Avant d’entrer dans Remnant from the ashes, il faut tout de même expliquer ce qu’est Dark Souls et ce qu’il a apporté au jeu vidéo.
Au départ il y a Dark Souls.
La série des souls a révolutionné le jeu vidéo et pourtant, c’est à la base d’un paradoxe. Jouer et perdre beaucoup. Il y a trente ans, les jeux vidéos étaient difficiles, exigeants, souvent injustes. J’ai même connu des jeux de rôle où il fallait payer avec l’argent du jeu pour pouvoir sauvegarder !
Avec les années les jeux vidéos sont devenus de plus en plus faciles. Si vous perdez à un endroit, le point de retour n’est jamais bien loin. Certains jeux, on peut penser à Uncharted, accompagnent le joueur dans des scènes qui ressemblent plus à un film qu’à un jeu. On parfois l’impression de jouer à la cinématique dont vous êtes le héros.
Aux environs de 2010 sort Demon’s Souls qui va changer la donne dans le jeu vidéo. Le succès commercial n’est pas très important et tout va commercer avec la série des Dark Souls en 2011. Dans Dark Souls on retrouve énormément d’éléments de Demon’s Souls. Mais les quelques différences notables comme la map totalement interconnectée font certainement la différence. Qu’est-ce qui change dans les Souls ?
Dark Souls ou le retour de la difficulté.
Les jeux Dark Souls sont des jeux de dark fantasy, vous jouez dans un univers médiéval fantastique. Une ambiance sordide, vous ne sauvegardez pas quand vous voulez, mais à des feux de camp bien précis. Votre jauge de vie ne se reconstitue pas, vos potions de vies sont limitées.
Si vous vous faites tuer ce qui arrive souvent, vous perdez l’intégralité de l’expérience accumulée et non dépensée. Seulement au fameux feu de camp bien sûr. Les monstres sont compliqués avec des mouvements un peu fous. L’atmosphère fait que vous êtes en pression permanente, chaque lieu dissimule un piège. Dans Dark Souls, des boss gigantesques qui font peur et vous massacrent très vite.
Des joueurs masochistes ?
Pourquoi ces jeux ont rencontré un grand succès et ont influencé des tas de jeux aujourd’hui ? Le jeu vidéo pour de nombreux joueurs reste avant tout un défi, mais avant tout un jeu. Dans certains jeux, ce n’est plus de la facilité mais de l’accompagnement. On ne sait plus réellement si on regarde ou si on participe. La différence entre le jeu vidéo et le film devient trop mince.
Ici de façon indéniable le joueur participe. On doit puiser dans ses ressources pour pouvoir progresser. C’est ce qu’on appelle le die and retry, mourir et recommencer. Je suis personnellement un grand fan de ce type de jeux. Je trouve qu’on entretient les réflexes, qu’on vit une véritable aventure, un défi.
Remnant from the ashes est indéniablement un soul, voyons ses différences, les qualités et les défauts.
Remnant from the ashes, enfin un clone original
De nombreux clones ont été réalisés avec plus ou moins de succès. La grande difficulté : innover, faire différent tout en conservant certains codes. Remnant from ashes y arrive de façon positive sur plusieurs points :
- L’univers est post apocalyptique, il ne s’agit pas de médiéval fantastique.
- La série des Dark Souls finit toujours par du corps à corps. Il est complexe de faire le jeu intégralement à distance notamment face aux boss. Ici c’est complètement l’inverse, le jeu est totalement orienté vers le tir. Vous avez trois types d’armes différents. Une arme de corps à corps dans les cas désespérés ou face à des ennemis qui ont peu de vie. Une arme de poing et enfin le gros calibre. Les armes et les armures ne s’achètent pas, elles se trouvent ou se fabriquent.
- Dans les jeux, vous choisissez quelles caractéristiques vous souhaitez augmenter, c’est différent ici. Le système appelé « traits » s’adapte à votre façon de jouer. Plus vous répétez une action, meilleurs vous devenez dans cette compétence. Ainsi, lorsque vous aurez ramassé 50.000 morceaux de ferrailles, vous allez pouvoir utiliser le trait qui augmente la quantité ramassée. Vous visez les points sensibles des adversaires, vous aurez le trait permettant d’augmenter les dégâts sur les zones sensibles.
