C’est quoi le problème avec Huawei ?

De la collusion entre une société et son pays

Huawei est Chinois. Je pourrais en fait m’arrêter ici, mais soyons plus précis. Huawei est une société bien connue du grand public pour ses téléphones de qualité. Ils concurrencent les plus grandes marques à des tarifs largement moins chers que Samsung ou Apple. La société créée en 1987 ne fait pas que du téléphone. Elle fait beaucoup de réseaux et c’est ainsi qu’elle a fourni en France des antennes 5G pour Bouygues Telecom. Ce n’est pas d’être Chinois qu’on reproche à Huawei, mais ses liens avec le gouvernement Chinois.

On reproche à la marque d’utiliser ses technologies, routeurs, antennes, smartphone au profit du gouvernement Chinois. De cette façon, elle réaliserait un espionnage de masse des pays occidentaux et des États-Unis. Il y a certainement une grande part de vérité derrière cette accusation. Il faut toutefois la resituer dans un contexte économique où les états s’en mêlent. Donald Trump président des États-Unis profitant des suspicions d’espionnage, impose à aux sociétés américaines de stopper toute collaboration avec la marque chinoise.

Huawei se fait couper les « vivres »

Les implications sont très importantes, on peut citer quelques exemples. Google ne peut plus fournir son système d’exploitation Android. Ce qui veut dire que c’est comme vendre une voiture sans le moteur. Huawei vend des ordinateurs portables avec le système de Microsoft, Windows, interdiction. Même analogie du moteur. Facebook, Snapchat, Instagram et bien d’autres services américains n’ont plus le droit d’être utilisés par Huawei.

Huawei se lance dans une copie d’Android avec son propre système HarmonyOS. Elle n’a que peu de choix avec un Trump qui cherche à enterrer la société. La société se retrouve limitée au marché asiatique du fait de ne pas pouvoir utiliser les réseaux sociaux des occidentaux. Il y a fort à parier que sans les gros réseaux, les consommateurs ne suivront pas.

Une histoire riche en enseignement

  • Le politique peut avoir encore une influence sur l’entreprise. On dit que les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) font la loi. Pourtant, la chute d’Huawei est une décision du président des États-Unis, donc une décision politique.
  • La mondialisation touche tout le monde y compris le marché asiatique. On pourrait penser que comme la majorité de nos appareils sont fabriqués en Asie, ces pays sont indépendants du reste du monde. Ce n’est pas le cas, Huawei a fait un recul très net sur le marché mondial.
  • Le logiciel compte autant que le hardware, sans logiciel une machine reste une coquille vide.

3 Comments

  1. J’ajouterai que les « backdoors » (failles volontaires) existent aussi chez d’autres marques que les marques chinoises mais ne s’adressent pas aux mêmes services secrets. Trump a montré que l’ennemi d’un jour peut être l’ami du lendemain et vice et versa. Les règles économiques et la rétroactivité de celles-ci ont aussi été démontrées dans l’affaire Alsthom (https://www.mediapart.fr/journal/france/dossier/dossier-laffaire-alstom)

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