Du cloud au cloud gaming il n’y a qu’un nuage à franchir.
On a expliqué que le cloud, c’était simplement l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Cela pose des problèmes de sécurité évidents. Il serait toutefois réducteur de considérer que le cloud ce n’est que ses fichiers chez les autres. Par exemple Netflix, c’est du cloud. Au lieu d’avoir le film en Blu-ray chez vous il est stocké ailleurs. Vous allez donc streamer le film depuis les serveurs jusqu’à chez vous. Spotify c’est la même chose sauf pour la musique.
Certains malins se sont dits que l’avenir c’était le cloud gaming. Concrètement, vous n’avez besoin que d’une télé et d’une manette pour pouvoir jouer. Le jeu s’affiche chez vous, mais il n’est pas chez vous, il est sur des serveurs distants.
Ce système présente l’énorme avantage pour les joueurs de ne plus avoir à acheter d’ordinateur puissant ou de console dernière génération. Ce n’est pas votre ordinateur qui travaille mais les ordinateurs dans le cloud qui font le travail. En contrepartie, il faut avoir une fibre optique ou un internet suffisamment puissant pour pouvoir streamer. Une ligne ADSL Classique ne sera pas capable de streamer un jeu en 60 fps ou dans une résolution allant jusqu’à la 4K. On notera d’ailleurs que c’est très énergivore et que finalement une machine à domicile consomme moins.
Cette technologie est de façon indéniable l’avenir, elle va dans le sens du mouvement où nous ne sommes plus propriétaires d’appareils, mais de services. Je n’ai plus de suite bureautique installée sur mon ordinateur, j’ai une suite bureautique en ligne, je n’ai plus mes images, mes documents sur mon PC, ils sont en ligne.
Les acteurs dans le cloud gaming
Forcément, les acteurs du marché se sont positionnés. Microsoft et Sony ont déjà des systèmes de jeux en streaming entre le Xbox Game Pass et le Playstation Now. Nintendo quant à lui a déclaré dernièrement sans surprise que ce n’était pas sa priorité. Sa stratégie est en effet alternative, basée sur la convivialité, avec un public plus jeune, plus casual. Les « nouveaux » acteurs sur le marché du jeu vidéo sont :
- NVIDIA avec son GameStream
- Google avec son service Stadia
- Le français Blade avec son service Shadow.
Les deux derniers acteurs sont dans la panade. Ils sont nombreux à critiquer la mauvaise gestion de Google. Et le problème de Google comme on a pu l’expliquer c’est qu’il n’hésite pas à fermer ses services qu’ils soient fonctionnels ou qu’ils soient des échecs. 226 services fermés à son actif au moment où j’écris ces lignes ! On comprend qu’on n’est plus à un service près. De plus le manque de confiance risque de donner une prophétie autoréalisatrice en accélérant la fin du service.
Shadow, l’alternative à la française
Le concept de Shadow était le plus innovant. Il s’agissait d’un service un peu plus élaboré dans le sens où vous faisiez la location d’un ordinateur à distance. Ce qui veut dire que si vous avez acheté des jeux Steams vous pouvez les installer directement sur votre « nouvel ordinateur » et jouer. L’intérêt du système c’est de pouvoir faire autre chose que du jeu, utiliser des applications consommant beaucoup de RAM. Avec aujourd’hui des PC haut de gamme vendus à 2000 € et des prix qui explosent à cause des cartes vidéos, la solution avait du sens.
Malheureusement il apparaît comme dans toutes les industries déjà en place qu’il est difficile d’être le petit dernier dans la cours des grands. Le marché du jeu vidéo rien qu’en France c’est 5 milliards d’euros en 2020. On comprend bien que face à des acteurs comme Sony ou Microsoft quand un Google peine à trouver sa place, il est difficile pour un parfait inconnu, français de surcroit, de se faire une place face aux géants en place. Shadow se chercherait un repreneur.
À terme et sauf grosse surprise avec une entrée tardive de Facebook, de Apple, une percée de Amazon qui a lancé sa plateforme, on aura certainement un marché composé majoritairement par les acteurs déjà en place : Sony, Microsoft et certainement un jour Nintendo qui a le terrain et le savoir faire.
Pierre Lecourt a fait un billet sur Stadia
C’est le studio de jeu pas le système de streaming même si ça pose le problème des exclusivités et de rajouter des questions supplémentaires quant à la pérennité du service.
J’écoutais un podcast, je crois que c’est celui des Technos, les animateurs évoquaient le fait que Stadia sera probablement à terme qu’une solution propulsée par Google mais utilisée par une autre entreprise.
Je ne serais pas surpris de voir un jour « Empowered by Google » ou quelque chose comme ça, remarquez que ça fait une bonne presse.