- Le système est dit procédural, c’est une technique employée dans Diablo. Alors que dans les Souls, la carte est tracée au millimètre, ici les environnements sont générés de façon aléatoire. Certains passages restent obligatoires mais pas tous. Le monde est divisé en cinq territoires, dont la terre. Alors que le gros boss de niveau, c’est un arbre géant, je ne l’ai pas croisé pour ma part. Le pouvoir de rejouabilité est important puisque chaque partie est différente.
Une histoire qui ne casse pas trois pattes à un dragon
L’histoire de Remnant from the ashes est plutôt banale et son déroulé assez étonnant. Ce n’est pas le meilleur élément du jeu. Dans un monde post apocalyptique, la terre a été détruite par une racine gigantesque, l’extérieur est peuplé de monstres.
Un homme avant vous est parti pour essayer de comprendre le mal. Votre mission au départ consiste à le retrouver. C’est ici que je trouve que c’est limite, vous allez traverser des mondes parallèles car le mal est partout. J’aurai préféré rester dans cet univers sombre, post apocalyptique. On va traverser d’autres mondes avec des bestiaires très variés et souvent imprévisibles. La cassure des zones est trop importante, on ne se familiarise ni ne s’attache aux nouveaux environnements. L’histoire n’est pas très claire quand on avait les éléments pour rester sur terre.
Le jeu est particulièrement addictif. On retrouve tous les éléments qui ont fait le succès des Souls avec les caractéristiques décrites plus haut. Le jeu en outre est moins punitif. Alors que dans un Souls lorsque vous vous faites tuer vous perdez l’intégralité de votre expérience, ici vous ne perdez rien.
La partie procédurale : mauvaise idée.
La partie procédurale est à mon avis une mauvaise idée. La volonté de créer une aventure unique pourquoi pas. Mais finalement, à part la frustration d’avoir raté des monstres, on se retrouve avec des niveaux sans âme. Pire, des nouveaux bourrés de monstres qu’il faut tuer faisant parfois penser à un hack & slash.
Si le système de trait est intéressant, j’ai quelques regrets par rapport à mes choix. J’ai joué la carte de la discrétion et j’ai mis beaucoup de points de compétences dans celle-ci. Lorsque vous combattez des boss, dans un endroit où la discrétion est impossible, cela ne sert à rien. Je pense à ce passage où vous vous battez sur un pont avec un adversaire de chaque côté. On regrette de ne pas l’avoir mis dans les fondamentaux, vie, endurance, rapidité à utiliser les consommables ou à recharger son arme.
Les boss donnent bien des sensations de Dark Souls avec un véritable challenge à relever. Il est regrettable que la véritable difficulté vient des monstres présents dans la zone du boss plus que du boss lui-même. C’est un problème que l’on retrouve tout au long du jeu. Concrètement, les boss ne sont pas si durs. Les mouvements pas si complexes à maîtriser, mais on reste parasité par les nombreux monstres qui vous foncent dessus.
Le boss de fin le plus honteux de l’histoire du jeu vidéo.
Je suis coincé au boss de fin et je pense que je ne le finirai pas. Je trouve que ce n’est pas correct pour les joueurs. Le monstre est en deux étapes, c’est classique. La première étape se fait très rapidement, la seconde est complexe de façon stupide.
Vous avez face à vous un monstre indestructible. Il finit par vous projeter dans un monde parallèle où vous perdez de la vie sans rien faire. Des hordes de monstres qui apparaissent. Plus vous restez dans cette zone, plus vous tuez de monstres, plus vous gagnez du temps pour faire des dégâts au boss. Lorsque vous retrouvez la zone du boss vous avez un temps proportionnel aux nombres de monstres tués qui vous permet enfin de faire baisser la barre de vie.
J’ai vu dans des forums que certains joueurs ont mis 25 minutes pour terminer. C’est trop, le manque de qualité dans ce boss final est à l’image de ces problèmes de vagues de monstres à gérer. Je trouve qu’il est assez décourageant car il manque totalement d’intérêt.
Si on fait abstraction de ces défauts, pour les amateurs de jeux type Souls. Remnant from the ashes est une très bonne surprise pour un jeu qu’on n’attendait pas et qui mériterait certainement une suite mieux travaillée.
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