S’informer en 2021

Le sujet est particulièrement complexe et on pourrait en faire des tonnes, notamment sur le métier de journaliste. On va essayer d’aller à l’essentiel et surtout d’essayer de réfléchir un peu autour de la notion de s’informer.

Il est intéressant pour comprendre la situation de faire un peu d’histoire, spéciale dédicace à @benjamin.

S’informer avant

  • Avant : des journaux qu’on achète dans des kiosques à journaux ou des abonnements qu’on reçoit à la maison. La presse écrite est payante.
  • Avec l’apparition de la télévision, l’information gratuite est accessible à tout le monde. Néanmoins, comme les premières chaînes de télévision sont des chaînes d’état, on peut s’interroger sur la liberté de la télévision. Cette dernière a souvent caché de grands scandales politiques.
  • Dans le début des années 2000, c’est la révolution dans la presse écrite. On voit l’apparition de journaux gratuits distribués à la sortie du métro (Métro) ou 20 minutes qui existe encore aujourd’hui. Le modèle économique est différent puisqu’il est basé sur la publicité et non plus les abonnements. C’est aussi une guerre qui démarre, la presse écrite traditionnelle dénonce une information bas de gamme.
  • Une période de flou jusqu’à nos jours. C’est l’explosion de l’internet, les journaux traditionnels sont dans l’obligation d’être en ligne et créent des antennes spécialisées. De cette façon le contenu papier diffère du contenu en ligne. Une cassure apparaît entre journaliste de presse écrite et pour internet. Le problème principal, c’est que faire payer pour de l’internet n’est pas concevable à cette époque. Dans l’internet tel que nous le vivons depuis le début tout est gratuit y compris l’information. Les gens lisent de moins en moins de journaux papiers, ils ne payent donc plus pour les journaux. En effet, ils s’informent davantage sur internet. Il faut donc des infrastructures de plus en plus importantes pour supporter les nombreux lecteurs en ligne avec de moins en moins d’argent.

S’informer maintenant

Aujourd’hui, la situation s’est largement clarifiée, pour une information de qualité, il faut désormais payer. En moins de deux ans la grande majorité des sites d’informations classiques ont mis en place le paywall (mur payant) ou des premiums. Vous pouvez lire une partie de l’article, mais si vous voulez lire l’intégralité, il faudra alors prendre un abonnement.

La presse écrite n’a pas su négocier le virage au numérique. Nombreux sont les journaux qui ont déposé le bilan. Un besoin d’information de qualité est arrivé face aux journaux dits mainstream comme BFMTV. Une information grand public, où l’information est martelée, superficielle et pas toujours vérifiée. Les grandes affaires de fake news touchant les réseaux sociaux ont contribué à alimenter ce besoin. Dernier point et pas des moindres, le modèle économique de l’abonnement est désormais rentré dans les habitudes du public. On s’abonne à Netflix ou Disney+ pour la vidéo, Spotify ou Deezer pour la musique. Pourquoi ne pas imaginer s’abonner à un service d’informations en ligne.

Le problème évident de l’abonnement c’est le coût qui est plus difficilement comparable à celui des offres de l’industrie du divertissement :

100 € l’année c’est environ 8 € par mois mais c’est pour un simple journal qui ne traite que de l’actualité. À titre de comparaison, Netflix permet de voir des dessins animés, des films, des séries, des documentaires. On pourrait imaginer pour compléter l’offre du monde s’abonner à une revue scientifique, d’histoire ou informatique, une addition qui finirait par devenir particulièrement salée. De plus, un journal va traiter l’actualité avec sa sensibilité, c’est ici pour moi le principal problème de fond.

Les documentalistes insistent souvent que pour l’information, il est nécessaire de croiser les sources, les opinions, dès lors si on est abonné à un seul journal, comment dégager un esprit critique. C’est potentiellement le mythe de la caverne.

Moins d’information, plus de qualité

Plutôt que de s’abreuver de nouvelles gratuites, truffées de publicités, d’articles sponsorisés on peut adopter une position plus minimaliste face à l’actualité. On peut considérer que si une nouvelle est réellement importante, vous finirez bien par le savoir, et que si ce n’était pas important alors vous n’avez rien raté. On peut conseiller aussi d’éviter l’actualité en continu qui par la répétition, la dramatisation, l’approximation des faits, contribue à maintenir un état de stress, une ambiance anxiogène. Bien évidemment, l’information par les réseaux sociaux est à éviter, entre les théories complotistes, les fakes news, il est difficile de distinguer le vrai du faux.

Ne pas hésiter à faire le tour des CDI, des médiathèques qui mettent à disposition des livres, des périodiques, des journaux. Enfin se décider peut-être à s’engager pour un journal dont la thématique vous tient à cœur, qui vous parait pertinent.

9 Comments

  1. Tu es resté focalisé sur l’information papier, mais la radio joue aussi un rôle important.
    Désormais j’écoute distraitement France Bleu le midi et m’informe avec le Canard enchaîné.
    J’ai donc un mix d’actualité minimal, gratuit, à chaud et sans image d’une part, et une info papier payant, traité avec un peu d’humour, de recul et de second degré d’autre part

    1. tout à fait. Il faut d’ailleurs que je me penche sur deux thématiques : Youtube et le podcast. Même si sur Youtube tu as du contenu dissimulé, tu as encore des gens qui te cultivent gratuitement. Si on prend par exemple le cas de Notabene que nous connaissons bien ici, enfin l’un plus que l’autre, même si la chaîne s’est professionnalisée les contenus sont accessibles gratuitement, c’est de qualité. Idem pour le podcast. Il faut que je trouve un site, gratuit, qui référence un peu les chaînes Youtube, ce qu’il y a à voir, je ne sais pas si ça existe.

  2. Même constat de mon coté (le prix prohibitif des abonnements des journaux en ligne), de temps en temps on voudrait un article des echos, un autre jours le figaro ou un autre libé, prendre un abonnement pour chacun des quotidiens (pour lire un article de temps serait très bête). De plus, ces journaux sont très subventionnés et appartiennent à des milliardaires… bref, aucune envie de souscrire à leur offre (à quelque exception faites). Je rêve d’un abonnement à 10€ qui permettrait de lire des articles de tout les journaux qui reçoivent ces subventions. Mais en attendant j’utilise le compte cafeyn fournit par ma médiathèque mais c’est pas ergonomique.

  3. Des plateformes par groupe de presse s’organisent aussi mais on peut se poser des questions sur le but de ces groupes (exemple, le groupe Bolloré) avec une information orientée politiquement.
    Selon les classes d’age, une étude récente montre que les sources d’information sont bien différentes, sans faire le tri entre les sites/radios/chaines évidemment. Car regarder LCI, CNews ou France Info n’est pas non plus la même chose. Recouper les trois n’est pas la même chose que recouper trois journaux…surtout si on reste dans le même pays.

    https://www.courrierinternational.com/grand-format/infographie-qui-sinforme-comment-au-temps-du-covid-19#&gid=1&pid=1

    Un exemple parlant est de voir ce qui focalise les journaux français en ce moment et d’aller voir des journaux de régions où le COVID est moins impactant en ce moment.

    Problème complexe tu l’as dit…

  4. « il est difficile de distinguer le vrai du fou » : coquille ou jeu de maux ? je m’informe…

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