A Plague Tale, dans la peste et les rats.
L’action de A Plague Tale : Innocence, se situe en 1348 avec deux événements marquants. La guerre de cent ans qui dura 116 ans entre les Anglais et les Français, la peste noire. Vous incarnez Amicia, une fille de la petite noblesse paysanne. Son frère est malade. Une maladie du sang, la macula. Sa mère alchimiste passe ses journées à essayer de trouver un remède pour sauver son fils. Un jour, l’inquisition débarque et c’est le massacre. Le père et la mère d’Amicia sont tués, la jeune fille part avec son frère à la recherche d’un abri et d’un remède. L’inquisition cherche le petit frère, on se doute que c’est en lien avec son mal.
Infiltration au programme.
Le gameplay est basé sur l’infiltration, les possibilités d’attaque d’Amicia étant réduite à sa fronde. C’est donc une jeune femme fragile face à des hommes en armes, portant parfois des armures lourdes avec un casque. Très peu de soldats peuvent être tués à la fronde. Il faudra donc passer le clair de son temps à fuir les soldats. Et lorsque ce ne sont pas les soldats, ce sont les rats qui grouillent. Comme ils craignent le feu, il faudra allumer ou éteindre des torches pour déplacer les nuées.
La « gestion » des rats est assez admirable. De mémoire de gamer, je n’ai pas souvenir d’avoir été confronté à ce type de situation, où l’on fait fuir des animaux à la torche. Amicia va monter en puissance au fur et à mesure du jeu. Paradoxalement le jeu est plus facile à la fin qu’au début. On a davantage de possibilités qui sont offertes pour éliminer les adversaires, c’est donc plus simple.
Techniquement la classe à Dallas, enfin à la campagne.
Le stress est omniprésent dans le jeu. Fuir pour éviter des villageois qui veulent vous tuer. Passer au milieu des cadavres d’une bataille entre les Anglais et les Français. Dans des catacombes infestées de rats qui veulent vous dévorer, le jeu oppresse de façon parfaite.
Techniquement alors qu’il s’agit d’un petit studio français, c’est irréprochable, les graphismes magnifiques qui retranscrivent parfaitement l’époque. Je pense notamment à la partie dans l’église ou la bibliothèque géante. Les effets de lumière, les musiques tout y est. On rajoutera à cela de véritables acteurs qui jouent à la perfection les rôles. L’émotion est omniprésente dans le jeu, entre les décès, les difficultés, la peur, l’émotion est parfaitement retranscrite. Si l’aventure est courte, elle est particulièrement intense. Je pense que c’est une bonne chose, un jeu trop long lasse. Contrairement à de nombreux jeux, les auteurs ne placent pas de passages inutiles. Tout est cohérent, tout a du sens. À aucun moment on a la sensation d’avoir rajouté des éléments pour prolonger la durée de vie de façon artificielle.
A Plague Tale, un excellent jeu.
Le jeu a été grandement récompensé et s’est vendu à plus de 1 million d’exemplaires. On peut toutefois faire deux reproches. Un pouvoir de rejouabilité totalement nul. Il s’agit d’une histoire, une fois faite, y rejouer perd son sens. Peut-être pour les gens qui aiment relire des livres ou revoir des films. Le second point plus discutable, c’est le contexte historique. Sans spoiler. Le jeu s’attache à un réalisme de l’époque, la violence des hommes, la maladie, les décors impeccables. Pourtant, le jeu tourne au fantastique. Discutable, car l’histoire est tellement excellente qu’il aurait été difficile de s’en éloigner pour faire autre chose. J’entends par là, que ce passage au fantastique reste cohérent.
A plague tale innocence est un excellent jeu. Il ne s’adresse pas à tous les publics, certains passages peuvent être particulièrement choquants. Le code PEGI est 18 ans, je pense que c’est justifié. Si vous avez le cœur bien accroché, je vous le recommande.