Bruno Lüdke, est un berlinois né au début du siècle, on le considère comme un serial killer. Il quitte l’école à 14 ans. On le retrouve dans les années 30 dans les archives de la police. Arrêté plusieurs fois pour quelques petits larcins. Les docteurs lui diagnostiquent alors un léger handicap mental « cet idiot qui bégaie, au caractère stupide et à l’expression animale du visage ». Il sera donc déclaré pénalement irresponsable.
Quand une femme est retrouvée violée et assassinée, la police ne tarde pas à lui faire porter le chapeau. Le gouvernement nazi s’empare de son cas pour mettre en avant son « nouveau projet de société » plus pure…
Bruno sera alors immédiatement stérilisé. On l’interroge tous les jours, et avec force de manipulations, on lui fera avouer plus de 84 meurtres, faisant de lui un serial killer ! L’affaire est surmédiatisée alors que la guerre fait rage (1943)…
Il ne sera jamais présenté à la justice car, le dossier monté par les enquêteurs, n’arrivait pas à dissimuler la supercherie. Il sera ensuite envoyé à Vienne où il servira de « rat de laboratoire » pour des expériences diverses et variées. On fera des moulages de sa main et de son visage. Il y sera gazé en 1944.
Après guerre l’affaire fera toujours autant vendre les journaux. Der Spiegel relance l’affaire et parle de lui comme d’un « gorille géant ». Le cinéaste Robert Siodmak en fait un monstre dans le film « Les SS frappent la nuit » (1957)…
Si vous voulez en savoir plus sur l’affaire, je vous conseille le documentaire d’Arte, Un coupable parfait : l’affaire Bruno Lüdke réalisé par Dominik Wessely et Jens Becker.